Histoire

Rony Brauman : "Je faisais partie de la piétaille du maoïsme français"

Photo prise à la Sorbonne, à Paris, le 18 mai 1968 : sur les affiches, un portrait de Mao Zedong et diverses informations sur les grèves avec occupation des usines chez Renault, Sud Aviation, Air France et Roclaine, pendant les événements de mai-juin 1968. (Crédit : AFP)
Photo prise à la Sorbonne, à Paris, le 18 mai 1968 : sur les affiches, un portrait de Mao Zedong et diverses informations sur les grèves avec occupation des usines chez Renault, Sud Aviation, Air France et Roclaine, pendant les événements de mai-juin 1968. (Crédit : AFP)
C’était il y a 50 ans tout juste. Mao Zedong donnait le coup d’envoi officiel de la Révolution culturelle par la circulaire du 16 mai 1966. Un appel à la jeunesse pour renverser tous les « révisionnistes ». « A bas les vieilles lunes ! A bas les idées anciennes, les coutumes ancestrales, les vieilles habitudes et la culture d’autrefois ! » En dénonçant les « quatre vieilleries », c’est un « monde nouveau » que proposent le Grand Timonier et ses gardes rouges. La « circulaire du 16 mai » déchaîne alors les collégiens, lycéens et étudiants chinois, avides d’en découdre avec l’ordre établi.
C’est d’ailleurs un objectif similaire qui nourrira deux ans plus tard les slogans des manifestations du printemps 68 en Occident. Parmi ceux qui battent le pavé en mai à Paris, certains formeront la mouvance des maoïstes français. Asialyst revient sur cette période avec une série d’entretiens. Que sont devenus les « ex-maos » ? Qu’ont-ils fait de leurs engagements ? Comment se relever du désenchantement ? Aujourd’hui, Rony Brauman répond aux questions de Stéphane Lagarde.

Entretien

*Lire l’excellente chronologie des maoïsmes en France, de 1930 à 2010 par Christian Beuvain et Florent Schoumacher de l’Université de Bourgogne.
D’où viennent les maoïstes français ? A la fin des années 1960, chacun doit choisir son camp. Le mouvement gauchiste se divise entre partisans de Trotsky, Moscou et Pékin*. Sans perdre une seconde, l’ambassade de Chine en France a déversé des caisses d’exemplaires du Petit Livre Rouge sur les campus. Les premiers maoïstes français forment un club d’intellectuels issus de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, qu’on appellera l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes – l’UJC(ml). Mais après les « événements de juin 1968 », l’organisation, accusée d’actions violentes, est interdite par décret du président de la République. Les « maos », qui aimeraient faire durer les idées de 68, se retrouvent dans les groupes « mao-spontex » (« maoïstes » et « spontanéistes ») de la Gauche prolétarienne ou de Vive la révolution.

Ce ne sont plus alors seulement des intellectuels de Normale Sup. Dans la famille gauchiste, donnez-moi le militant de base ! C’est à ce groupe de jeunes prêts à donner le coup de poing à la sortie des usines, qu’appartient Rony Brauman. Comme d’autres de sa génération, le jeune étudiant en médecine qu’il est alors entend faire durer le plaisir. Pour les « anarcho-robespierristes », comme les qualifiera l’écrivain Olivier Rollin en 2002, pas question de laisser retomber l’effervescence et les idées qui ont agité les campus du monde occidental en Mai 68 ! Grand gaillard, adepte du karaté, le jeune Brauman descend dans l’arène maoïste via la Gauche Prolétarienne. Mais l’envie d’en découdre avec le capitalisme et les institutions est plus forte que l’idéologie. La figure du Grand Timonier et le culte de la personnalité le terrifient. De ces courtes années maoïstes, Rony Brauman retient surtout le fait d’apprendre à dire non à l’ordre établi. Un bagage bien utile, lorsque, plus tard, il sera amené à présider l’organisation Médecins Sans Frontières. Entretien.

Rony Brauman, ancien président de Médecins sans Frontières.
Rony Brauman, ancien président de Médecins sans Frontières. (Crédit : DR)
Vous avez 18 ans, la France sort à peine de 1968 et vous décidez de vous engager aux côtés des maoïstes français. Le maoïsme c’est quoi pour vous à l’époque ?
Rony Brauman : Avant l’apparition de la Gauche Prolétarienne, il y avait l’UJC(ml) qui était essentiellement composée d’élèves de khâgne et de l’Ecole normale supérieure. Ce petit groupe était totalement fermé et complètement extérieur aux mouvements sociaux qui se passaient en France. J’ai eu l’engagement de ma génération en réalité. Je suis né en 1950 et pour beaucoup de jeunes de mon âge, c’est la guerre du Vietnam qui a été le début de l’éveil en politique. A l’époque, les « comités Vietnam de base » étaient assez largement noyautés ou infiltrés par les maoïstes. Ce qu’on voyait de notre côté, c’est que les « comités Vietnam » étaient plus toniques, plus dynamiques dans la rue que les autres organisations. Ils étaient prêts par exemple à se confronter avec les militants d’extrême-droite et des organisations comme Occident ou Ordre Nouveau qui soutenaient le Sud-Vietnam. Ils organisaient même des expositions pour soutenir l’armée américaine. Nous, on allait mettre un peu de trouble dans tout ça.

