Corée du Sud : "Et si la Corée du Nord attaquait maintenant ?"
De là à penser que Séoul puisse expressément demander l’aide de Pyongyang, il n’y a qu’un pas « conspirationniste » à franchir. Oh Young-jin rappelle néanmoins qu’il y a bien eu « deux tentatives du Sud pour obtenir le soutien du Nord » lors de la présidentielle de 1997 – le tout visant à assurer l’élection du conservateur Lee Hoi-chang. Ainsi un conseiller présidentiel est-il entré en contact avec un officiel nord-coréen stationné à Pékin pour demander une « démonstration de force » de Pyongyang et ainsi favoriser le vote conservateur. De même, le chef des renseignements sud-coréens de l’époque a fait « travailler » l’un de ses agent en contact avec le Nord dans le but de « menacer l’élection de Kim Dae-jung », promoteur d’un rapprochement avec Pyongyang et finalement vainqueur des sufrages. Cette opération, nommée « Black Venus », échoua lorsqu’un lanceur d’alerte la rendit publique, ce qui mena à l’arrestation du chef des services secrets sud-coréen.
Cependant, au-delà de la perspective d’un éventuel maintien au pouvoir de Park, la menace d’une attaque nord-coréenne sur son voisin reste ancrée dans l’esprit des Etats-Unis, rapporte Yonhap. Et si cette menace venait à persister, alors Washington n’hésiterait pas à adopter des « mesures défensives supplémentaires » outre le bouclier antimissile THAAD. Le vice-secrétaire d’Etat américain, Tony Blinken, avertit : « Si nous parvenons à mettre sur pied un régime de sanctions prolongé et complet à l’égard de la Corée du Nord, cela pourra aboutir à l’obligation pour Kim Jong-un de choisir entre : continuer de développer ses missiles et ses armes nucléaires ou bien avoir une économie qui répond aux besoins fondamentaux de sa population et met un terme à l’isolement du régime. »
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