50 ans de Révolution culturelle : les ex-"maos" français"

Ah bas les veilles lunes, les idées anciennes, les coutumes ancestrales et la culture d’autrefois ! En dénonçant les « quatre vieilleries », c’est un monde nouveau que proposaient Mao et ses légions de gardes rouges il y a tout juste 50 ans en Chine. Le 16 mai 1966, une circulaire vient dénoncer tous les « révisionnistes » et libère du même coup la fureur des lycéens et des étudiants chinois résolus à en découdre avec l’ordre établi. Un objectif similaire nourrira deux ans plus tard les slogans des manifestations du printemps 68 en occident. Chacun doit alors choisir son camp : le mouvement gauchiste se divise entre partisans de Trotsky, de Moscou et de Pékin.
Sans perdre une seconde, l’ambassade de Chine en France a déversé des caisses d’exemplaires du Petit Livre Rouge sur les campus. Les premiers maoïstes français forment un club d’intellectuels issus de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, qu’on appellera l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes – l’UJC(ml). Mais après les « événements de juin 1968 », l’organisation, accusée d’actions violentes, est interdite par décret du président de la République. Les « maos », qui aimeraient faire durer les idées de 68, se retrouvent dans les groupes « mao-spontex » (« maoïstes » et « spontanéistes ») de la Gauche prolétarienne ou de Vive la révolution ! Qui sont les maoïstes français d’hier ? Que sont-ils devenus ? Qu’ont-ils fait de leurs engagements ?