Ensuite, je suis rentré à la Fac en 1967. J’ai adhéré à l’UNEF et je me suis retrouvé à la fin de l’année universitaire dans les manifs auxquelles l’UNEF appelait. Puis, il y a eu le mouvement de Mai, les manifestations, les barricades, l’occupation de la Sorbonne et de l’Odéon. A la rentrée universitaire suivante, j’ai eu envie de continuer à militer. Les manifestations de 68 venaient de s’arrêter avec les vacances d’été, mais nous contestions toujours la société capitaliste, l’ordre bourgeois, etc.

Les maos, en tous cas dans leur version dite « spontex » de la toute nouvelle Gauche Prolétarienne, m’apparaissaient alors comme assez accueillants parce que privilégiant la rue, l’agitation, l’action, les grèves sauvages, les occupations d’usine, les occupations de facultés. C’est ça qui m’a tout de suite intéressé, beaucoup plus que la Révolution Culturelle et ce qui se passait en Chine qui était vraiment très lointain, très abstrait pour nous. Je ne voyais qu’un mouvement voulait continuer une mobilisation de rue, en opposition au parti communiste qui jouait la stratégie institutionnelle. Les « Pro-chinois » nous ressemblaient finalement, nous qui étions à moitié politisés ou en tous cas plus radicaux que politisés. J’étais alors à la faculté de médecine de Cochin. Les militants de la Gauche Prolétarienne de Cochin étaient extrêmement sympas. Pour moi, la dimension personnelle et relationnelle joue beaucoup dans ce type d’engagement. Quand on est un peu incertain, quand comme moi on dispose d’une culture politique assez superficielle, quand on ne sait finalement pas très bien pourquoi on va dans tel groupe plutôt que dans tel autre, ce sont des choses qui motivent.

