Revue de presse Philippines - 25 octobre 2016

Philippines : en visite au Japon, Duterte souffle le chaud et le froid

Duterte nuance ses propos : s'il semble vouloir maintenir une alliance économique avec les Etats-Unis, il affirme toujours vouloir mettre fin au pacte militaire entre les deux Etats. Copie d'écran du Japan Times, le 25 octobre 2016.
Japan Times – Quelles conséquences aurait la rupture entre Washington et Manille pour le Japon ? Alors que Rodrigo Duterte est en visite dans l’archipel, il a éclairci les propos tenus vendredi dernier à Pékin où il affirmait que les Philippines se « séparaient » des Etats-Unis au profit de la Chine. Une annonce reçue froidement par le Japon, qui tente de renforcer ses liens avec l’ensemble des pays d’Asie du Sud-Est afin de contrebalancer la puissance chinoise dans la région. Duterte a commencé par nuancer ses déclarations, affirmant aux médias japonais qu’il s’agissait avant tout de mettre en place des alliances commerciales avec la Chine. Mais il a tout de même réitéré son désir de mettre fin aux accords militaires entre Manille et Washington, rapporte Reuters. « J’ai hâte de voir arriver un temps où je ne verrai plus d’autres soldats que des militaires philippins sur mon territoire. »

Les relations entre Manille et Pékin s’étaient détériorées suite aux contentieux en mer de Chine du Sud. En juillet dernier, la Cour permanente d’arbitrage de la Haye avait tranché : aucun pays n’a de droit souverain sur le récif de Scarborough revendiqué par les deux Etats. Une décision que refuse d’appliquer Pékin. Les deux Etats semblent aujourd’hui d’accord pour mettre de côté ce différend d’autant plus que les Philippines ont refusé des exercices militaires conjoints avec les Américains dans cette zone. Le Japon a quant à lui décidé d’aider les gardes-côtes philippins. Son objectif : être « l’ami » vers qui se tournerait Manille si ses relations avec Pékin se détérioraient.

De son côté, Perfecto Asay, le ministre philippin des Affaires étrangères a continué de nuancer les propos de son président. « Une diplomatie indépendante ne signifie pas rompre les alliances », a-t-il déclaré, cité par le Philippine Star. « Etre capable d’être flexible et de gérer les intérêts convergents et divergents de chacun : voilà les bases d’une politique étrangère indépendante et pragmatique » , a déclaré Perfecto Yasay, soulignant que les Philippines continueraient d’étendre leurs partenariats.

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