Inde : avec les "frappes chirurgicales" contre le Pakistan, le nouveau cap de Modi
Ces frappes, qualifiées de « chirurgicales » par bon nombre de médias indiens ce vendredi 30 septembre et par l’armée elle-même, ont aussi de lourdes implications en matière d’équilibre géostratégique en Asie du Sud. Car d’après le site indien Firstpost, l’action militaire « extrêmement limitée » de New Delhi n’ayant pas entraîné de réponse directe d’Islamabad, l’idée selon laquelle toute réponse armée de l’Inde vis-à-vis du Pakistan déclencherait une spirale de conflit jusqu’à l’affrontement nucléaire vient d’être démentie. Il existerait donc une marge de manoeuvre, aussi faible soit-elle, permettant une riposte armée face aux « provocation pakistanaises » – écho à l’attaque d’Uri de la mi-septembre (voir notre revue de presse du 19 septembre).
De son côté, The Indian Express informe que de « nombreuses victimes » auraient été causées par ces frappes – des terroristes ainsi que leurs soutiens – sans que le gouvernement indien ne les aient comptabilisées. Les autorités pakistanaises avaient quant à elles fait état de deux morts dans leurs rangs (voir notre revue de presse du 29 septembre). Quoi qu’il en soit, les opérations seraient désormais terminées, l’armée indienne ne disposant pas de nouveaux plans d’action, explique le quotidien.
De l’autre côté de la frontière, la presse pakistanaise interprète les événements d’une toute autre façon. L’armée se gausse ainsi de l’expression « frappes chirurgicales », rapporte le quotidien pakistanais The Express Tribune. Car les forces d’Islamabad démentent formellement de telles opérations. Le porte-parole de l’armée explique : « Il n’y a rien de tel sur le terrain. Il y a seulement eu quelques tirs la nuit dernière, auxquelles nous avons répondu. […] Pas de frappe chirurgicale, seulement des échanges de tirs initiés et conduit par l’Inde. » L’objectif de New Delhi serait en fait de créer un « déferlement médiatique » pour des questions de popularité, commente le quotidien pakistanais.
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