Politique
Entretien

Chine : "Coup d’État à Pékin", le livre interdit sur "l'affaire Bo Xilai"

Sur cette photo du 14 mars 2012, Bo Xilai, alors chef du parti communiste de Chongqing, discute avec Xu Caihou, vice-président de la Commission militaire centrale du Parti, lors de la session clôture de l'Assemblée nationale populaire à Pékin. (Crédits : EyePress News / EyePress / via AFP)
Sur cette photo du 14 mars 2012, Bo Xilai, alors chef du parti communiste de Chongqing, discute avec Xu Caihou, vice-président de la Commission militaire centrale du Parti, lors de la session clôture de l'Assemblée nationale populaire à Pékin. (Crédits : EyePress News / EyePress / via AFP)
En Chine, la réalité dépasse souvent la fiction, nous confiait récemment l’écrivain Qiu Xiaolong à propos du plus grand scandale politique de ces quarante dernières années en Chine. Ce que les observateurs ont appelé à l’époque « l’affaire Bo Xilai » dissimule-t-elle un coup d’État manqué ? C’est en tout cas la thèse de l’ouvrage de Ho Pin et Huang Wenguang publié aux éditions Slatkine et Cie. Un document qui a tout d’un « Da Pian » comme disent les Chinois. Une fiction hollywoodienne à succès dans laquelle sexe, politique et chants rouges de la propagande font bon ménage et qui nous offre ici une véritable plongée au cœur du pouvoir chinois. Si le sujet vous passionne et si vous êtes sur Paris, cet entretien avec le traducteur Georges Liebert est à compléter par une rencontre-débat autour du livre organisée ce samedi 2 septembre à la librairie le Phénix.
L’ouvrage s’appelle Coup d’état à Pékin alors que l’affaire commence à Chongqing dans l’Ouest chinois. Pourquoi ce titre ?
Georges Liebert : Tout simplement parce que c’est un titre un peu choc et parce qu’il semble bien qu’il y a eu une tentative de coup d’État, en tous les cas la volonté d’enrayer l’accession au pouvoir d’un membre important du Parti communiste chinois. C’est la toile de fond de ce livre, et un coup d’État mené avec l’aide de Zhou Yongkang qui était, comme vous vous souvenez, le patron de la sécurité publique à l’époque, et qui lui aussi a été éliminé dans le sillage du procès Bo Xilai.

Contexte

Quelle bonne idée ont eu les éditions Slatkine & Cie, sous la direction de Vera Su, de réactualiser cette passionnante enquête sur la chute de Bo Xilai. Publié une première fois il y a quatre en anglais sous le titre A Death in the Lucky Holiday Hotel, le livre interdit en Chine a été complété par de nombreux ajouts et un chapitre entier consacré à l’actuel président chinois Xi Jinping, qui figure parmi les « grands gagnants » de cette chute du Prince rouge de Chongqing.

C’est depuis cette mégalopole du sud-ouest du pays (30 millions d’habitants) dont Bo Xilai était le maire, qu’est parti le scandale. Tout commence en novembre 2011, par la mort d’un ressortissant britannique dans sa chambre d’hôtel. Neil Heywood, âgé de 42 ans, est inhumé dans la précipitation. L’enquête conclue alors à un décès suite à un excès d’alcool.

Deux mois plus tard, le chef de la police de Chongqing se réfugie au consulat américain de Chengdu, l’autre grande ville du grand Ouest de la Chine. Coup de tonnerre dans le ciel politique chinois ! Ce dernier accuse la femme du maire, Gu Kailai, d’avoir empoisonné le ressortissant britannique. Cette dernière sera condamnée pour homicide et corruption, entraînant son époux dans sa chute. Le populiste et flamboyant chef du parti communiste de Chongqing finira lui aussi condamné à la prison à vie pour complicité d’homicide, abus de pouvoir et corruption dans un procès mis en scène loin de ses bases.

Comment un mandarin a t-il pu tomber ainsi publiquement devant les caméras de CCTV, dans un pays où le pouvoir à l’habitude de laver son linge sale en famille ? Quelles ont été les répercussions d’une telle déchéance ? Qui sont les gagnants et les perdants de cette affaire Bo Xilai ? Les auteurs de l’ouvrage nous entraînent, chose rare, dans les rouages d’un parti qui domine la Chine d’une main de fer depuis près de sept décennies.

Tous deux sont écrivains et journalistes chinois basés aux États-Unis. Et nos deux confrères sont plutôt du genre bien renseignés. Ho Pin, né en 1965, fait partie des premiers à avoir publié sur l’affaire via son site d’information, le Mingjing News. C’est aussi quelqu’un qui « par trois fois, depuis 2002, (…) a annoncé, avant les Congrès du PCC, la composition exacte des instances dirigeantes », ajoute le site Carpe Diem. Huang Wengguang, né en 1964, est également écrivain et journaliste résidant aux États-Unis, et collabore régulièrement avec des journaux tels que le New York Times, le Chicago Tribune ou le Christian Science Monitor.

