Crise des serments des députés à Hong Kong, Daech en Asie du Sud-Est et Tata en Inde
Asie du Nord-Est
Bien décidé à entrer quand même dans le Conseil législatif, Baggio Leung et Yau Wai-ching, ont été « escortés » à l’intérieur de l’hémicycle par des députés du camp démocrate, alors que leurs pairs pro-Pékin tentaient de faire barrage. Le président du Legco a rapidement décidé d’ajourner la séance. Dans la foulée, les deux députés du mouvement Youngspiration ont appelé à un rassemblement ce mercredi 26 octobre devant le bâtiment du Conseil législatif. « Que vous nous souteniez ou non, n’hésitez pas à nous rejoindre ce soir si vous voulez sauvegarder les fondements de notre constitution », a lancé Baggio Leung devant les caméras. Selon lui, le président du Legco a montré qu’il pouvait « porter atteinte à l’intégrité constitutionnelle de Hong Kong en empêchant deux députés démocratiquement élus de prêter serment et d’accomplir leur devoir. »
Sa déclaration ne calme pas l’opposition sud-coréenne qui est vent debout contre la présidente en dénonçant « l’affront fait à la démocratie » : puisque Choi Soon-il n’est ni membre du gouvernement, ni fonctionnaire, elle ne devrait pas avoir accès à des informations sensibles. Et certains responsables politiques de réclamer « l’ouverture d’une enquête » pour tirer au clair les agissements de la présidente.
Pour autant, selon les déclarations de la locataire de la Maison bleue (le palais présidentiel sud-coréen), l’aide de Choi ne se limitait qu’à « parfaire ses discours » et ladite aide « s’est arrêtée dès que les services du palais ont pris les choses en main » – sans toutefois préciser de date exacte, note le quotidien de Séoul.
Choi Soon-sil, la dame par qui le scandale arrive est la fille de l’ancien mentor politique de Park Geun-hye. Elle est décrite par le Korea Times comme un « poids lourd secret exerçant une énorme influence sur Park et sur son administration ». Hors de la politique, son nom est aussi cité dans la rubrique judiciaire. En effet, elle a été dernièrement soupçonnée de trafic d’influence autour d’activités suspectes de collectes de fonds pour deux fondations : K-Sport et Mir. Ces deux fondations ont d’ailleurs fait l’objet de « perquisitions simultanées » menées par le « Parquet central du district de Séoul » ce mercredi 26 octobre, rapporte l’agence de presse Yonhap.
Selon les allégations à l’origine de ces perquisitions, « une partie des fonds de ces deux fondations, établies respectivement l’année dernière et cette année, aurait été versée à Choi ». Cette dernière, dont l’appartement a été également perquisitionné ce matin aurait quitté la Corée le 3 septembre dernier et séjournerait actuellement en Allemagne, selon le Parquet de Séoul.
Au Japon, la limitation du nombre de mandats du président du PLD remonte à 1980. Junichiro Koizumi fut Premier ministre de 2001 à 2006. Il démissionna à la fin de son deuxième mandat à la tête du PLD. Si tout se passe comme le souhaite Shinzo Abe, le nouveau plan d’extension pourrait être validé le 5 mars prochain lors de la convention du parti. Certaines rumeurs ont même courru ces dernières semaines sur de nouvelles élections législatives anticipées en janvier, ce que Shinzo Abe a démenti. Pour l’instant.
Asie du Sud-Est
Daech a su s’implanter durablement dans la région, faisant des Philippines une extension de son califat et se liant aux principaux groupes extrémistes, notamment Abu Sayyaf. « Aller en Syrie est devenu de plus en plus difficile pour les combattant d’Asie du Sud-Est, Mindanao pourrait être la prochaine option », soupçonne une spécialiste citée par le Straits Times. La région a connu en 2016 une recrudescence de violences perpétrées par l’Etat islamique. En début d’année, Jakarta a ainsi été victime d’un attentat provoquant la mort de quatre personnes.
