Cinéma : "Art College 1994" de Liu Jian, quand la jeunesse chinoise rêvait d'Occident
Entretien
Né en 1969 dans la province côtière chinoise du Jiangsu, Liu Jian fait ses études à l’Académie des beaux-arts de Nankin dans les années 1990. C’est le point de départ de son parcours artistique qui fit d’abord de lui l’un des artistes emblématiques du mouvement post-1989 dit « Gaudy Art ». Pourtant, c’est en tant que réalisateur de films d’animation qu’il acquière une renommée internationale avec ses films, Piercing I sorti en 2010, suivi de Have a Nice Day en 2017. Ce dernier, en dressant un sombre portrait de la Chine contemporaine, avait connu quelques difficultés avec les autorités chinoises qui avaient empêché, dans un premier temps, que le film ne soit diffusé au Festival d’Annecy en 2017. Son dernier opus, Art College 1994, sorti en 2023, est inspiré des années étudiantes à Nankin de son réalisateur. Sélectionné à la Berlinale 2023, ainsi qu’au Festival international du film d’animation d’Annecy 2023, le film se penche sur la période d’ouverture de la Chine et de l’entrée des idéaux occidentaux dans les universités chinoises.
Le Carrefour de l'animation
Depuis 20 ans, le Carrefour du cinéma d’animation est le festival parisien incontournable pour les amateurs de films animés. De Gobelins à Ghibli, de Nankin à Madrid, le festival organisé par le Forum des images s’attache à faire connaître le cinéma d’animation d’où qu’il vienne. Pour cet anniversaire particulier, le festival a permis au public de rencontrer pas moins de quinze invités du 22 au 28 novembre dernier, à commencer par Liu Jian et Benoît Chieux, réalisateur de l’ambitieux Sirocco et le royaume des courants d’air. Outre nombre de courts-métrages, le festival fut également l’occasion de découvrir le Pinocchio de Del Toro sur grand écran, le dernier projet du réalisateur de Funan, Donnie Do, La Forêt de Mademoiselle Tang ou encore de revoir des grands films du cinéma d’animation japonaise comme le magnifique The Tunnel to Summer, the Exit of Goodbyes de Tomohisa Taguchi ou encore Cowboy Bebop, le film de Shin’ichirō Watanabe.
G.G.
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