Renforcement militaire chinois, patriarche thaïlandais et maoïstes népalais
Asie du Nord-Est
Qu’attendre de Pékin dans les mois à venir ? D’après les experts, de nouvelles démonstrations de puissance pourraient avoir lieu en mer de Chine, impliquant des « armes plus sophistiquées ». Ils prévoient aussi pêle-mêle : la proclamation d’une zone de défense d’identification aérienne, l’accélération de la construction d’îles artificielles dans les Spratleys, la poldérisation du récif de Scarborough, l’intensification des exercices militaires dans les zones contestées. « Le gouvernement chinois préconisera telle ou telle option militaire en fonction du degré de provocation que les États-Unis adopteront dans leur remise en cause de la souveraineté de Pékin, à la suite du verdict de la Cour permanente d’arbitrage » explique Li Jie, expert militaire basé dans la capitale chinoise. « Contrairement au passé, l’armée chinoise devrait maintenant être prête à ne plus faire de compromis sur le sujet » ajoute le général Zhu Chenghu, doyen de l’université de Défense nationale (Pékin).
Côté médias, les réactions chinoises au verdict ont été très violentes, rapporte le South China Morning Post dans un second article. En Une du Quotidien du peuple, le jugement est décrit comme une « provocation politique », et le gouvernement philippin de l’ex-président Benigno Aquino – qui avait saisi la Cour permanente d’arbitrage – est accusé d’avoir été « manipulé par des puissances extérieures ». Un reproche à peine dissimulé à l’encontre des États-Unis. Le China Youth Daily s’est quant à lui empressé de citer Xi Jinping, affirmant que « les intérêts maritimes et la souveraineté territoriale de la Chine dans les eaux [de mer de Chine du Sud] ne seront en aucun cas affectés par ce jugement ». Le quotidien reprend également une dépêche de l’agence de presse Xinhua selon laquelle le verdict serait « invalide » et n’instaurerait pas de « nouvelle réalité » en mer de Chine. Enfin, le Global Times ne s’avère pas plus tendre envers la Cour permanente d’arbitrage dont il décrit le jugement comme l’un des « des pires et des plus honteux », rien de plus qu’une « feuille de papier brouillon ».
Les autorités taïwanaises ont d’ores et déjà rejeté la décision de la Cour internationale hier soir, mardi 12 juillet. Pour le gouvernement, Taïwan n’est pas tenu de respecter le verdict dès lors que les autorités n’ont pas pris part aux procédures d’arbitrage. A l’instar de la Chine et des Philippines, le gouvernement taïwanais souhaite privilégier des négociations multilatérales : « Nous souhaitons prendre part à des négociations avec toutes les nations impliquées sur un pied d’égalité, dans le but de maintenir la paix et la stabilité dans la région », a déclaré Tsai Ing-wen.
Taiping est la plus grande île de l’archipel des Spratleys, au Nord de la mer de Chine méridionale. Occupée depuis 1956 par Taïwan, elle est revendiquée par la République populaire de Chine, les Philippines et le Vietnam. L’ancien président Ma Ying-jeou y avait dépêché un groupe de journalistes étrangers en mars dernier pour prouver que l’île était habitable, rappelle China News Asia.
Cependant, dans une tribune du Korea Times du 7 juillet, l’universitaire Lee Seong-hyon rassurait les inquiets. Il rappelle que le ministre sud-coréen des Affaires étrangères a récemment annoncé que les relations sino-coréennes « n’ont jamais été aussi bonnes ». La Chine, qui se qualifie elle même de « puissance responsable » ne se vengera pas de l’installation du THAAD selon lui. Elle cherchera plutôt à changer son image auprès des Sud-Coréens qui la voient comme « une menace à la sécurité ». Une opinion qui, selon Pékin, est due à la propagande américaine.
Asie du Sud-Est
Face à cet énième ralentissement, le centre thaïlandais pour la Protection du bouddhisme envisage de lancer un mouvement national si la candidature de Somdet Chuang n’est pas soumise à l’approbation royale sous une semaine. Une annonce prise comme une menace par le chef de la junte, qui a rappelé son opposition à toute forme de « débâcle » et l’interdiction d’organiser un rassemblement politique de plus de cinq personnes sous peine de poursuites judiciaires. Parmi les raisons officielles qui remettent en cause sa nomination, Somdet Chuang est soupçonné de « possession illégale » d’une Mercedes Benz et d’avoir aidé un moine accusé de corruption, Phra Dhammajayo (voir notre revue de presse du 16 juin), rappelle le Bangkok Post.
Ce texte fait suite à la demande de Phyo Min Thein, le ministre en chef de la région de Yangon au Ma Ha Na (voir notre revue de presse du 12 juillet). Il avait lui même qualifié le groupe nationaliste « d’inutile » et « redondant ». L’annonce officielle doit être faite après la réunion de moines bouddhistes prévue près de la pagode Katar Aye à Yangon, les 13 et 14 juillet.
Asie du Sud
À la suite de ce verdict, le gouvernement du Parti du Congrès sera donc restauré après plusieurs mois d’exercice du pouvoir par le gouvernement central de New Dehli, aux mains du BJP (parti nationaliste hindou). D’après des propos rapportés par Catch News, le ministre en chef de Delhi commente lapidairement : « Modi ne croit ni en la Constitution, ni au mandat confié par son peuple. Il veut diriger le pays à la manière d’un dictateur. »
Dans une lettre adressée au Premier ministre, le président du CPN, Pushpa Kamal Dahal, a expliqué cette surprenante décision. Ce retrait intervient après que l’UML et le parti politique Congrès népalais (NC) ont refusé la proposition de former un gouvernement d’union nationale. Selon les leaders du CPN, le parti a été forcé de chercher un nouveau soutien après le refus répété de l’UML de transmettre le pouvoir au CPN.
Le CPN a l’espoir de mener un gouvernement de majorité, avec le soutien du NC, plus grand parti au Parlement. Selon le Katmandu Post, Dahal et Sher Bahadur Deuba, président du NC, auraient conclu un accord pour se partager le pouvoir. Pourtant, rien n’est certain. Même si les deux partis s’allient, il leur manquera au moins huit sièges au Parlement pour obtenir la majorité, analyse le quotidien népalais.
De son côté, l’UML a pris acte de la décision « regrettable » de son ancien allié, révèle le Katmandu Post dans un autre article. A l’issue d’une réunion tenue mardi, le comité a décidé de « respecter et mettre en œuvre la Constitution [adoptée en septembre], et de chercher une politique tournée vers l’avenir. » La coalition CPN-UML va aller de l’avant, guidée par la Constitution, pour se sortir de la situation politique actuelle, a ajouté le Parti UML.
La sécurité des aéroports, elle aussi, a été renforcée. Le ministre de l’Aviation civile et du Tourisme a annoncé la mise en place de nouvelles mesures strictes, annonce The Daily Star. Il n’a voulu en donner aucun détail précis. Cependant, il a annoncé que 176 membres de l’autorité de l’aviation civile du Bangladesh et 25 employés de la Biman Bangladesh Airlines suivaient actuellement une formation sur les questions de sécurité par une compagnie britannique.
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