Xi Jinping "noyau" du PC chinois, promesse divine de Duterte et opposition pakistanaise
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Néanmoins, ce nouveau statut pourrait bien apporter son lot de revers. Car d’après Zhang Lifan, commentateur politique basé à Pékin, « il n’est pas certain que tous les hauts dirigeants acceptent de lui obéir ». De même, ce titre « lui confère une responsabilité d’autant plus grande, notamment à propos du ralentissement économique et de la hausse des conflits sociaux ».
Lors du plénum, le PC a également adopté deux ensembles de règles sur la conduite des hauts dirigeants – l’un sur les « principes généraux de la vie politique au sein du parti dans de nouvelles circonstances », l’autre sur les « règles de contrôle interne du parti ». Le communiqué désigne les membres du Comité central, du Bureau politique, et du Comité permanent du Bureau politique comme étant les cibles prioritaires de ces nouvelles règles. Parallèlement, hier jeudi 27 octobre, le parti limogeait deux militaires haut-gradés, révèle le Straits Times : Fan Changmi, ancien vice-commissaire politique du commandement militaire de Lanzhou, et Niu Zhizhong, ancien commandant de la Police armée du Peuple. Aucune information n’a été livrée sur leur exclusion, si ce n’est qu’elle fut motivée par la « violation de la discipline du parti » – l’euphémisme employé par Pékin pour désigner la corruption.
De là à penser que Séoul puisse expressément demander l’aide de Pyongyang, il n’y a qu’un pas « conspirationniste » à franchir. Oh Young-jin rappelle néanmoins qu’il y a bien eu « deux tentatives du Sud pour obtenir le soutien du Nord » lors de la présidentielle de 1997 – le tout visant à assurer l’élection du conservateur Lee Hoi-chang. Ainsi un conseiller présidentiel est-il entré en contact avec un officiel nord-coréen stationné à Pékin pour demander une « démonstration de force » de Pyongyang et ainsi favoriser le vote conservateur. De même, le chef des renseignements sud-coréens de l’époque a fait « travailler » l’un de ses agent en contact avec le Nord dans le but de « menacer l’élection de Kim Dae-jung », promoteur d’un rapprochement avec Pyongyang et finalement vainqueur des sufrages. Cette opération, nommée « Black Venus », échoua lorsqu’un lanceur d’alerte la rendit publique, ce qui mena à l’arrestation du chef des services secrets sud-coréen.
Cependant, au-delà de la perspective d’un éventuel maintien au pouvoir de Park, la menace d’une attaque nord-coréenne sur son voisin reste ancrée dans l’esprit des Etats-Unis, rapporte Yonhap. Et si cette menace venait à persister, alors Washington n’hésiterait pas à adopter des « mesures défensives supplémentaires » outre le bouclier antimissile THAAD. Le vice-secrétaire d’Etat américain, Tony Blinken, avertit : « Si nous parvenons à mettre sur pied un régime de sanctions prolongé et complet à l’égard de la Corée du Nord, cela pourra aboutir à l’obligation pour Kim Jong-un de choisir entre : continuer de développer ses missiles et ses armes nucléaires ou bien avoir une économie qui répond aux besoins fondamentaux de sa population et met un terme à l’isolement du régime. »
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Hier, lors de sa dernière journée au Japon, Duterte a rassuré le Premier ministre Shinzo Abe, rapporte le Straits Times. Il a affirmé être d’accord avec la tenue d’exercices militaires communs entre les deux Etats, mais il est une fois de plus resté flou sur sa position face à Washington, allié traditionnel de Tokyo. Mercredi, il affirmait d’ailleurs vouloir chasser les troupes américaines des Philippines d’ici deux ans. Le président philippin ne verrait aucun inconvénient à ce que le Japon s’allie avec lui et que les deux Etats naviguent ensemble en mer de Chine du Sud, « dans l’enceinte de nos eaux territoriales ». « Je ne pense pas que la Chine nous arrêterait si nous y allons juste pour naviguer. »
Cette déclaration intervient alors que selon un rapport de l’AMTI relayé par le Philippine Star, depuis l’arbitrage de La Haye le 12 juillet dernier, la Chine a envoyé davantage de navires près du récif de Scarborough, zone contrôlée par Pékin mais revendiquée par Manille. La Cour permanente d’arbitrage avait alors statué qu’aucune souveraineté ne s’applique sur ce récif riche en ressources halieutiques et à quelques kilomètres de la base militaire de Subic Bay. Pékin avait refusé de reconnaître le verdict, renforçant les tensions entre les deux Etats. Manille craint en effet que Pékin n’entame la poldérisation du récif, le transformant à terme en base militaire. Lors de sa récente visite en Chine, Duterte a pourtant réitéré son souhait de voir les pêcheurs philippins réintégrer les eaux de récifs, mais les photos publiées par l’AMTI ne montrent toujours aucun bateau philippin dans cette zone.
Depuis l’investiture de Rodrigo Duterte en juin dernier, la guerre contre le trafic de drogue a déjà provoqué la mort de 3 800 personnes et entraîné de vives critiques de la part de la communauté internationale, notamment des Etats-Unis et de l’Union européenne. « Si mon souhait de se débarrasser des drogues n’est pas exaucé, vous pouvez vous attendre à 20 000 ou 30 000 morts supplémentaires. Nous sommes en guerre », avait lancé Duterte à son retour d’un voyage au Japon jeudi 27 octobre.
« Les autorités ont tout à fait le droit de mener une enquête pour déterminer qui sont les responsables des attaques brutales du 9 octobre, mais elles doivent le faire selon la loi et sans aller à l’encontre des droits humains, et les arrestations doivent se faire dans le respect des normes internationales », rappelle un journaliste du Myanmar Times dans un éditorial. « En refusant d’accepter la possibilité que des abus ont pu avoir lieu, Zaw Htay s’est reclus dans un recoin duquel il lui sera difficile de sortir. » Pour le porte-parole du gouvernement, les ONG et journalistes sont victimes de fausses informations diffusées par les habitants du Rakhine. S’il est effectivement impossible de connaître la situation actuelle dans la région totalement isolée, le fait même que le gouvernement en interdise l’accès aux ONG semblent prouver qu’il y a des choses à cacher.
Pour l’éditorialiste, cet événement marque un désaveu de la part du gouvernement. Alors qu’Aung San Suu Kyi avait préalablement appelé à mener des enquêtes approfondies avant de déterminer l’identité des coupables, elle se retrouve confrontée à des accusations de torture et d’abus de la part de l’armée. « Cela prouve juste qu’Aung San Suu Kyi n’a pas de réel pouvoir de négociation et que l’armée peut agir comme bon lui semble, dénonce le journaliste. Il est devenu indéniable que ceux qui ont cru, dans la communauté internationale, que la Birmanie marchait vers la démocratie se sont trompés. Le pays reste gouverné par un régime militaire et l’armée n’a aucun mal à le montrer. »
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Pour plus d’informations, (re)lire notre dossier : « Inde : guerre ouverte chez Tata ».
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