Revue de presse Inde - 1er juillet 2016

Inde : Modi est-il en train de "survendre" la croissance indienne ?

L'Inde est-elle en train d'avancer seulement les chiffres qui l'arrangent pour attirer les investisseurs ? Copie d'écran de Firstpost, le 1er juillet 2016.
L'Inde est-elle en train d'avancer seulement les chiffres qui l'arrangent pour attirer les investisseurs ? Copie d'écran de Firstpost, le 1er juillet 2016.
Firstpost – Pour Firstpost, il est bon de vanter l’image de l’Inde afin d’attirer les investisseurs, mais attention à ne pas trop en faire. D’après le quotidien, il ne fait aucun doute que les intentions du Premier ministre, parfois plus « commercial chevronné » qu’homme d’Etat, sont bonnes. Mais il ne faut pas pas aller trop vite en besogne. Exemple : au cours d’un discours à l’U.S.-India Business Council aux Etats-Unis, Modi a vendu l’image d’une Inde « future locomotive de la croissance mondiale ».

Pour l’éditorialiste de Firstpost, il faut tempérer ces propos. En valeur absolue, le PNB indien s’élève à 2,1 billions de dollars quand le PNB chinois monte à 10,4 et le PNB américain à 17,4 billions, ce qui place l’Inde au 9ème rang mondial. De plus, la part de l’Inde dans les richesses produites par les 10 plus grandes économies ne représente que 4%. Encore une fois, la Chine fait bien mieux avec 20,5% et les Etats-Unis, 34,5%. Si l’on se penche sur le PIB par habitant (utile pour effectuer des comparaisons entre pays), Pékin fait 4 fois mieux que New Delhi, et Washington 33 fois. Du côté des indices domestiques, ce n’est guère mieux. Le montant brut des actifs non productifs des banques indiennes ont atteint 1 000 milliards de roupies (près de 15 milliards de dollars). De quoi remettre en question la locomotive indienne… Ces chiffres effrayants freinent les banques qui accordent moins de prêts.

« On est très loins de la locomotive de l’économie mondiale », résume l’éditorialiste à la lumière de ces données. D’après lui, ce qui pousse Narendra Modi à vendre ainsi les prouesses de l’Inde sont les chiffres de la croissance du PIB et l’impression générale que la Chine est en phase de ralentissement.

Pourtant, même le gouverneur de la Banque centrale Raghuram Rajan a remis en question les chiffres avancés par le gouvernement sur la croissance. Mais peu importe les critiques et les discours parfois répétitifs du Premier ministre, toujours basés sur les mêmes chiffres, la « magie Modi » opère auprès des investisseurs. Pour l’instant.

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