La Haye donne tort à Pékin sur la mer de Chine, extrémistes birmans et Cachemire indien
Asie du Nord-Est
Les réactions officielles ne se sont pas fait attendre. « Nous appelons les parties concernées à la retenue et à la sobriété », a déclaré le ministre philippin des Affaires étrangères quelques minutes après l’annonce du verdict, rapporte le Philippine Star. Le journal rappelle que le nouveau gouvernement de Rodrigo Duterte a maintenant l’intention de négocier directement avec Pékin.
Son homologue Chinois, lui, précise dans le Global Times qu’alors que le jury est « incompétent », « sa décision est naturellement nulle et non avenue ». Selon lui, cette procédure décidée unilatéralement par les Philippines « viole la législation internationale ». Il ajoute que la Chine refusera « tout arbitrage par un tiers » ou « toute solution imposée », et continuera à négocier « avec les États directement concernés ». Le communiqué ne prend même pas la peine de mentionner la décision de La Haye.
Pour les spécialistes chinois, si Abe réussit cette révision, son action « sera plus affirmé en mer de Chine ». Un schéma qui « provoquerait Pékin et donnerait une excuse à Tokyo pour développer encore plus ses forces militaires ». Car la Chine ne compte pas faiblir dans ses conflits territoriaux avec le Japon. Pour le Global Times, le meilleur moyen pour Pékin de négocier la souveraineté des îles Senkaku/Diaoyu est maintenant « d’accroître sa propre puissance ».
Asie du Sud-Est
La décision sera prise au cours d’une réunion de moines bouddhistes qui durera deux jours, les 13 et 14 juillet, dans une grotte artificielle près de la pagode Katar Aye à Yangon. Le groupe Ma Ba Tha, qui milite contre l’obtention de la citoyenneté pour la minorité musulmane Rohingya depuis 2013, a exigé des excuses de la part du parti au pouvoir, la Ligue nationale pour la démocratie, avant jeudi. Sinon, le groupe menace d’organiser des manifestations dans tout le pays. Interrogé à ce sujet, le ministre des Affaires culturelles et religieuses Thuya U Aung Ko a refusé de commenter, mais a affirmé que U Phyo Min Thein ne serait pas puni pour son initiative.
Pour le porte-parole du sous-groupe, trois options s’offrent à la CDC : engager des actions légales contre le NDM, demander à la Commission électorale de s’en charger, ou « travailler plus dur pour mieux expliquer le projet constitutionnel aux électeurs ». « Si ça ne se passe pas bien, je peux écrire un nouveau projet. J’écrirai ce que les gens souhaitent », avait déclaré pour sa part hier, lundi 11 juillet, Prayut Chan-ocha, inquiet des tentatives de « déformation » du projet de constitution. De leur côté, la société civile et certains partis politiques ont fortement critiqué les procédures autour du scrutin organisé le 7 août prochain, et ont dénoncé des infractions à la liberté d’expression (voir notre Revue de presse du 4 juillet). La bataille est loin d’être terminée…
Daech cherche désormais à s’immiscer en Asie du Sud-Est et multiplie ses tentatives pour s’implanter dans la région à forte population musulmane. L’organisation terroriste, rapporte le Straits Times, a lancé lundi 11 juillet son premier journal en langue malaise, intitulé El Fatihin, aux Philippines. Il sera distribué en Malaisie, à Singapour, en Indonésie, au Brunei et au sud de la Thaïlande.
Asie du Sud
Le Premier ministre Narendra Modi a organisé une réunion de crise pour discuter de la situation dans la région avec ses ministres de l’Intérieur, de la Défense, des Finance et des Affaires étrangères ce mardi 12 juillet. Le ministre de l’Intérieur, Rajnath Singh, a repoussé son voyage aux Etats-Unis pour pouvoir gérer le conflit, a révélé un officiel au journal Times of India : « Une décision a été prise hier [lundi 11 juillet] pour repousser la visite au vu de la situation générale. Bien qu’il surveille de près la situation au Jammu-et-Cachemire, il doit également être présent au Parlement pour répondre aux questions des députés sur la mort de Burhan Wani et les violentes manifestations qui ont causé la 24 morts jusqu’à présent. » Cette session parlementaire se tiendra le 18 juillet.
« Move On Pakistan » avait déjà attiré l’attention en février dernier : le mouvement avait posé des affiches demandant au chef des armées « de ne pas partir à la retraite et d’éradiquer le terrorisme et la corruption ». L’armée n’a toujours pas réagi officiellement à cette campagne. Un mutisme qui accentue l’impression que « quelque chose se prépare », pour l’analyste Amir Rana.
Umar Mansur était membre du groupe Tariq Geedar, responsable du massacre de 144 personnes à l’Army Public School, dont 132 enfants, le 16 décembre 2014. L’attaque terroriste la plus meurtrière qu’a connu le Pakistan à ce jour.
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