En annonçant sa « séparation » avec les Etats-Unis au profit de la Chine vendredi dernier, le président philippin a marqué un tournant dans sa politique étrangère : il veut désormais s’allier avec l’ensemble des grandes puissances, faisant fi des dissensions existantes. « Duterte ne pourra pas complètement rompre ses relations avec les Etats-Unis mais sa nouvelle politique étrangère de l’indépendance a commencé à prendre forme. Et les Etats-Unis et le Japon doivent respecter ce désir des Philippines de préserver leurs intérêts nationaux », avertit le très officiel quotidien chinois Global Times dans un éditorial. Pour pouvoir s’allier avec tous ces acteurs, il semble prêt à mettre de côté les dissensions en Mer de Chine du Sud, qui ont longtemps été la raison des tensions entre Pékin et Manille. Le président philippin s’assure donc de laisser la question de côté à Tokyo comme il l’avait fait lors de sa précédente visite à Pékin.
Le Premier ministre malaisien a été épinglé pour avoir reçu une contribution de 681 millions de dollars de la part de la famille royale saoudienne juste avant les élections présidentielles de 2013. Il n’a été blanchi qu’en début d’année. Mais les voix de l’opposition se sont surtout levées lorsque les Etats-Unis ont annoncé qu’environ 700 millions de dollars avaient été détournés du fonds d’investissement étatique 1MDB vers un compte privé appartenant à Najib Razak.
Pour Paul Low, créer cette régulation pourrait ainsi permettre de lutter contre la fraude et la corruption. Les entreprises liées au gouvernement, ou celles qui bénéficient de son aide ne pourraient plus financer de campagnes politiques et les candidats seraient obligés de déclarer la somme d’argent en leur possession sur un compte indépendant. Du côté de l’opposition, la nouvelle a reçu un accueil mitigé. « Même dans les pays les plus développés comme les Etats-Unis, il y a une limite à ce qu’une personne ou une entreprise peut donner, lance Ong Kian Ming, député du parti démocrate. Evidemment, le parti au pouvoir aura bien plus de donations que l’opposition. Cela provoquera des abus. »
Asie du Sud
Traditionnellement, ces groupes familiaux indiens règlent leurs différends en privé. Cette séparation a ainsi mis en lumière les divisions auxquels se retrouvent confronté le conglomérat né en 1868 sous le joug colonial britannique et actif dans plus de cent pays. Ces tensions ont été exacerbées par une crise économique que traverse depuis quelques mois le conglomérat. Tata Steel, géant de la sidérurgie mais aussi Tata Motors, spécialisé dans l’automobile sont particulièrement touchés. Lors de son mandat à la tête du conglomérat, Cyrus Misty s’est attaché à réduire les dettes du groupe à travers la vente d’actifs et des emprunts de refinancement. C’est cette politique qui aurait déplu à Ratan Tata, qui, lui, voyageait à travers le monde et signait acquisition après acquisition. Le site indien Firstpost ose la question : qu’est-ce qui, entre la crise économique et le simple fait que Cyrus Misty ne porte pas le nom Tata, a réellement mené à l’éviction du Pdg ?
L’école de police avait en effet déjà été la cible d’attaques en 2006 et 2008 et se situe dans une zone particulièrement sensible, non loin de l’Afghanistan. Les membres du gouvernement épinglent les forces de l’ordre « qui auraient du être plus vigilentes ». Et on en sait maintenant plus sur l’identité des auteurs. Les trois assaillants seraient d’origine afghane. Ils sont soupçonnés d’appartenir à la faction Al-Alimi du groupe sunnite armé Lashkar-e-Jhangvi, lui-même affilié aux Talibans pakistanais. L’attaque a été revendiqué par Daech, mais l’organisation opérationnelle de l’attentat n’est encore clairement établie.
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