Intérêts chinois selon Xi Jinping, procès de Yingluck Shinawatra et croissance indienne
Asie du Nord-Est
Sans être nommés, les Etats-Unis ont été également visés par le président chinois dans son discours. Faisant référence aux patrouilles de navires américains au large des Paracels et des Spratleys, Xi a ainsi déclaré : « La Chine persévèrera dans son approche militaire de défense nationale active. Nous ne chercherons pas à proférer de menace d’usage de la force ou à montrer notre puissance militaire aux portes des autres Etats. […] Montrer ses muscles de la sorte ne constitue en rien une véritable démonstration de puissance et ne dissuadera jamais personne. » Un message directement envoyé aux candidats à la présidentielle américaine, Donald Trump et Hillary Clinton, qui ont tous deux promis de durcir la politique vis-à-vis de la Chine.
Parallèlement à ces déclarations assertives, le PC chinois ne délaisse pas sa quête de soft power. En atteste la dernière vidéo mise en ligne par la Ligue des jeunes communistes chinois : celle d’un clip de rap en anglais intitulé « This is China ». Le but ? « Redorer l’image que se font les étrangers de la Chine » à coups de paroles aussi dythyrambiques que « rassurantes », justifiant par exemple la pollution de Tianjin et de Pékin en la comparant à celle de New York et de Londres dans les années 1950… Et le refrain d’asséner : « C’est ça la Chine. Le dragon rouge n’a rien de mauvais, c’est un endroit paisible et une terre magnifique où subsiste une riche culture. »
Regarder le clip de « This is China » :
Quoi qu’il en soit, désormais que son pouvoir s’est consolidé à force de purges, les priorités du président nord-coréen sont à la diplomatie. Le Korea Times révèle ainsi dans un autre article que Kim Jong-un souhaite améliorer ses relations avec ses voisins et notamment avec le Sud. Preuve en est : le Conseil des Affaires d’Etat (nouvel organe décisionnaire suprême présidé par Kim, qui succède au Comité de Défense nationale) comporte des experts en diplomatie, et le Comité pour les Affaires intercoréennes a été élevé au rang d’organisation de niveau étatique. Certains observateurs parient même sur une visite du leader nord-coréen en Chine d’ici la fin de l’année…
Asie du Sud-Est
Comment expliquer cette accélération soudaine dans le processus judiciaire ? Prayuth Chan-ocha se défend de tout autoritarisme et se justifie en vertu de l’Acte sur la responsabilité des officiels pour faits illicites de 1996, qui permet de poursuivre ces mêmes officiels sur deux années uniquement. Ainsi l’affaire sur la politique de subvention du riz risque d’expirer en février 2017. Le général s’est par ailleurs voulu rassurant sur l’impartialité de la justice : « Lorsque les affaires entrent dans le processus judiciaire, il n’y a rien à craindre. […] Si les accusés sont certains de n’avoir rien fait de mal, alors ils doivent se plier au processus judiciaire. »
U Myint San, directeur du Myanmar Research Centre for Economic Development, explique : « Les agriculteurs birmans souffriront s’ils n’arrivent pas au même niveau de qualité et au même prix que les produits importés. Des importations de bonne qualité sont une bonne nouvelle pour la population, mais pas pour les producteurs locaux. Aujourd’hui, nous pouvons encore taxer les produits importés à 5% – mais en 2018, cela tombera à 0%. » Cependant, l’AEC n’effraie pas tous les agriculteurs : les producteurs birmans de haricots, par exemple, seront avantagés. Leurs compétiteurs australien, américain et sénégalais sont en effet trop éloignés géographiquement, et ne font évidemment pas partie de l’ASEAN… Enfin, concernant le marché du poisson, tous les Etats membres de l’organisation se situent sur un pied d’égalité, conclut le Myanmar Times – bien que le secteur birman souffre des inondations récurrentes.
