Cinéma japonais : "Siblings of the Cape", handicap et sexualité
Entretien
Né en 1981 dans la préfecture d’Osaka au Japon, Shinzo Katayama fait des études de cinéma à la Eizo Juku (Institut de l’image), créée par le réalisateur de Pinku Eiga (films érotiques indépendants), Genji Nakamura. Diplôme en poche, il entame une carrière d’assistant-réalisateur en accompagnant le cinéaste sud-coréen Bong Joon-Ho (Parasite) sur le tournage de Tokyo! (2008) puis de Mother (2009). Il travaille alors pendant près de dix ans dans l’ombre de réalisateurs comme Nobuhiro Yamashita, pour le cinéma, la télévision ou bien plus récemment pour la série Netflix The Naked Director, qui retrace la vie romancée du réalisateur de film érotico-pornographique Toru Muranishi, de simple contrebandier de fanzines érotiques à maître de la cassette VHS porno dans les années 80.
En 2016, Shinzo Katayama se lance enfin dans son premier long-métrage, Siblings of the Cape, dont il est à la fois l’auteur, le réalisateur et le producteur. Persuadé que personne ne mettra un centime sur ce script et voulant une liberté artistique totale, il finance le film sur ses propres fonds à hauteur de trois millions de yens (environ 24 000 euros), sans même le proposer à des maisons de production. Le budget est minuscule, mais Shinzo Katayama tient bon, filmant deux jours par mois entre février 2016 et mars 2017 pour permettre à son histoire de s’inscrire sur quatre saisons. Finalement, le film sort au Japon au printemps 2019 et reçoit un accueil globalement positif du public local, générant près de 40 millions de yens de recettes.


Le Festival Kinotayo
Créé en 2006, le festival Kinotayo est le festival de cinéma à connaître par les amateurs de films produits au pays du Soleil Levant. Sa spécificité : il ne montre que des films sortis depuis moins de dix-huit mois au Japon. En quatorze années d’existence, 238 films projetés et 87 invités, le festival s’est bâti une sérieuse réputation à Paris mais aussi en province, grâce à une savante sélection de films de grands réalisateurs (Takeshi Kitano, Sion Sono, Kore-Eda Hirokazu ou Ryusuke Hamaguchi) et de films indépendants donnant le pouls de la société japonaise contemporaine.
En 2019, le festival a permis aux spectateurs parisiens de découvrir pas moins de 15 films du 26 novembre au 9 décembre entre drames, romance, documentaire et film d’action. Une fois terminé à Paris, le festival se déplace dans neuf villes de province jusqu’au 2 février 2020 : Marly, Lyon, Cannes, Alès, Chambéry, Le Cannet, Saint-Malo, Pau et Strasbourg.
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