Comment se définissaient les « mao-spontex » ?
C’étaient des maoïstes qui prônaient la version chinoise du communisme, plutôt que la version soviétique. Et « spontex » car ce qu’on retenait de la Révolution culturelle et des gardes rouges, c’était la dimension spontanéiste, une manière de s’appuyer sur des mouvements de masse pour faire tomber les états-majors.
« Feu sur les états-majors », c’était d’ailleurs le grand mot d’ordre de l’époque !…
Exactement, et c’était un slogan très fort, très mobilisateur. Pour nous, l’objectif était de secouer un ordre qui nous paraissait extrêmement installé et pour cela, nous n’avions pas d’autre choix que de tirer. C’était vraiment ça les « mao-spontex » : un mouvement de rue, beaucoup plus qu’un cadre dogmatique ou idéologique fourni par la Révolution Culturelle et le communisme chinois. Et puis cela voulait dire en pratique aussi que toute une frange des mouvements libertaires s’intégraient à la Gauche Prolétarienne. Dans mon cas, cela tombait bien car le premier groupe politique auquel j’ai adhéré fut la Fédération Anarchiste. Je me sentais proche des Anarchistes en raison de la guerre d’Espagne. Cette intégration d’un esprit libertaire, contestataire, de base si j’ose dire, voilà ce qui donnait au maoïsme de la Gauche Prolétarienne son côté spontanéiste et libertaire. Avec cette appellation un peu dérisoire, un peu caustique même c’est vrai. Car c’était aussi une façon de nous moquer de nous-même : « mao-spontex » faisait référence aussi au côté éponge.
Il y a avait donc une part d’autodérision… Qu’en est-il du culte de Mao en France ?
Je ne sais pas. J’étais un simple militant de base encore une fois. Je suis devenu maoïste quand j’avais 18 ans, j’en suis sorti quand j’en avais 22. Je suis resté près de quatre ans chez les maos, mais j’étais vraiment de la piétaille. J’étais baraqué, je faisais du karaté et j’étais utilisé pour les bagarres. Les ordres politiques, le cadre idéologique, les textes théoriques, tout cela venait de la rue d’Ulm ! C’était vraiment une société des agrégés. Nous, la base, et en tout cas ceux qui venaient du mouvement libertaire étions davantage disposés à l’autodérision. Bien plus qu’un certain nombre de nos cadres qui avaient quand même l’air de se prendre très au sérieux. Moi par exemple, je lisais un peu les situationnistes en cachette. Je me suis aperçu que d’autres que moi le faisaient également. Les situationnistes ne faisaient que se moquer – et avec quel talent et quelle force ! – de la massification telle qu’elle était à l’œuvre en Chine. Je n’étais pas indifférent à ces aperçus critiques. Tout cela entretenait un esprit disons soixante-huitard, qui était aussi celui de la dérision, de l’autodérision et de la moquerie généralisée. Le genre avait évidemment ses excès, mais il était une sorte de frein à une prise trop au sérieux de nous-mêmes.
Vous vous êtes rendu en Chine à l’époque ?
Non, seuls les leaders des mouvements maoïstes pouvaient se rendre à Pékin. Pour la majorité des maoïstes français, Mao était une figure très distante. L’une de mes angoisses les plus prenantes, c’était de devoir faire partie d’un groupe de réception de Mao en France. Je n’ai jamais été fan du culte de la personnalité. Je n’ai jamais porté de badge par exemple, c’était au-dessus de mes forces. Je n’ai jamais non plus utilisé de Petit livre rouge comme signe de ralliement. Tout cela faisait partie des choses qui m’angoissaient, que je gardais pour moi et que je ne partageais pas.
La Gauche Prolétarienne a été accusée d’actions violentes. Qu’en est-il ?
Il n’y avait pas de gardes rouges proprement dit. Il y avait ce qu’on appelait un « mouvement de la jeunesse » qui était un peu leur équivalent français. On recrutait dans les lycées ou parmi les jeunes de banlieue un peu désocialisés ou ayant des ennuis avec la police. Les éléments les plus radicaux rejoignaient les troupes de choc auxquelles j’appartenais. Je dis « troupes de choc », mais n’exagérons rien… La violence se limitait ici à quelques coups de poings, parfois des coups de bâton… Cela n’allait pas plus loin.
Comment étaient organisée la Gauche Prolétarienne ?
La forme organisationnelle de base, c’était la cellule qui était composée d’une quinzaine de personnes. On fonctionnait par territoires. Il y avait des zones géographiques. Moi au départ, j’étais dans la zone dite « Sud-Est », avec Choisy, Ivry… Disons la banlieue sud-est de Paris. On allait dans les usines. Certains d’entre nous y étaient établis sur ordre d’ailleurs. Ce sont les chefs de cellules qui décidaient qui parmi nous devaient s’installer en usine. Et on pouvait difficilement refuser. En réalité d’ailleurs, ce n’est même pas à l’échelon des cellules, mais au niveau central que les décisions étaient prises. Il y avait aussi des gens qui à titre individuel décidaient qu’ils avaient envie de connaître la vie ouvrière, de « militer dans les boîtes » comme on disait à l’époque. Bon, il y avait aussi des petits chefs dans le mouvement. Il y avait un mélange d’anti-autoritarisme théorique et d’hyper-autoritarisme pratique.
A l’intérieur de la Gauche Prolétarienne, cela fonctionnait de façon verticale, et avec une verticalité d’autant plus perverse qu’elle ne s’avouait pas comme telle.Pas de grades, pas de titres particuliers. On savait juste qu’il y avait une direction nationale d’où venaient des instructions et parfois des « instructions d’établissement », donc de travail en usine. L’autoritarisme et les abus d’autorité étaient extrêmement fréquents parce qu’il n’y avait pratiquement pas de régulation de cette autorité. Il n’y avait pas de partage de cette autorité avec quelque chose comme un comité central où plusieurs forces s’affrontent. C’était vraiment l’unification idéologique par le haut, et toute contestation était considérée comme un déviationnisme. Il existait un sectarisme de type garde rouge. Il y avait aussi cette hiérarchie qui faisait, qu’en gros, nos agrégés de philo, nos normaliens, les bons élèves de l’époque, avaient absolument tout le pouvoir sur nous autres. La même chose qu’en Chine, mais sans la violence et sans les millions de morts. Une verticalité du pouvoir sous l’apparence d’un mouvement de masse.
