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Cinéma

Le Festival de Vesoul couronne le cinéma tibétain avec "The Snow Leopard" de Pema Tseden

Extrait du film sino-tibétain "The Snow Leopard" de Pema Tseden. (Source : Ecrannoir)
Extrait du film sino-tibétain "The Snow Leopard" de Pema Tseden. (Source : Ecrannoir)
Récompense posthume et bel hommage. C’est un film sino-tibétain qui a reçu le Cyclo d’or au 30ème Festival international des Cinémas d’Asie de Vesoul, mardi 13 février : The Snow Leopard de Pema Tseden, décédé en 2023. Le Grand prix du jury récompense Scream du réalisateur kazakhstanais Kenzhebek Shaikakov. Le Cyclo d’honneur a, lui, été décerné à deux Taïwanais : la réalisatrice Zero Chou et Tu Du-chih, ingénieur du son. Le FICA a été marqué cette année par les films engagés dans tous les sens du terme.
Le 30ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, qui s’est déroulé du 6 au 13 février et a présenté 92 films dont 52 inédits issus de 29 pays, était cette année placé sous le signe de l’engagement. Engagement d’abord dans les thématiques et dans la qualité et l’ouverture de ce festival incroyable qui rassemble chaque année plusieurs dizaines de milliers de spectateurs dans un multiplex populaire de province pour s’ouvrir au monde. Pari encore une fois tenu de Martine et Jean-Marc Thérouanne et de leurs équipes qui se sont engagés tout entier et bénévolement dans cette prodigieuse aventure depuis trente ans.

Entretien avec Jean Marc Thérouanne, co-directeur du Festival des Cinémas d’Asie de Vesoul

Le Cyclo d’or remis à l’acteur Tseten Tashi au nom de Pema Tseden décédé en 2023, ici au centre entre Patiparn Boontarig et Jean-Marc Thérouanne, co-directeur du Festival de Vesoul. (Crédit : FICA)
Le Cyclo d’or remis à l’acteur Tseten Tashi au nom de Pema Tseden décédé en 2023, ici au centre entre Patiparn Boontarig et Jean-Marc Thérouanne, co-directeur du Festival de Vesoul. (Crédit : FICA)