Leur enquête sort de la « vérité » proposée par les médias officiels. Un cheminement croisant les sources et sous forme de questions : La femme du maire de Chongqing a-t-elle oui ou non empoisonnée Neil Heywood ? Le « scandale du siècle » a t-il été téléphoné pour faire tomber l’un des princes rouges en passe d’atteindre les dernières marches du pouvoir ? Et au fond, plus simplement, à qui profite le crime ? Au final, l’ouvrage se dévore comme un roman. A lire avant la tenue du XIXème congrès du Parti communiste chinois (PCC) le 18 octobre prochain.

Le traducteur Georges Liebert. (Crédits : DR)
Le traducteur Georges Liebert. (Crédits : DR)
C’est un livre écrit à deux mains par des journalistes chinois pour le moins bien informés…
Ho Pin et Huang Wenguang ont fondé le site d’information Mingjing News aux Etats-Unis, qui est devenu un site très important, parce qu’ils reçoivent de nombreuses infos clandestinement depuis la Chine. On peut même dire comme ils l’écrivent d’ailleurs au début du livre : ils ont été des protagonistes de l’affaire Bo Xilai, dans la mesure où c’est Ho Pin qui a publié le scoop sur la chute du chef de la police de Chongqing.
Au départ, l’auteur reçoit un simple coup de fil. Un peu comme le Canard Enchaîné en France, on lui refile un tuyau par téléphone…
C’est exactement cela. Ho Pin se trouve dans son hôtel à Taipei. Son portable vibre, et une voix chuchote à l’autre bout, lui demandant s’il dispose d’une ligne sécurisée. On lui annonce alors que le grand chef de la police de Chongqing, Wang Lijun, est limogé de son poste. Il en croît difficilement ses oreilles, et puis vérifications faites, il se trouve que l’info est exacte. Il publie et de là s’ensuit l’intrigue. L’une des raisons pour laquelle j’ai accepté cette traduction c’est que, même si c’est un « page turner » comme on dit dans l’édition, un livre qui se lit comme un roman, l’affaire est complexe et l’enquête reste mesurée. Au fur et à mesure que l’enquête progresse, on a de moins en moins de certitudes. C’est l’inverse d’un roman policier, tout en étant un livre policier si je puis dire. Plus on avance dans l’enquête, moins on est sûr de ce qu’il s’est passé et de la culpabilité de certains des acteurs principaux.
Parmi les personnages principaux, il y a Wang Lijun : on sait que c’est l’ancien chef de la police, qu’il a mené une campagne contre les mafias avec des méthodes pas toujours très légales, qu’il a fait l’objet de livres et même d’un fil. Un type très populaire et qui a, on l’apprend dans votre ouvrage, des origines mongoles…
Oui, c’est l’un des nombreux descendants de Gengis Khan. Il a reçu une éducation mongole, ce qui fait qu’il agit de manière assez rude (aux moyens d’interrogatoires souvent illégaux, de contacts avec les mafias, les triades locales). C’est comme cela qu’il est devenu le grand patron de la sécurité à Chongqing, une métropole de plusieurs dizaines de millions d’habitants. Et cet homme qui dispose d’un pouvoir considérable finit par entrer en conflit avec son propre patron, à savoir Bo Xilai, le chef du parti communiste de la ville. Là aussi, les auteurs le laissent clairement entendre, cette rivalité d’égo – car ils avaient tous les deux des égos surdimensionnés – a pu être attisée à Pékin par un personnage dont ils ne donnent jamais le nom, n’ayant disent-ils pas pu vérifier exactement toutes les informations. Mais il est à peu près certain que cette rivalité a été manipulée à distance et peut-être depuis la capitale.
Bo Xilai est un fils de Prince et nous sommes à la veille du XVIIIème Congrès du PCC. Il ambitionne d’accéder au sommet de l’État…
C’est quelqu’un qui a eu une carrière brillante et qui bénéficie d’une très grande popularité à l’époque, du fait de sa campagne « broyer du noir et chanter rouge ». Il a une ambition d’autant plus ardente que le XVIIème Congrès est sans doute pour lui la dernière occasion d’entrer dans le comité permanent du politburo. Il a mené une politique dite de « gauche » en réhabilitant la propagande et les chants de l’époque de Mao. Il a aussi lancé cette vaste campagne anti-mafia avec le chef de la police de Chongqing, ce qui n’est pas du goût de tous les hiérarques de Pékin.
Couverture du livre "Coup d'Etat à Pékin", par Ho Pin et Huang Wenguang, traduit par Georges Liebert, éditions Slatkine & Cie. (Crédits : DR)
Couverture du livre "Coup d'Etat à Pékin", par Ho Pin et Huang Wenguang, traduit par Georges Liebert, éditions Slatkine & Cie. (Crédits : DR)
C’est quelqu’un qui a des ennemis ?
