Citoyens chinois de seconde zone, pacte américano-philippin et attaque au Cachemire indien
Asie du Nord-Est
Durant tout le week-end, migrants et autres résidents temporaires se sont pressés dans plus de 346 commissariats de police de la capitale chinoise. Mais un grand nombre d’entre eux n’ont pas pu obtenir le nouveau permis de résidence, faute de répondre aux critères. Selon le quotidien hongkongais, dans un commissariat du district de Xicheng, seul le tiers des demandeurs ont eu gain de cause car de nombreux migrants possédaient un ancien permis de résidence périmé. Un service en ligne devrait être ouvert d’ici deux mois, assurent les autorités.
Par ailleurs, une autre interrogation a été soulevée depuis le dernier essai nucléaire de Pyongyang, le cinquième : faut-il mener des attaques préventives pour calmer les outrances de Kim Jong-un ? Dans un autre article, l’agence sud-coréenne Yonhap reprend cette question posée dans un rapport du think tank américain Council on Foreign Relations par Mike Mullen, un ancien chef d’état-major. Mais Ahn Ho-young, l’ambassadeur de Séoul à Washington, a nié toute réflexion de son gouvernement à ce sujet : « Nous n’avons eu aucune discussion de ce type, au moins ici à Washington. Nous n’avons jamais reçu de demande de la part du gouvernement américain pour parler d’un attaque préventive. »
Asie du Sud-Est
Mi-septembre, Duterte a déjà appelé les quelques 200 soldats américains à quitter Mindanao, deuxième île la plus importante de l’archipel. Le porte-parole du gouvernement, Ernesto Abella avait alors immédiatement nuancé les propos du président et assuré que l’accord militaire n’était pas en danger (voir notre revue de presse du 12 septembre).
Les relations entre Washington et Manille se sont fortement dégradées depuis l’investiture de Rodrigo Duterte en juin dernier. Les Etats-Unis, et l’ensemble de la communauté internationale, critiquent vivement sa « guerre contre la drogue » qui a déjà provoqué la mort d’au moins 3 000 personnes. Ces dernières semaines, le président philippin n’a pas hésité à attaquer frontalement Washington. Après avoir traité Obama de « fils de pute » et annoncé qu’il souhaitait un rapprochement commercial avec la Chine et la Russie, il a récemment annoncé qu’il mettait fin aux exercices militaires conjoints entre Philippins et Américains. Au moment de cette annonce, il n’avait cependant pas encore remis en cause l’alliance historique entre ces deux Etats (voir notre revue de presse du 29 septembre).
Depuis le coup d’Etat militaire et l’instauration d’une junte militaire, les manifestations sont interdites dans le pays. Celle-ci est l’une des plus importante depuis 2014. Elle marque aujourd’hui la journée mondiale de l’habitat, organisée chaque année par l’ONU pour rappeler à tous leur droit à un hébergement décent.
Les rassemblements et tout signe d’une percée communiste dans le pays sont immédiatement interdits en Indonésie depuis que la question du massacre des communistes en 1965 est revenue sur le devant de la scène. Après un coup d’Etat manqué attribué au Parti communiste en 1965, entre 400 000 et 500 000 milles personnes avaient été assassinées et 600 000 emprisonnées. Si le gouvernement indonésien refuse d’y reconnaître là un crime contre l’humanité, verdict validé par la Cour internationale de la Haye, des familles de victimes et des proches sont bien prêtes à obtenir justice en portant le dossier devant l’ONU.
Asie du Sud
Cette attaque intervient quinze jours après celle de la base militaire d’Uri dans le même Cachemire indien. Cette dernière a provoqué la mort de 18 soldats indiens, s’illustrant ainsi comme l’une des plus meurtrières des quinzes dernières années. Depuis, l’Inde cherche à tout prix comment se venger de son rival pakistanais qu’elle tient pour responsable. Après avoir étudié des pistes non-militaires comme couper l’accès à l’eau de l’Indus au Pakistan ou en isolant Islamabad des autres pays de la région, elle a aujourd’hui une réponse militaire. Vendredi 30 septembre, Narendra Modi, le Premier ministre indien a ordonné des « frappes chirurgicales » au Cachemire. Il a ainsi franchi la ligne de contrôle entre les deux Etats où les tirs ont repris.
Les tensions sont repris entre l’Inde et le Pakistan depuis début juillet et l’attaque de la base militaire indienne d’Uri dans le Cachemire indien, a fait de nouveau monter d’un cran le conflit. Les échanges de tirs ont ainsi progressivement repris le long de la ligne de contrôle. L’armée pakistanaise affirme que deux soldats ont été tués jeudi 29 septembre dans des tirs avec l’armée indienne. Narendra Modi, de son côté, affirme avoir franchi la frontière de facto entre les deux Etats. Le Premier ministre indien essuyait de vives critiques pour son manque de réaction envers Islamabad ces dernières semaines. Il a donc mis à exécution ses menaces « visant les rampes de lancement des terroristes au Cachemire occupé. » (voir notre revue de presse du 30 septembre). Le 30 septembre, une rumeur a aussi commencé à circuler : un soldat indien aurait été arrêté au Cachemire pakistanais. Ni les autorités centrales de New Delhi, ni celles d’Islamabad n’ont confirmé, mais l’ambassadeur du Pakistan auprès des Nations unies a bien affirmé qu’un homme avait été capturé par l’armée pakistanaise.
Depuis la brève prise de la ville l’année dernière, les Talibans tentent régulièrement une nouvelle percée afin de reprendre le contrôle de cette capitale provinciale. Il s’agissait de leur plus grande victoire depuis leur chute en 2001. Des milliers d’habitants de la ville ont dû prendre la fuite, les assaillants pillant les maisons et les commerces. Plusieurs bâtiments stratégiques avaient aussi été brûlés. Même si la prise de la ville n’a duré que quelques jours, elle avait fait apparaître des problèmes au sein des forces de sécurité afghanes.
Les Talibans ont initié plusieurs opérations dans l’ensemble du pays ces dernières semaines, notamment dans la région de Helmand dont ils menacent la capitale provinciale Lashkar Gah. Le 8 septembre dernier, ils ont aussi tenté de prendre la ville de Tarin Kot, capitale provinciale de la région d’Uruzgan.
Ces derniers événements ont lieu alors que les partenaires internationaux de l’Afghanistan doivent se rencontrer à Bruxelles demain pour décider s’ils maintiennent ou non le financement du gouvernement actuel pour les quatre prochaines années.
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