Attentat au Pakistan revendiqué par Daech, confidente sud-coréenne et déplacés birmans
Asie du Sud
Le flou persiste encore sur l’identité des auteurs. Les forces paramilitaires du Balouchistan ont annoncé avoir intercepté des communications entre les trois assaillants et des individus en Afghanistan, soupçonnés d’appartenir à la faction Al-Alimi du groupe sunnite armé Lashkar-e-Jhangvi, lui-même affilié aux Talibans pakistanais. Pourtant, ce groupe n’a pas revendiqué l’attaque – ce qu’a fait Daech via un communiqué de son agence de presse, Amaq.
Quoi qu’il en soit, l’attaque fait peser de nouvelles incertitudes sur la viabilité du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), dont les travaux sont déjà fort ralentis, commente Dawn. Le Balouchistan doit en effet concentrer la majorité des grands travaux d’infrastructures chinois réalisés dans le cadre de cette branche des « nouvelles routes de la soie ». Or Pékin met un point d’honneur à assurer la sécurité de ses ressortisants (relire notre dossier : « Chine : routes de la soie, une entreprise risquée »).
Le groupe islamiste LeT est responsable d’une série d’affrontements à des postes militaires indiens l’année dernière. Il avait notamment provoqué une attaque à proximité d’Uri, causant la mort de huit soldats et de trois membres des forces de police. Jusqu’à présent, le groupe Jaish-e-Mohammed a quant à lui surtout agi à l’extérieur du Jammu-et-Cachemire – notamment en attaquant la base militaire indienne de Pathankot en janvier dernier.
Néanmoins, ce développement accéléré des forces aériennes afghanes ne se fait pas sans bavure, tempère le quotidien pakistanais. D’après l’ONU, 133 civils ont été tués et 159 blessés par des frappes aériennes depuis le 1er janvier – une hausse de 72 % par rapport à 2015. Des acidents dont les opérateurs afghans seraient responsables aux deux-tiers. Le commandant des forces aériennes nationales, le général de division Wahab Wardak le regrette : « Malheureusement, les Talibans se cachent souvent dans les maisons. Nous émettons l’ordre de ne pas frapper les quartiers résidentiels, mais ce sont des choses qui arrivent en temps de guerre. »
Asie du Nord-Est
La principale intéressée s’est ainsi excusée publiquement ce mardi 25 octobre, dans un discours à la nation sud-coréenne, informe le Korea Times. « Quelles qu’en soient les raisons, je suis désolée que [le scandale] ait provoqué un risque pour la sécurité nationale, a-t-elle déclaré. Je prie sincèrement au peuple de m’excuser ». La présidente a également avoué que sa confidente l’avait aidée à rédiger ses discours pendant sa campagne de 2012 et durant les premières années de son mandat. Le scandale est d’autant plus grand que Choi est impliquée dans une affaire de corruption touchant deux fondations, commente le Korea Herald.
Le Quotidien du Peuple, organe de presse d’Etat, s’est même permis de dresser un parallèle entre Xi Jinping et Mao Zedong. Appelant à « la mise en place inconditionnelle des ordres donnés par les dirigeants », le journal rappelle que l’unité du parti, assurée par la figure du Grand Timonier et l’application de ses directives par les membres du PC comme par les militaires, ont permis d’éviter à la Chine un destin similaire à celui de l’URSS. Cette nécessité de discipline contribuerait également à donner une meilleure image du pays, dans un contexte de « polarisation politique » – le Quotidien du Peuple n’hésitant pas à évoquer « la farce que constitue la compétition entre les partis aux Etats-Unis ». Mais les observateurs internationaux sont nombreux à y déceler une feuille de route pour le maintien au pouvoir de Xi Jinping (voir notre revue de presse du 24 octobre).
Asie du Sud-Est
Le gouvernement a par ailleurs affirmé que les responsables de l’attaque de postes de police à la frontière avec le Bangladesh, point de départ de ces combats, étaient des musulmans affiliés à des groupuscules rohingyas. La région a par ailleurs été qualifiée de « zone opérationnelle » permettant à l’armée régulière, le Tatmadaw, d’en bloquer l’accès et de filtrer les informations sur la situation. Depuis plusieurs jours, certains dénoncent ainsi des meurtres extrajudiciaires et des violences à l’encontre des musulmans. Face à ces accusations, les envoyés de l’ONU en Birmanie appellent le gouvernement à ouvrir une enquête, rapporte le Straits Times. Au total, 400 Rohingyas sont recherchés par les forces de police. 30 assaillants présumés auraient été tués et 53 arrêtés depuis le début des opérations.
Les relations entre Manille et Pékin s’étaient détériorées suite aux contentieux en mer de Chine du Sud. En juillet dernier, la Cour permanente d’arbitrage de la Haye avait tranché : aucun pays n’a de droit souverain sur le récif de Scarborough revendiqué par les deux Etats. Une décision que refuse d’appliquer Pékin. Les deux Etats semblent aujourd’hui d’accord pour mettre de côté ce différend d’autant plus que les Philippines ont refusé des exercices militaires conjoints avec les Américains dans cette zone. Le Japon a quant à lui décidé d’aider les gardes-côtes philippins. Son objectif : être « l’ami » vers qui se tournerait Manille si ses relations avec Pékin se détérioraient.
De son côté, Perfecto Asay, le ministre philippin des Affaires étrangères a continué de nuancer les propos de son président. « Une diplomatie indépendante ne signifie pas rompre les alliances », a-t-il déclaré, cité par le Philippine Star. « Etre capable d’être flexible et de gérer les intérêts convergents et divergents de chacun : voilà les bases d’une politique étrangère indépendante et pragmatique » , a déclaré Perfecto Yasay, soulignant que les Philippines continueraient d’étendre leurs partenariats.
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