Asie du Sud
Pour l’éditorialiste de Firstpost, il faut tempérer ces propos. En valeur absolue, le PNB indien s’élève à 2,1 billions de dollars quand le PNB chinois monte à 10,4 et le PNB américain à 17,4 billions, ce qui place l’Inde au 9ème rang mondial. De plus, la part de l’Inde dans les richesses produites par les 10 plus grandes économies ne représente que 4%. Encore une fois, la Chine fait bien mieux avec 20,5% et les Etats-Unis, 34,5%. Si l’on se penche sur le PIB par habitant (utile pour effectuer des comparaisons entre pays), Pékin fait 4 fois mieux que New Delhi, et Washington 33 fois. Du côté des indices domestiques, ce n’est guère mieux. Le montant brut des actifs non productifs des banques indiennes ont atteint 1 000 milliards de roupies (près de 15 milliards de dollars). De quoi remettre en question la locomotive indienne… Ces chiffres effrayants freinent les banques qui accordent moins de prêts.
« On est très loins de la locomotive de l’économie mondiale », résume l’éditorialiste à la lumière de ces données. D’après lui, ce qui pousse Narendra Modi à vendre ainsi les prouesses de l’Inde sont les chiffres de la croissance du PIB et l’impression générale que la Chine est en phase de ralentissement.
Pourtant, même le gouverneur de la Banque centrale Raghuram Rajan a remis en question les chiffres avancés par le gouvernement sur la croissance. Mais peu importe les critiques et les discours parfois répétitifs du Premier ministre, toujours basés sur les mêmes chiffres, la « magie Modi » opère auprès des investisseurs. Pour l’instant.
Ces élections locales, qui se tiendront le 21 juillet, seront un test pour le parti au pouvoir. Il reste à voir si l’aura du Premier ministre saura créer un miracle. Pour l’un des responsables de l’organisation sociale et religieuse All Parties Hurriyat Conference (APHC), le PML-N a besoin d’une refonte politique. « Le facteur indien va jouer un rôle majeur dans la politique du Cachemire, analyse Syed Yousaf Naseem. Le PML-N devrait payer sa posture souple envers l’Inde, alors que les atrocités perpétrées par New Delhi dans le Cachemire occupé sont en augmentation. Le sentiment que le gouvernement pakistanais, en dépit de ses origines cachemiries, a déçu est répandu des deux côtés de la ligne de contrôle (LoC). Cela se ressentira dans les votes. » Pour Naseem, il est urgent que le PML-N durcisse sa position envers l’Inde, The Express Tribune.
Pour le moment, la controverse des « Panama papers » a été reléguée en arrière-plan. Mais beaucoup pensent que l’affaire reprendra une fois Sharif rentré. En privé, les leaders de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), parti de Nawaz Sharif, admettent que « les choses ne sont pas si simples ». « Tout dépendra de l’opposition, a ainsi déclaré Zafar Ali Shah. Si elle met en œuvre une stratégie stricte et réaliste, les choses pourraient être différentes. Autrement, le problème des « Panama Papers » ne mènera nulle part. » Pour le leader du parti PML-N, la situation est « loin d’être satisfaisante. »
Pour mieux comprendre la situation, reportez-vous à notre série d’articles de la semaine du 14 juin : « Pakistan : Nawaz Sharif : entre rêves et réalité ».
Pour les autorités de police du district, le scénario est le même que pour une série de meurtres qui s’étale sur 2 ans, qui visait des blogueurs, des éditeurs, des écrivains, ainsi que des prêtres hindous et bouddhistes, des pasteurs et même des étrangers.
Jusqu’à présent, on dénombre quatre assassinats dans le seul district de Jhenaidah, dont deux d’entre eux ont été revendiqués par l’Etat Islamique, rapporte le quotidien bangladais. Cette piste a cependant été écartée par les autorités de police, qui pensent que cette série d’assassinats est liée à l’organisation étudiante Islami Chhatra Shibir, proche de l’organisation politique amaat-e-Islami.
D’après certains analystes, les meurtres de religieux hindous au Bangladesh visent à déclencher une vague de migration hindoue vers l’Inde. Ils auraient également pour but de créer des tensions entre les gouvernements des deux pays, à un moment où les relations bilatérales entre Dacca et New Delhi sont au mieux de leur forme. « Ces meurtres sont plus politiques qu’ils ne sont religieux », résume ainsi l’observateur bangladais Sukharanjan Dasgupta.
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don