Femmes de réconfort, exécutions en Indonésie et investissements indiens au Népal
Asie du Nord-Est
Pourtant, la fondation a d’ores et déjà soulevé une vague de protestations de la part des activistes locaux. Certains groupes sud-coréens qui soutiennent la cause des femmes de réconfort demeurent opposés à la mise en place de la fondation de même qu’à l’accord bilatéral. Environ 10 manifestants se sont introduits de force lors de la conférence de presse qui s’est tenue après l’inauguration de la fondation à Séoul. L’un des activistes s’en est pris à Kim en l’attaquant avec du gaz lacrymogène. Dehors, des dizaines d’activistes s’étaient réunis et appelaient à l’annulation de l’accord nippo-coréen, qui selon eux, n’a pas pris en compte l’opinion des principales concernées.
La fondation a été décidée par Séoul et Tokyo en décembre dernier, rappelle le Mainichi Shimbun. L’objectif était de résoudre la question des « femmes de réconfort » « pour de bon ». Une question qui empoisonne les relations entre les deux États depuis les années 1980. Au cours d’une visite à New York, le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, s’est félicité du résultat de « sincères efforts de la part des deux pays ». Des efforts que réclament à présent d’autres États, dont certaines femmes ont également été employées de force dans des bordels tenus par l’armée japonaise. Mais en dépit des appels répétés des Philippines et de Taïwan, aucun arrangement n’est prévu.
Lors de cette seconde réunion, les deux délégations, menées d’un côté par le secrétaire hongkongais pour la sécurité, Lai Tung-kwok, et de l’autre par le vice-ministre chinois de la sécurité publique, Chen Zhimin, ont proposé une esquisse de l’amendement sur la notification des détentions. Les détails n’en ont pas été précisés mais Chen Zhimin a indiqué que les deux parties « étaient arrivées à un consensus ». Elles ont également accepté d’ajouter à l’amendement les principes d’«un pays, deux systèmes », de bénéfices mutuels et insisté sur le respect des droits de l’Homme. Le mécanisme devra également être en accord avec la Constitution et la loi chinoises.
La participation dans le processus d’organismes chargés de l’application des lois et l’affaire des 5 libraires hongkongais disparus devaient également être évoquées lors de la réunion d’aujourd’hui (voir notre Revue de presse du 28 juin). Lai Tung-kwok n’a cependant mentionné durant son discours aucun des deux sujets. Le cas des deux Hongkongais condamnés hier à l’emprisonnement par la Cour de Shenzhen n’a pas non plus été évoqué. Il a pourtant été révélé et confirmé aujourd’hui que l’un d’entre eux, Wang Jianmin, a la double nationalité américaine et chinoise.
Pékin ne reconnaît cependant pas la double nationalité.
Cette mesure, une première en Europe, fait écho aux multiples sanctions qui tombent sur le pays depuis le début de l’année en réponse à ses provocations nucléaires et balistiques. Les défections semblent s’être multipliées ces derniers temps. La dernière en date a eu lieu hier, mercredi 27 juillet, à Hong Kong. Selon Channel News Asia, un étudiant nord-coréen s’est réfugié dans le consulat de Corée du Sud pour y demander l’asile politique. Séoul s’est refusé à tout commentaire sur cette affaire.
Asie du Sud-Est
Plusieurs groupes de défense pour les droits de l’homme, dont Amnesty International, dénoncent la pratique de méthodes inhumaines et discutables lors des interrogatoires en Indonésie, évoquant des violences, des tortures et des aveux forcés. Selon Amnesty International, 165 personnes sont dans le couloir de la mort et 40% d’entre elles ont été condamnées pour des crimes liés à la drogue. La presse indonésienne, relativement discrète, évoque quant à elle une exécution qui aura lieu vendredi, à l’aube, selon le Jakarta Post. Les autorités indonésiennes n’ont pas confirmé ces informations. Pour le président Jokowi, la lutte contre la drogue reste une priorité nationale et malgré la pression internationale, il n’a jamais jusqu’ici accordé de grâce aux condamnés. Plusieurs Occidentaux restent enfermés dans le couloir de la mort, parmi lesquels un citoyen français et une Britannique.
Parmi les détenus, plusieurs sont membres de la famille Buranupakorn, riche et influente et soutien proéminent du parti Pheu Thai à Chiang Mai, fief du clan Shinawatra. Tasanee Buranupakorn, ancienne députée, a donc été arrêtée, tout comme sa sœur cadette et son oncle. Le général Prawit Wongsuwon, vice-Premier ministre, nie cependant toute persécution de part de la junte thaïlandaise ce jeudi : « Le NCPO ne s’acharne pas sur une famille ou sur un politicien en particulier à Chiang Mai, mais il a agi en fonction des preuves mises à sa disposition. » C’est dans la propriété des Buranupakorn, pourtant fouillée par la police samedi dernier, qu’ont été retrouvées les lettres incriminantes qui annonçaient, selon les autorités, que la nouvelle Constitution mettrait fin à la gratuité scolaire et à la pension mensuelle versée aux personnes âgées, ainsi qu’au système de sécurité sociale à 30 bahts mis en place par Thaksin Shinawatra, le frère de Yingluck Shinawatra et lui même ancien Premier ministre, aujourd’hui en exil.
