Birmanie : le déni du gouvernement sur la situation au Rakhine met en péril la démocratie
« Les autorités ont tout à fait le droit de mener une enquête pour déterminer qui sont les responsables des attaques brutales du 9 octobre, mais elles doivent le faire selon la loi et sans aller à l’encontre des droits humains, et les arrestations doivent se faire dans le respect des normes internationales », rappelle un journaliste du Myanmar Times dans un éditorial. « En refusant d’accepter la possibilité que des abus ont pu avoir lieu, Zaw Htay s’est reclus dans un recoin duquel il lui sera difficile de sortir. » Pour le porte-parole du gouvernement, les ONG et journalistes sont victimes de fausses informations diffusées par les habitants du Rakhine. S’il est effectivement impossible de connaître la situation actuelle dans la région totalement isolée, le fait même que le gouvernement en interdise l’accès aux ONG semblent prouver qu’il y a des choses à cacher.
Pour l’éditorialiste, cet événement marque un désaveu de la part du gouvernement. Alors qu’Aung San Suu Kyi avait préalablement appelé à mener des enquêtes approfondies avant de déterminer l’identité des coupables, elle se retrouve confrontée à des accusations de torture et d’abus de la part de l’armée. « Cela prouve juste qu’Aung San Suu Kyi n’a pas de réel pouvoir de négociation et que l’armée peut agir comme bon lui semble, dénonce le journaliste. Il est devenu indéniable que ceux qui ont cru, dans la communauté internationale, que la Birmanie marchait vers la démocratie se sont trompés. Le pays reste gouverné par un régime militaire et l’armée n’a aucun mal à le montrer. »
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don