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Evergrande s'effondre et rien n'indique que le géant chinois de l'immobilier sera sauvé. comment le Parti-État va-t-il gérer les conséquences de cet effondrement ? En Occident, les médias grand public, les analystes financiers et les "experts politiques" fantasment rien qu’à penser aux dommages que cette faillite du groupe pourrait causer au Parti, dénonce Alex Payette dans cette analyse. Certains vont jusqu’à parler d'un "moment Lehman Brothers en Chine". C'est méconnaître la crise financière de 2008. En réalité, la chute d'Evergrande aura plutôt un impact limité et assez contenu par le Parti. Quant à "l'effet de contagion" qui menacerait tout le secteur de l'immobilier, il est surtout politique. Car il y a toutes les raisons de penser que cette crise immobilière s'explique en grande partie par les luttes de pouvoir au sommet du Parti en vue du Congrès de 2022.
La vague n’en est peut-être qu’à ses débuts. Tandis que le numéro deux de l’immobilier chinois Evergrande est maintenant au bord du gouffre, ce que les autorités chinoises redoutaient est en train de se produire : d’autres promoteurs sont à leur tour contaminés.
La probable mise en faillite spectaculaire du géant chinois de l’immobilier Evergrande a ruiné les économies de milliers de petits épargnants. Mais elle signe en même temps la fin de l’argent facile en Chine. Un signe aussi de la fin probable d’une ère de prospérité.
L'état financier de la majorité des pays d'Asie du Sud fait craindre un étouffement par la dette. Or cet endettement public est dû principalement aux prêts accordés par la Chine. Du Pakistan au Sri Lanka, les leçons ne paraissent jamais tirées.
La crise du coronavirus a déjà mis le monde à l'arrêt sur un trimestre. Les États, qui jouent leur survie, ont décidé un recours à la dette publique à long terme. Sur un niveau moyen de 100 % du PIB en 2019, il faudra sans doute ajouter au minimum 30 %. Mais l'expérience du passé a montré que l'endettement public massif se terminait toujours par une crise majeure. Pourtant, des exceptions existent : hier, l'Angleterre sur trois siècles, aujourd'hui, le Japon et la Chine. Quelles leçons en tirer ?
Alors que Trump a lancé une guerre commerciale des plus radicales contre la Chine, il gagnerait à méditer "l'Histoire du Péloponnèse" de Thucydide. "La montée d'Athènes et la peur qu'elle a inspiré à Sparte rendait inévitable la guerre du Péloponnèse", écrivait l'historien grec du IVème siècle.
La Chine est accusée d'avoir désindustrialisé l'Afrique, où ses exportations ont ruiné des artisans et des petites entreprises. Mais les statistiques montrent que la désindustrialisation du continent a précédé l'irruption des produits chinois.