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Expert - vins d’Asie

 

La "bible" du vin : le Hugh Johnson, cru 2016

Une agricultrice procède à la récolte des raisins dans un domaine de Zhaozhuang, une ville de la province du Shandong en Chine.
Une agricultrice procède à la récolte des raisins dans un domaine de Zhaozhuang, une ville de la province du Shandong en Chine. (Crédit : Li zhongxian / Imaginechina / AFP)
Depuis 1977, le guide de poche de Hugh Johnson (Hugh Johnson’s Pocket Wine Book) est une source d’informations pratiques, autorisées et annualisées pour le monde croissant des amateurs de vin.

Quelques pays dominent bien sur l’ensemble de ce “classement” : la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, mais aussi de plus en plus les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Chili et également l’Argentine.
Les vins suisses ou luxembourgeois gagnent en qualité comme en espace, ainsi que ceux d’Angleterre et du Pays de Galles.
L’éclatement de l’Empire Soviétique et de la Yougoslavie nous valent des rubriques de plus en plus détaillées sur la Macédoine, la Croatie ou même le Monténégro.
Egalement, plus d’espace est alloué pour le Mexique, le Brésil ou encore l’Uruguay.

Mais l’Asie dans tout ça?

Une page suffit.

Et elle résume la production de trois pays : le Japon, la Chine et l’Inde.

Le “grand bond en avant” de l’Empire du Mileu est noté (voir notre article sur le sujet), et cela alors même que la plus grande partie des raisins produits soit encore destinée à la table. On voit ainsi apparaître les vins dits de “hautes altitudes” (soit jusqu’à 2 700 mètres) de la province du Yunnan, à la frontière de Laos, de la Birmanie et du Viêtnam.
Nous reviendrons bientôt sur les vignobles de l’Inde. Et sur ceux du Japon, certains assez anciens, car on produisit dans la préfecture de Yamanashi – à l’ouest de Tokyo – du vin dès 1870.
Mais hélas, pas un mot sur la Birmanie, Bali (et pourtant la production existe comme nous l’avions vu !) ou la Thaïlande alors même que le Shiraz – notamment – y donne des résultats impressionnants. Pas un mot non plus sur les Corées. Pourtant, on produit du vin en Corée du Sud (et même en Corée du Nord, j’y reviendrai un jour car j’en ai bu à Phnom Penh au restaurant Pyongyang, le bien nommé).

Pour autant, la “bible” de Hugh Johnson n’est pas la seule à prêcher la bonne parole aux amateurs de vins. Et chez certains, l’Asie n’est pas totalement absente.

C’est le cas de l’équipe de Wine Explorers qui présenta en juin dernier à un jury d’experts une sélection de vins parmi ceux qu’ils avaient repéré depuis le début de leur aventure qui les a vu goûter près de 2 250 vins produits dans pas moins de 12 pays. Pour leur dégustation, nombre de vins ont été présenté.

Parmi les blancs, notons la présence d’un Aruga Branca Pipa 2009, à base de raisins Koshu, d’un japonais du domaine Katsunuma Jozo Winery, et de deux chardonnay chinois : un Skyline of Gobi Chardonnay Reserve 2013 du domaine Tiansai Winery ainsi qu’un Tasya’s Chardonnay 2011 du domaine Grace Vineyard.

En ce qui concerne les vins liquoreux, l’équipe a souhaité mettre en avant deux canadiens, et un japonais : le Tomi Noble d’Or 1997 de Suntory Tomi no Oka Winery.

Enfin, pour les vins rouges, on notera la présence du Nouveau 2013 de Château Mani en Corée du Sud et le chinois Emma’s Réserve 2012 du domaine de Silver Heights.

Et, pour la route, un dernier petit conseil : si jamais vous voyagez en Bolivie, ne ratez pas le Juan Cruz Tannat d’Aranjuez. J’en ai bu il y a quelques années au Népal, alors que j’étais hébergé par mon ami Ian Martin, responsable de la mission des Nations Unies. La dite bouteille lui avait été offerte par un officer bolivien de la force des Nations Unies. Et je dois dire que ce fût une excellente bouteille.

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A propos de l'auteur
Jacques Bekaert (1940-2020) fut basé en Thaïlande pendant une quarantaine d'années. Il est né le 11 mai 1940 à Bruges (Belgique), où sa mère fuyait l’invasion nazie. Comme journaliste, il a collaboré au "Quotidien de Paris" (1974-1978), et une fois en Asie, au "Monde", au Far Eastern Service de la BBC, au "Jane Defense Journal". Il a écrit de 1980 a 1992 pour le "Bangkok Post" un article hebdomadaire sur le Cambodge et le Vietnam. Comme diplomate, il a servi au Cambodge et en Thaïlande. Ses travaux photographiques ont été exposés à New York, Hanoi, Phnom Penh, Bruxelles et à Bangkok où il réside. Compositeur, il a aussi pendant longtemps écrit pour le Bangkok Post une chronique hebdomadaire sur le vin, d'abord sous son nom, ensuite sous le nom de Château d'O. Il était l'auteur du roman "Le Vieux Marx", paru chez l'Harmattan en 2015, et d'un recueil de nouvelles, "Lieux de Passage", paru chez Edilivre en 2018. Ses mémoires, en anglais, ont été publiées en 2020 aux États-Unis sous le titre "A Wonderful World".
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