Rainsy doit également faire face à un mandat d’arrêt, rapporte le Phnom Penh Post, dans une autre affaire de diffamation envers le vice-Premier ministre Hor Namhong.
« La nomination de Wiranto révèle un avenir sombre pour les efforts de l’Indonésie vers une résolution juste des affaires des violations des droits humains », a déclaré Hendardi de l’institut Setara. La Commission des personnes disparues et victimes de violence (Kontras), quant à elle, s’oppose formellement à la décision du président Jokowi, selon le Jakarta Globe. « Kontras pose la question au président Jokowi et au secrétaire d’État : où est votre engagement pour le professionnalisme et le respect des intérêts du peuple, si vous nommez Wiranto ministre ? » a invectivé le commissaire Haris Azhar.
Le général Wiranto est notamment suspecté d’être impliqué dans la tragédie de Trisakti le 12 mai 1998, les fusillades Semanggi I et II (en 1998 et 1999) à Jakarta, qui ont causé la mort de nombreux étudiants, la disparition d’activitistes politiques et notamment le massacre de Biak (1988), en Papouasie. Des centaines de Papous enchaînés avaient alors été jetés dans l’océan. Ces exactions furent niées par les Forces armées spéciales qui déclarèrent qu’ils s’étaient noyés dans un tsunami qui avait eu lieu à 1000 kilomètres de là.
Asie du Sud
Pour les industriels, il n’y a aucun doute. La baisse des investissements est liée à « l’attitude négative du Népal envers les investissements indiens », a déclaré Pashupati Murarka, président de la Fédération de la Chambre népalaise de Commerce et de l’industrie. La chute des IDE indiens serait en outre imputable au contexte économique, notamment fragilisé par les séismes tragiques qui ont touché le Népal l’année passée, et par l’embargo commercial imposé par New Delhi. « Même nous, Népalais, sommes réticents à faire de nouveaux investissements lorsqu’on prend en compte l’environnement économique. Dans de telles circonstances, il nous est difficile de convaincre nos homologues industriels indiens que le Népal est un bon endroit où investir », a ajouté Murarka.
A l’inverse, les investissements chinois sont en constante progression au Népal. Pékin investit dans les infrastructures, l’hydroélectricité et le secteur hospitalier. Les sociétés chinoises ont par ailleurs remporté des contrats de travaux de génie civil dans plusieurs projets hydroélectriques et dans les télécommunications. Un constat logique si l’on s’intéresse à la ligne politique du Népal qui, depuis l’avènement du gouvernement de K.P. Sharma Oli, s’était tourné vers la Chine, au détriment de l’Inde.
La police, suite à l’intensification de sa politique de lutte contre le terrorisme (voir notre Revue de presse du 27 juillet), a déclenché une véritable « chasse aux terroristes » dans le pays. Ils se sont d’ailleurs lancés hier, mercredi 27 juillet, à la poursuite d’un survivant du raid qui avait réussi à s’enfuir. Un individu appréhendé mardi se revendique membre de l’organisation État islamique mais le gouvernement bangladais et le chef de la police nationale continuent pour l’instant d’affirmer que ceux qu’ils appellent des « activistes locaux » ne sont en aucun cas liés au groupe terroriste. Ils seraient d’après eux membres du groupe Jamayetul Mujahideen Bangladesh.
Les forces de l’ordre pensent que les neuf terroristes faisaient partie du même groupe que ceux qui ont perpétré l’attaque du café de Dacca le 1er juillet, causant 20 morts (voir notre Revue de presse du 4 juillet). Le chef de la police de Dacca, Asaduzzaman Mia, a également indiqué que la plupart des extrémistes tués mardi suivaient de hautes études et faisaient partie de l’élite du pays.
Shahzad Rouf était lui étudiant de la North South University, université privée fréquentée par des enfants de familles aisées. Il était d’après les médias locaux un ami proche d’un des assaillants du café de Dacca. La North South University serait un vivier pour nombre d’islamistes radicaux. Un de ses étudiants a d’ailleurs été tué lors de l’attaque de Kishoreganj (voir notre Revue de presse du 7 juillet) et sept autres ont été emprisonnés en décembre dernier pour le meurtre, début 2013, d’un blogger athéiste.
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