Révélations d'un libraire hongkongais, abbé thaïlandais introuvable et verdict de la Gulbarg Society en Inde
Asie du Nord-Est
Lam Wing-kee affirme avoir été victime d’un « enlèvement » près de la frontière avec Shenzhen en octobre dernier – enlèvement au cours duquel on l’aurait « menotté » et « bandé les yeux ». S’en sont suivis huit mois de « torture mentale » ainsi que la signature d’un formulaire lui interdisant de tenir sa famille au courant des événements et d’engager un avocat. Objectif : obtenir des informations sur les clients continentaux à qui Lam Wing-kee aurait fourni des livres critiques contre Xi Jinping et le Parti communiste chinois, explique le South China Morning Post dans un autre article.
Mais les révélations les plus étonnantes concernent les agents qui ont opéré l’enlèvement et l’ont gardé en détention. Les services secrets ? La police ? L’armée ? Rien de tout cela, d’après Lam Wing-kee, qui croit bien avoir eu affaire avec un « groupe spécial d’enquête ». Une « équipe d’enquêteurs ad hoc qui dépend directement du plus haut niveau du PC chinois », commente le South China Morning Post. Le quotidien hongkongais précise que ces groupes, composés de « cadres du département anti-corruption, d’officiers de police de haut rang voire de généraux militaires », seraient derrière l’arrestation en 2012 de l’ancien chef du PC à Chongqing, Bo Xilai, et celle en 2013 de l’ancien ministre de la Sécurité publique, Zhou Yongkang. Ils étaient aussi fréquemment utilisés pendant la Révolution culturelle il y a 50 ans.
Ces révélations, les premières du genre par l’un des libraires disparus, ont secoué la société civile hongkongaise. Quarante membre du parti pro-démocratique Demosisto ont ainsi manifesté devant le Bureau de liaison du gouvernement central à Hong Kong pour réclamer la « défense des libertés hongkongaises », rapporte le Straits Times. Joshua Wong, figure de proue du mouvement des « Parapluies », a d’ailleurs qualifié Lam Wing-kee de « héros » et de « modèle pour les Hongkongais ».
Asie du Sud-Est
Les réfugiés, issus de la minorité tamoule, voyagent depuis plus de 20 jours sur un navire battant pavillon indien. Les boat-people naviguaient le long des côtes indonésiennes depuis près d’une semaine, d’après le Jakarta Globe. Un incident mécanique les avaient empêchés de rejoindre l’Australie, leur destination initiale. Les Tamouls fuient leur pays d’origine où ils sont « victimes de discrimination » par les autorités, précise le quotidien indonésien. Jakarta place généralement les demandeurs d’asile dans des centres de détention où leur demande est traitée par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale des Migrations. A l’heure actuelle, 13 000 réfugiés sont enregistrés par le HCR dans l’archipel, rappelle le Jakarta Globe.
Asie du Sud
69 personnes avaient trouvé la mort lors du massacre de la Gulbarg Society en 2002, dans un quartier résidentiel musulman, rappelle le Times of India. La veille du massacre, le train « Sabarmati Express » avait été incendié causant la mort de 59 pèlerins hindous. Un acte attribué à l’époque à des musulmans. Pour comprendre en détails cette affaire, relire notre revue de presse du 3 juin.
Mais l’Afghanistan a vite fait marche arrière, arguant que la construction du poste-frontière n’était pas à l’ordre des négociations. L’accord entre les deux Etats portait sur « l’arrêt pur et simple de la construction », affirme un diplomate afghan. Une « déformation des faits » qui « crée de la confusion » d’après Islamabad. Les affrontements ont déjà fait quatre victimes et plus d’une centaine de blessés de part et d’autre de Torkham.
Le ministre pakistanais du Commerce s’est félicité de cet accord lors d’une réunion avec le ministre tadjik de l’Energie à Islamabad : « Le projet CASA-1000 fournit les bases pour transformer cette zone en un corridor pour l’énergie électrique », commente-t-il. Un projet également accueilli avec enthousiasme par le Tadjikistan, dont « le commerce de l’énergie et la construction de routes sont vitaux pour l’économie », affirme The Express Tribune.
L’accord doit encore être finalisé avant d’être officiellement annoncé en octobre prochain lors d’une réunion bilatérale à Douchanbé, la capitale tadjike. Les avantages sont aussi nombreux pour le Pakistan, puisque le pays pourra profiter de facilités de transports qui « renforceront sa connexion » avec les Etats d’Asie centrale, précise The Express Tribune .
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