Certainement et cela d’autant qu’en plus, c’est quelqu’un qui a une grande ambition, on l’a dit, quelqu’un d’orgueilleux et assez cassant. C’est un fils de prince, à savoir un fils de haut dignitaire du régime, rescapé du maoïsme, comme d’ailleurs l’est son rival, l’actuel président Xi Jinping. Tous les deux sont les fils de hauts dignitaires qui ont traversé dans des conditions extrêmement difficiles la Révolution culturelle, en ayant été envoyé à la campagne dans des conditions de vie très précaires. Voilà pourquoi Bo Xilai s’estime doté d’une certaine immunité morale et politique. Ce qui va tendre à l’aveugler, en particulier dans sa rivalité, son conflit avec Wang Lijun qu’il considère comme un inférieur, presque comme un domestique, et auquel il refuse l’accès aux instances dirigeantes de Chongqing.
Coup de tonnerre : le 7 février 2013 un haut fonctionnaire de Chongqing a trouvé refuge au consulat des États-Unis.… Et ce haut fonctionnaire c’est le chef de la police de Chongqing, c’est Wang Lijun !
C’est Wang Lijun… D’ailleurs, cet épisode est assez burlesque parce que se trouvent autour du consulat américain trois ou quatre forces de police armées qui obéissent à des commandements différents. Les marines américains qui protègent les personnalités diplomatiques au sein du consulat, la police de Chengdu (la capitale de la province du Sichuan), et la police dirigée par Bo Xilai de la ville-province de Chongqing. A tout moment, on frôle l’affrontement. Alors la question, c’est pourquoi Wang Lijun s’est-il réfugié au consulat américain ? Là aussi, c’est très intéressant parce qu’il y a un faisceau de motivations. D’abord, ce dernier a prétendu que sa vie était menacée à la suite d’une altercation avec Bo Xilai, et qu’il aurait, là aussi semble-t-il, obéi à des ordres venus de quelqu’un à Pékin lui demandant de s’enfuir. Que dit-il aux membres du consulat américain ? Il fait des révélations sur une affaire qui est le point de départ du livre, à savoir le meurtre d’un citoyen britannique, Neil Heywood, dans un hôtel de luxe proche de Chongqing, lequel aurait été assassiné par la femme de Bo Xilai. C’est énorme !
Cette défection a pris tout le monde au dépourvu : Pékin mais aussi l’ambassadeur des États-Unis…
Wang Lijun a sans doute été conseillé par quelqu’un de Pékin, mais il est vrai que les instances dirigeantes communistes sont prises au dépourvu. L’ancien chef de la police de Chongqing va être évacué par avion sur la capitale, non sans craindre pour sa vie apparemment, et les diplomates américains effectivement ont été pris de cours et ils ne savaient même pas à qui ils avaient affaire au départ.
Pourquoi la femme du maire de Chongqing, Gu Kailai, a-t-elle assassiné un ressortissant britannique ?
Elle aurait tué en réalité, car les auteurs l’expliquent dans le livre, la thèse de l’empoisonnement sera contestée malgré ses aveux, par certains experts au moment de son procès. Pourquoi l’aurait-elle tué ? Et bien parce que cet homme d’affaire est un Britannique qui est venu s’installer en Chine pour y faire des affaires. Il est alors entré en relation avec la famille Bo Xilai pour des projets immobiliers, lesquels ont presque tous capoté. Mais il avait aussi des relations intimes avec la famille du patron du PC de la ville ; certains disent même qu’il a eu une liaison avec Gu Kailai – ce qui paraît assez peu vraisemblable. Gu kailai qui allait séjourner régulièrement en Angleterre, puisque la famille Bo Xilai avait des avoirs comme la plupart des hauts dirigeants chinois placés à l’étranger. Leur fils Bo Guagua a fait ses études en Angleterre. Neil Heywood se serait occupé de veiller sur lui. Et puis, il y aurait eu un conflit financier entre les parties, selon la thèse des médias officiels chinois, et Heywood aurait fait chanter Bo Guagua, le fils de Gu kailai. Cette dernière l’aurait attiré dans un piège à cet hôtel de Chongqing pour mettre fin à ses jours.
Lors du procès de Gu Kailai, des experts ont affirmé qu’elle souffrait de troubles mentaux l’empêchant de dire la vérité…
Ce qu’on sait et les retransmissions ont été télévisées, c’est qu’elle a avoué lors de son procès. Ce sont sans doute des aveux téléguidés, dans lesquels elle voulait surtout protéger son fils et ne pas porter atteinte à son mari, mais il est vraisemblable que ses aveux ne soient pas véridiques. Il y a un chapitre entier du livre qui est consacré à une contre-expertise sur l’empoisonnement et la conclusion que les auteurs retiennent, c’est qu’elle n’a pas empoisonné Neil Heywood. Le Britannique serait décédé de mort naturel, ou autre hypothèse, le vrai coupable du meurtre serait… Wang Lijun.