Le désenchantement est venu quand ?
Ce qu’on a découvert par la suite, c’est ce que la Révolution Culturelle dissimulait en termes de lutte pour le pouvoir. Le mouvement a touché toute une jeunesse avide de justice, puis il y a eu effectivement un désenchantement. J’ai lu des témoignages de garde rouge extrêmement émouvants dans lesquels je m’identifiais totalement. Je me reconnaissais en eux. J’ai compris comment ces mêmes gardes rouges se sont aperçus de l’objet qu’ils étaient devenus au service d’une lutte interne au pouvoir chinois, une manœuvre de palais. Je pense aujourd’hui que toute organisation qui prétend régenter la totalité de la vie est vouée, au nom de l’égalité, à reproduire des hiérarchies bien plus violentes que les hiérarchies qu’elle prétend contester. Il faut un pouvoir immense pour imposer l’égalité telle quelle était prônée. Au final, on avait là une collision entre l’objectif qui était théoriquement poursuivi et le moyen d’y arriver qui était tout à fait le contraire. Il s’agissait précisément d’établir une société inégale dans laquelle certains donnent des ordres qui ne peuvent être contestés, et d’autres en reçoivent et n’ont pas d’autres choix que de suivre ces ordres sans jamais les discuter. Faute de quoi, ils sont traînés dans la boue et considérés comme des traîtres, des liquidateurs du mouvement ouvrier et toutes les insultes que l’on peut imaginer.
Sur le plan horizontal, on a une bande de copains d’une vingtaine d’années qui demandent du rab de 68, en remettant en cause les institutions. C’est un engagement d’abord physique, le maoïsme ?
C’était très physique. Pour la campagne du métro par exemple, on se bagarrait pratiquement tous les jours. On voulait rendre le métro gratuit et en définitive, c’était extrêmement éprouvant. De mon côté, je savais un peu me débrouiller dans la violence. J’avais un peu de technique et le gabarit qu’il faut, mais psychologiquement ce n’est pas mon truc. Donc je me faisais violence à moi-même pour devenir violent. C’était psychologiquement épuisant.
En quoi consistait cette campagne du métro ?
La campagne du métro consistait à voler via des effractions publiques, des masses de tickets de métro que l’on redistribuait sur les quais ou aux entrées du métro. C’est une campagne qui était faite de harcèlements quotidiens et qui impliquaient en face de nous les SAC (les services d’action civique) et autres groupes de gros bras bien décidés à nous contrer. Donc ce n’était pas seulement mettre à l’écart un contrôleur et piquer des rouleaux de tickets. Il n’y avait pas de machines à l’époque, c’était des tickets qui arrivaient tout imprimés et dont on pouvait facilement se saisir. Le plus compliqué, c’était de se retrouver tous les jours avec des équipes de castagneurs en face. On a dû participer à plusieurs bagarres rangées qui étaient assez rudes.
Il y a eu l’ambassade de Jordanie aussi…
On est allé effectivement planter le drapeau palestinien sur le toit de l’ambassade de Jordanie à Paris. Une action dont je garde un très bon souvenir, car c’était quand même « septembre noir », une répression démente des Palestiniens. Si on regarde dans les détails, les Palestiniens eux-mêmes tentaient de renverser le roi de Jordanie. Après ce carnage qu’a été « septembre noir » et toutes ses conséquences, il était bon que des gens manifestent leur solidarité à l’égard des Palestiniens. La GP en était et cela fait partie des choses dont on n’a pas à rougir aujourd’hui.
Dans quelles circonstances avez-vous quitté le mouvement ?
A un moment, j’ai craqué, je me suis totalement retiré du mouvement. J’ai fait une plongée de plusieurs mois. Je n’en pouvais plus et je m’en voulais de ne plus en pouvoir. Je culpabilisais : « T’es un petit bourgeois indécrottable, tu crèveras dans ta médiocrité. Le grand souffle révolutionnaire te passera par-dessus la tête. » Je me souviens qu’on s’adressait des reproches extrêmement durs. Quand plusieurs années après, j’ai retrouvé mes vieux copains de l’époque, j’ai su qu’ils avaient eu plus ou moins le même parcours, plus ou moins cette même plongée et en faisant le même type d’autocritique.
Les maoïstes français ont-ils fait leur autocritique ?
Au travers notamment de « luttes-critiques-réforme » pour reprendre le vocabulaire terrifiant de la Ligue Communiste Révolutionnaire de l’époque. Bon moi je dis cela, mais je ne regrette pas grand-chose de cette époque. Il y a eu des choses dures et même parfois révoltantes. Il y a eu des passages à tabac où on s’est mis à trois ou quatre pour casser la gueule à un contremaître. Généralement, ces petits cadres étaient eux mêmes assez violents et loin d’être recommandables. Si on s’en prenait à eux, c’est qu’ils étaient détestés dans l’endroit où ils travaillaient. Il n’empêche que tabasser un type à coups de manche de pioche à la sortie d’une usine, à un moment où il ne s’y attend pas, ne règle rien ! En aucun cas cela ne peut devenir une méthode. J’ai participé à plusieurs de ces attaques et vraiment, c’est l’une des choses dont j’ai vraiment honte. C’est révoltant !
(Retrouvez prochainement sur Asialyst la suite de l’entretien avec Rony Brauman)
Propos recueillis par Stéphane Lagarde

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A propos de l'auteur
Stéphane Lagarde est l'envoyé spécial permanent de Radio France Internationale à Pékin. Co-fondateur d'Asialyst, ancien correspondant en Corée du Sud, il est tombé dans la potion nord-est asiatique il y a une vingtaine d’années.