Revue de presse Cachemire - 19 septembre 2016

Cachemire indien : attentat contre la base militaire d'Uri, le Pakistan accusé

Le Cachemire indien est de nouveau déstabilisé par un violent attentat à l'encontre d'une base militaire, à Uri. Copie d'écran du Hindustan Times, le 19 septembre 2016.
Le Cachemire indien est de nouveau déstabilisé par un violent attentat à l'encontre d'une base militaire, à Uri. Copie d'écran du Hindustan Times, le 19 septembre 2016.
Firstpost – C’est l’attaque terroriste la plus sanglante que le Cachemire indien ait connu depuis une quinzaine d’années. Hier dimanche 18 septembre, 17 soldats indiens ont été tués dans la base militaire d’Uri – un attentat imputé par l’Inde à quatre séparatistes cachemiris basés au Pakistan, certainement affiliés au Jaish-e-Mohammed. Un membre du groupe aurait en effet revendiqué l’attaque par téléphone auprès d’un journaliste, révèle le Times of India. C’est ainsi que le ministre indien des Affaires extérieures, M J Akbar, a accusé Islamabad de favoriser le « poison » au détriment du dialogue, en raison de son soutien « malveillant » et « malintentionné » au terrorisme.

Les réactions pakistanaises ne se sont pas faites attendre. L’ISPR (Inter-Services Public Relations), institution militaire chargée des relations publiques de l’armée pakistanaise, a qualifié cette attaque de « terroriste » et a déclaré que le téléphone rouge du chef d’état-major des opérations militaires était mis en marche – ce dernier ayant proposé à son homologue indien un échange de renseignements, révèle Dawn. Mais quoi qu’il en soit, « l’accusation immédiate du Pakistan par l’Inde lors d’actes de violence au Cachemire constitue une grande part du problème », estime le quotidien pakistanais dans son éditorial – qui ne manque pas de tacler « les mesures de répressions vicieuses et sans fin » des forces de sécurité indiennes dans la région. Il faut dire que le Cachemire indien est plongé depuis début juillet dans une période de troubles violents, depuis qu’un leader séparatiste a été abattu par les forces armées.

Les récriminations pakistanaises n’ont pas empêché New Delhi de mener l’enquête et de découvrir deux infractions – l’une au niveau de la Ligne de Contrôle, l’autre dans le périmètre de sécurité autour de la base militaire – ayant permis aux terroristes d’infiltrer le camp d’Uri, note le Times of India. Les fils de fer des clôtures ont été coupés aux deux endroits et les quatre assaillants sont soupçonnés d’avoir effectués des repérages, leur permettant de maximiser les effets de l’attaque. Les leçons de Pathankot (voir notre revue de presse du 4 janvier 2016) n’ont donc pas été tirées, commente le quotidien indien – et il faut s’attendre à une multiplication des infiltrations terroristes sur le sol du Cachemire indien les prochains mois.

De toute façon, ce sont essentiellement les habitants du Jammu-et-Cachemire qui porteront le fardeau de l’attaque, déplore la ministre-en-chef de l’Etat indien dans le Hindustan Times. Alors que 86 civils sont déjà morts depuis le début des émeutes en juillet, cet attentat ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Il risque en effet de renforcer les antagonismes entre forces de sécurité et populations locales. Car les premières pourraient être tentées de réprimer plus durement des manifestants, probablement galvanisés dans leur opposition à l’Inde à la suite de l’attaque, analyse le quotidien indien.

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