Ce qui expliquerait le silence des autorités britanniques ?
Oui, le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dernières ont été extrêmement discrètes, y compris lors de l’incinération de Heywood. L’ambassade britannique a juste émis un petit communiqué en souhaitant que l’enquête respecte les droits de l’homme, communiqué extrêmement laconique. Voilà le point de départ de cette affaire et encore une fois, plus on progresse dans l’enquête, moins on a de certitudes.
Un chapitre est intitulé « Hua Shui », jeu de mots sur les caractères « eau trouble » et « femme fatale ». Gu Kailai entraîne son mari dans sa chute au terme d’un procès ou tout est joué d’avance, écrivent les auteurs…
Tout paraît avoir été parfaitement calculé. Les auteurs font des rapprochements avec les légendes chinoises plus anciennes puis avec des personnages plus récents, en particulier Madame Mao et l’épouse de Liu Shaoqi, qui était une femme absolument brillante et qui a connu un destin tragique pendant la Révolution culturelle. Il y a sans arrêt des rapprochements avec l’histoire chinoise récente ou très ancienne, c’est je trouve un des intérêts du livre.
Bo Xilai serait aujourd’hui sorti de sa prison pour être hospitalisé d’un cancer du foie. A la suite de son procès, il y a eu de « grands gagnants » et de « grands perdants »…
Dans cette affaire, c’est un peu un jeu de domino avec effectivement des gagnants et des perdants. Il y a même tout un clan qui s’effondre, vous le lirez dans le livre. Et puis il y a un perdant, je dirais, sympathique, c’est l’homme d’affaire Xu Ming qui a prospéré dans le sillage et qui reste à son égard d’une fidélité indéfectible. Ce dernier a gagné beaucoup d’argent grâce aux marchés qu’il a pu conclure avec la municipalité de Chongqing. Même s’il est dans l’immobilier et d’autres affaires juteuses, c’est un personnage que j’ai personnellement trouvé attachant et qui est mort en prison dans des circonstances, disons obscures. Cet homme était la « tirelire de Bo Xilai », comme l’écrivent les auteurs de l’ouvrage.
Parmi les « grands gagnants », il y a l’actuel chef de l’État Xi Jinping…
Cette affaire Bo Xilai est tellement incroyable : elle a révélé tellement de choses sur l’état de corruption du pays que le nouveau président chinois ne pouvait faire autrement que de lancer une grande campagne anti-corruption ; laquelle est aussi… une purge qui a permis d’éliminer ses rivaux. Il y a de nombreux exemples sur le degré ahurissant de corruption des élites dans ce livre. Je pense notamment à ce général à la retraite dans la cave duquel on a retrouvé une tonne de devises, des dollars, des euros, plus un nombre considérable d’objets. C’est un général qui monnayait les nominations au sein de l’armée. La campagne anti-corruption menée par Xi Jinping comporte aussi quelques effets négatifs, car si la lutte contre la corruption réussissait, l’économie chinoise s’arrêterait de fonctionner. C’est un article anglais qui dit que si on continuait le mouvement anti-corruption en Chine le système chinois serait paralysé.
Au final, c’est la thèse du « coup d’État permanent » que retiennent les auteurs, et d’un pouvoir chinois toujours sur le qui-vive…
Les auteurs ont une façon de procéder très fine. On pourrait dire que l’intrigue se déroule en spirale. Certains épisodes sont évoqués plusieurs fois mais sous un éclairage différent, en fonction des informations qu’ils ont recueillis et des personnages qui entrent en jeu. Donc on n’est jamais sûr de ce qui s’est réellement passé. Selon les auteurs, Bo Xilai aurait, avec l’aide entre autres de Zhou Yongkang, personnage-clé à l’époque parce qu’il dirige tous les services de sécurité, voulu enrayer le processus de succession, c’est-à-dire la désignation de Xi Jinping aux fonctions suprêmes de secrétaire général du parti et président de la République. Ce qui est sûr et ce qu’il faut retenir, c’est que personne n’est à l’abri d’un coup de force à la tête du pouvoir chinois.
Propos recueillis par Juliette Parjadis et Stéphane Lagarde

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A propos de l'auteur
Stéphane Lagarde est l'envoyé spécial permanent de Radio France Internationale à Pékin. Co-fondateur d'Asialyst, ancien correspondant en Corée du Sud, il est tombé dans la potion nord-est asiatique il y a une vingtaine d’années.