Revue de presse Corée du Sud - 28 octobre 2016

Corée du Sud : "Et si la Corée du Nord attaquait maintenant ?"

Park Geun-hye pourrait-elle survivre politiquement au scandale qui l'éclabousse... avec l'aide de Pyongyang ? Copie d'écran du Korea Herald, le 28 octobre 2016.
Park Geun-hye pourrait-elle survivre politiquement au scandale qui l'éclabousse... avec l'aide de Pyongyang ? Copie d'écran du Korea Herald, le 28 octobre 2016.
Korea Times – Une attaque de Pyongyang pourrait-elle sauver la présidente sud-coréenne ? Engluée dans un scandale impliquant l’envoi de documents confidentiels à sa confidente, Park Geun-hye doit faire l’objet d’une enquête et risque d’être démise de ses fonctions. C’est ce qui pousse Oh Young-jin, éditorialiste au Korea Times, à envisager l’hypothèse suivante : et si la Corée du Nord attaquait maintenant ? Cela apaiserait à coup sûr – du moins temporairement – les affaires qui entâchent la réputation de Park et risquent d’écourter son mandat. Car l’actuelle présidente est connue pour sa fermeté vis-à-vis du Nord – c’est elle qui a décidé de la fermeture du parc industriel intercoréen de Kaesong, symbole de la coopération entre Pyongyang et Séoul auquel aucun de ses prédécesseurs, même les plus conservateurs, n’avaient osé s’attaquer. Dès lors, elle pourrait bien retrouver grâce aux yeux de la population et rester investie.

De là à penser que Séoul puisse expressément demander l’aide de Pyongyang, il n’y a qu’un pas « conspirationniste » à franchir. Oh Young-jin rappelle néanmoins qu’il y a bien eu « deux tentatives du Sud pour obtenir le soutien du Nord » lors de la présidentielle de 1997 – le tout visant à assurer l’élection du conservateur Lee Hoi-chang. Ainsi un conseiller présidentiel est-il entré en contact avec un officiel nord-coréen stationné à Pékin pour demander une « démonstration de force » de Pyongyang et ainsi favoriser le vote conservateur. De même, le chef des renseignements sud-coréens de l’époque a fait « travailler » l’un de ses agent en contact avec le Nord dans le but de « menacer l’élection de Kim Dae-jung », promoteur d’un rapprochement avec Pyongyang et finalement vainqueur des sufrages. Cette opération, nommée « Black Venus », échoua lorsqu’un lanceur d’alerte la rendit publique, ce qui mena à l’arrestation du chef des services secrets sud-coréen.

Cependant, au-delà de la perspective d’un éventuel maintien au pouvoir de Park, la menace d’une attaque nord-coréenne sur son voisin reste ancrée dans l’esprit des Etats-Unis, rapporte Yonhap. Et si cette menace venait à persister, alors Washington n’hésiterait pas à adopter des « mesures défensives supplémentaires » outre le bouclier antimissile THAAD. Le vice-secrétaire d’Etat américain, Tony Blinken, avertit : « Si nous parvenons à mettre sur pied un régime de sanctions prolongé et complet à l’égard de la Corée du Nord, cela pourra aboutir à l’obligation pour Kim Jong-un de choisir entre : continuer de développer ses missiles et ses armes nucléaires ou bien avoir une économie qui répond aux besoins fondamentaux de sa population et met un terme à l’isolement du régime. »

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