Levée de l'embargo sur les armes au Vietnam, contradictions chinoises et attentat au Pakistan
Asie du Sud-Est
Aujourd’hui, à la veille de la venue de Barack Obama, le 22 mai, la première visite en une décennie d’un président américain en exercice, le Vietnam se prend à rêver d’une levée définitive de l’embargo. Il est vrai que, depuis la fin de la guerre en 1975, jamais le Vietnam, huitième importateur d’armes au monde, n’a autant investi dans l’armement. Parmi ses principaux fournisseurs, la Russie, son ancien allié de la Guerre froide, mais récemment aussi d’autres puissances régionales plus inattendues comme le Japon. Face à la montée en puissance de la Chine et son attitude de plus en plus provocatrice en mer de Chine méridionale, le Pentagone semble hésiter, freiné dans sa volonté de s’affirmer en Asie-Pacifique par les défenseurs de droits de l’homme qui soulignent un bilan insuffisant. A leurs yeux, la levée de l’embargo serait synonyme de donner l’imprimatur américain à un pays qui continue à « harasser, arrêter et emprisonner » son peuple.
Mais en novembre dernier, Duterte avait dépassé les limites dans ce pays où 80% de la population est catholique, en traitant le pape de « fils de pute », le sommant même de rentrer chez lui, lui reprochant d’avoir causé un gigantesque embouteillage dans les rues de Manille. « Qu’il remporte ou non l’élection, explique aujourd’hui son porte-parole, il avait déclaré son intention de se rendre au Vatican afin de présenter ses excuses en personne au pape et demander son pardon. »
Aujourd’hui aux Philippines, après les invectives et une campagne électorale haute en couleurs, l’heure semble être aussi venue de l’apaisement du côté du sénateur Alan Peter Cayetano. Ce jeudi 12 mai, concédant la défaite dans la course à la vice-présidence, il a ainsi reconnu que sa rivale, l’activiste et juriste Maria Léonor « Leni » Robredo, était de facto la vice-président présomptive. « Perdre une élection est douloureux, a-t-il déclaré beau joueur, mais rien n’est plus douloureux que de voir son pays déchiré. »
Mais si ces résultats lui offrent une bouffée d’optimisme, ils ne peuvent en aucun cas être compris comme un indicateur fiable pour les prochaines élections nationales en 2018. En effet, Najib Razak, accusé d’avoir détourné plus de 700 millions de dollars, doit avant tout se refaire un nom et une crédibilité.
Les Etats de Sarawak et de Sabah, les deux Etats de Malaisie orientale sur l’île de Bornéo, riches en ressources naturelles, ont rejoint la fédération en 1963, dans l’espoir de jouir d’une plus grande autonomie qu’à l’époque de la Fédération malaise fondée en 1948 par les Britanniques. L’opposition, très faible au Sarawak car désunie, reproche aux politiciens locaux de s’être enrichis aux dépends de la population, et ce, avec le soutien du Barisan Nasional. L’ancien ministre en chef de Sarawak, Taib Mahmud, au pouvoir pendant trente-trois ans, était ainsi devenu multimillionnaire.
Pour Meredith Weiss, professeur associé de politique à l’université d’Etat de New York, à Albany, citée par Forbes Asia, cette victoire est avant tout le fruit du « patronage massif » du Barisan Nasional, ancré depuis des années au Sarawak.
Asie du Nord-Est
Les signaux sont si contradictoires qu’on pourrait croire à une lutte de clans entre le président chinois et son Premier ministre. « D’un côté une personnalité influente critique la relance, et de l’autre, une autre personnalité nie l’existence même d’une telle relance », confie un professeur d’économie de l’université de Fudan au quotidien hongkongais South China Morning Post. Un professeur en finance de l’université Tongji estime, quant à lui, que ces messages contradictoires sont « anormaux » et « irresponsables », et rappelle que Mao s’était, lui aussi, caché derrière l’étiquette « source d’autorité » pour attaquer son rival Chiang Kai-shek pendant la guerre civile.
En effet, la semaine dernière, la présidente Park Geun-hye a refusé la main tendue par Pyongyang qui demandait la reprise du dialogue intercoréen militaire en vue d’apaiser les tensions. Mais en Corée du Sud, nombreux sont les politiciens et les experts qui considèrent que la ligne dure de la présidente va droit dans le mur et ne fait qu’attiser les tensions. Citant l’exemple américano-soviétique pendant la Guerre froide, l’opposant Ahn Cheol-soo l’a fermement invitée à reconsidérer la politique de sanctions envers Pyongyang, se demandant si « de telles mesures peuvent avoir un impact réel sur le développement nucléaire de la Corée du Nord ».
« Il est évident que nous devons discuter avec Pyongyang, a ainsi déclaré Yang Moo-jin, professeur à l’université des Études nord-coréennes de Séoul. « Le gouvernement Park doit mieux gérer la sécurité sur la péninsule et il est clair que son approche confrontationnelle n’a fait que durcir la position de Pyongyang et l’inciter à développer son programme nucléaire. » Pour Yang, engager un nouveau dialogue avec Pyongyang et apaiser la crise sur la péninsule pourrait même bien être ce succès qui manque à la présidente et ferait oublier aux Coréens le piètre bilan de sa présidence, avant les prochaines élections en 2018.
Sharp n’a pas encore annoncé de prévisions pour l’année en cours , qui a débuté le 1er avril. L’entreprise doit en premier lieu évaluer les résultats du rachat.
Asie du Sud
Les forces de sécurité et les organes gouvernementaux sont régulièrement visés par les insurgés baloutches et des groupes illégaux tels que TTP.
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