Revue de presse Philippines - 28 octobre 2016

Philippines : Duterte a "promis à Dieu d'arrêter les insultes"

Alors qu'il rentrait du Japon, Duterte est convaincu d'avoir entendu Dieu le menacer : s'il n'arrêtait pas de lancer des insultes, l'avion dans lequel il était assis s'écraserait. Copie d'écran du Philippine Star, le 28 octobre 2016.
Alors qu'il rentrait du Japon, Duterte est convaincu d'avoir entendu Dieu le menacer : s'il n'arrêtait pas de lancer des insultes, l'avion dans lequel il était assis s'écraserait. Copie d'écran du Philippine Star, le 28 octobre 2016.
The Philippine Star – Dieu a parlé à Rodrigo Duterte. Assis dans l’avion qui le ramenait aux Philippines après son voyage au Japon, le président regardait les nuages quand soudain, une voix s’est fait entendre : « Tu n’insulteras point, ou je ferai s’écraser cet avion ». Le président philippin en est persuadé : Dieu lui-même s’est adressé à lui. « J’ai donc promis à Dieu de ne plus utiliser de mots familiers, ni d’insultes. J’espère que vous m’entendez bien car une promesse à Dieu est une promesse à tous les Philippins. » Quelques mois auparavant, Duterte avait traité le pape François de « fils de pute » ou encore envoyé le président Obama « au diable ». Depuis son investiture en juin dernier, les insultes étaient devenues sa marque de fabrique. A voir s’il saura tenir sa promesse.

Hier, lors de sa dernière journée au Japon, Duterte a rassuré le Premier ministre Shinzo Abe, rapporte le Straits Times. Il a affirmé être d’accord avec la tenue d’exercices militaires communs entre les deux Etats, mais il est une fois de plus resté flou sur sa position face à Washington, allié traditionnel de Tokyo. Mercredi, il affirmait d’ailleurs vouloir chasser les troupes américaines des Philippines d’ici deux ans. Le président philippin ne verrait aucun inconvénient à ce que le Japon s’allie avec lui et que les deux Etats naviguent ensemble en mer de Chine du Sud, « dans l’enceinte de nos eaux territoriales ». « Je ne pense pas que la Chine nous arrêterait si nous y allons juste pour naviguer. »

Cette déclaration intervient alors que selon un rapport de l’AMTI relayé par le Philippine Star, depuis l’arbitrage de La Haye le 12 juillet dernier, la Chine a envoyé davantage de navires près du récif de Scarborough, zone contrôlée par Pékin mais revendiquée par Manille. La Cour permanente d’arbitrage avait alors statué qu’aucune souveraineté ne s’applique sur ce récif riche en ressources halieutiques et à quelques kilomètres de la base militaire de Subic Bay. Pékin avait refusé de reconnaître le verdict, renforçant les tensions entre les deux Etats. Manille craint en effet que Pékin n’entame la poldérisation du récif, le transformant à terme en base militaire. Lors de sa récente visite en Chine, Duterte a pourtant réitéré son souhait de voir les pêcheurs philippins réintégrer les eaux de récifs, mais les photos publiées par l’AMTI ne montrent toujours aucun bateau philippin dans cette zone.

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