Le thème de l’engagement que vous avez choisi pour les trente ans du festival est très fort et fait écho à votre propre engagement bénévole depuis trente ans au service des cinémas d’Asie. Comment avez-vous choisi les films de cette sélection thématique ?
Jean-Marc Thérouanne : Nous avons choisi de traiter l’engagement de façon très diverse tant sur le plan géographique – du Proche à l’Extrême-Orient – que dans les domaines : art, politique, syndicalisme, sport, religion, justice, recherche de la vérité. Un engagement qui peut se manifester dans la profession ou dans les combats sociétaux (peine de mort, féminisme). L’engagement artistique, c’est par exemple ce cinéaste afghan Salim Shaheen, amoureux du cinéma, qui tourne sans relâche des films de série Z dans un pays en guerre que le film Nothingwood que lui a consacré Sonia Kronlund montre en pleine action.
L’engagement pour le droit des femmes, c’est cette curiosité qu’est le film The perfect candidate de la réalisatrice saoudienne Haifaa al-Mansour, avec le personnage de Maryam, médecin dans une clinique d’une petite ville qui choisit de se présenter aux élections municipales et qui prouve que, même en Arabie saoudite les lignes peuvent bouger. C’est aussi le portrait saisissant de Shimu, une ouvrière de 23 ans dans l’industrie textile à Dacca que dresse le film Made in Bangladesh de la cinéaste Rubaiyat Hossain ou celui de Kathera dans le documentaire coup de poing de l’Afghane Sahra Mani, A thousand girls like me, que l’on voit traverser de multiples épreuves pour faire reconnaître par la justice les viols répétés par son père.
L’engagement pour la vérité, c’est par exemple ce très subtil film The third murder du cinéaste japonais Kore-eda Hirokazu qui permet de voir fonctionner le système judiciaire nippon qui ne cherche pas la vérité, juste une vérité juridique, même dans des cas de peine de mort. Nous avons d’ailleurs projeté cette année plusieurs films sur l’engagement contre la peine de mort dont le magnifique Le Diable n’existe pas de l’Iranien Mohammad Rasoulof, Ours d’or au festival de Berlin 2020.
Vous avez choisi de présenter deux rétrospectives de filmographie : celle de l’État indien du Kerala et celle de Taïwan. En quoi cela reflète-t-il aussi votre engagement ?
Le cinéma du Kerala, qu’on appelle aussi le cinéma « Mollywood », est un cinéma en langue malayalam, assez proche du néoréalisme italien et très éloigné du cinéma de Bollywood auquel on pense immédiatement en Occident. Cela nous a semblé important de présenter un tout autre cinéma créé dans le seul État au monde où le Parti communiste soit arrivé au pouvoir par les élections et accepte l’alternance politique. Un État à peu près entièrement alphabétisé avec une législation en faveur de la femme et de l’égalité des droits.
En même temps, le film The great Indian kitchen du réalisateur Jeo Baby montre une vieille famille traditionnelle du Kerala et dénonce extrêmement efficacement et de façon parfois presque drôle la stupidité des hommes instruits – le mari est instituteur – qui maltraitent et exploitent leurs femmes. Vous avez aussi consacré aussi une section à Taïwan. Dans un contexte géopolitique troublé est-ce une marque d’engagement aussi ?
Oui. Nous avons voulu montrer un cinéma taïwanais qui n’est pas seulement celui que l’on a découvert dans les années 1980-90 avec Edward Yang, Hou Hsiao-hsien, Ang Lee, etc. Mais un autre cinéma taïwanais, qui existait déjà sous Chiang Kaï-chek et sous la « Terreur blanche », avec des cinéastes qui ont essayé de jouer au chat et la souris avec la censure pour faire passer leur message et dire des choses qui n’était pas dans la ligne. Je voulais aussi montrer la montée des réalisatrices à la fin du XXème siècle avec Sylvia Chang et puis les cinéastes émergentes comme Zéro Chou qui a obtenu l’Ours d’or à Berlin (et est dans notre jury cette année), et la naissance d’un cinéma aborigène notamment conduit par une femme, Laha Mebow, elle-même aborigène, avec son film Gaga. Il était important de montrer que la montée du parti démocrate progressiste taïwanais a permis des prises de parole multiples aussi bien de la population LGBT que des populations autochtones.
Cela vous a-t-il posé des problèmes avec la censure chinoise ?
Cela nous a valu le blocage de notre site par l’intelligence artificielle. Cela nous était déjà arrivé avec l’Iran en 2006 quand notre illustrateur avait fait une affiche avec des tapis volants en forme de bouches rouges sur lesquels étaient assis des hommes. Ceci dit, cette année, nous avons continué à présenter des films chinois en poursuivant notre collaboration avec Radiance, une maison de production chinoise qui fait un travail de production énorme. Nous avons présenté All ears de Liu Jiayin et le film sino-tibétain The Snow Leopard, dernier film du grand réalisateur Pema Tseden avant sa disparition. Pema Tseden est un des deux réalisateurs qui ont remporté deux fois le cyclo d’or avec le sino-coréen Zhang lu. Nous avions présenté l’intégrale en 2020 non seulement de ses films mais aussi de toute son école de cinéma. Il a fait émerger une jeune génération de cinéastes tibétains avec une vision tibétaine sur le Tibet. Nous avions déjà montré des regards chinois Han sur le Tibet avec notamment The song of Tibet de Xie Fei ou Le voleur de chevaux de Tian Zhuangzhuang. Mais avec Pema Tseden, ce qui est extraordinaire, c’est cette volonté de créer une cinématographie tibétaine. Il ne s’est jamais opposé frontalement à la Chine. Il a choisi de montrer la vie des Tibétains d’aujourd’hui dans la Chine d’aujourd’hui. Pour cette édition, nous avons délibérément maintenu le film en compétition pour lui accorder un supplément de vie. D’autant plus que ce film a aussi une valeur universelle. Les éleveurs tibétains rencontrent le mêmes soucis que les paysans des Vosges saônoises avec l’introduction du loup ou les Pyrénéens avec l’introduction de l’ours.
La question de la cohabitation de l’homme et de l’animal est bien présente dans notre festival. Avec, par exemple, ce film japonais Le mal n’existe pas de Ryusuke Hamaguchi, qui expose la réaction de la population locale au projet d’installation d’un camping glamour. Et parmi les films documentaires, The leopard’s tribe montre des léopards qui cherchent à vivre en cohabitation avec les populations aborigènes autour de Mumbai. De façon plus large, plusieurs films du cinéma du réel traite de l’urgence écologique. Ainsi, Education on a boat montre comment la montée des eaux au Bangladesh oblige à monter des bateaux écoles et des bateaux infirmerie.
Revenons à l’histoire du festival. Comment a-t-il grossi en trente ans ?
Notre festival a grossi très progressivement. Le premier festival en 1994-95 présentait 12 films distribués et avait attiré 1500 spectateurs. Nous montrons cette année 92 films et nous allons probablement arriver à retrouver le niveau de 33 000 spectateurs d’avant le Covid, qui nous plaçait parmi les dix premiers festivals de France. Le festival est né parce qu’une Vésulienne, amoureuse de l’Asie, a rencontré un citoyen du monde sur une plage thaïlandaise le 23 août 1982. J’ai tout abandonné pour elle ; je suis venu vivre à Vesoul ; j’ai changé de métier. Ma femme s’était toujours beaucoup investie dans la culture notamment cinématographique et était la présidente d’une association de cinéphiles. En 1994, il fallait marquer l’événement des 100 ans du cinéma, d’autant plus que les frères Lumière sont franc-comtois nés à Besançon et que leur père pionnier de la photographie était natif d’Ormoy à 40km de Vesoul. Quand on a fait un tour de table, ma femme a proposé un festival des cinémas asiatiques du Proche à l’Extrême-Orient que nous avions sillonné tous les deux en stop, en bus, en train.
Comment expliquer votre réussite ?
Du travail, encore du travail. J’arrive à faire venir des gens du cinéma asiatique à Vesoul parce que souvent je les ai rencontrés en me rendant à des festivals à Cannes en France, mais aussi au Cannes de l’Asie, le festival de Pusan en Corée du Sud, où mon épouse et moi sommes allés une quinzaine de fois. Je suis convaincu que la rencontre en chair et en os est essentielle. Je vous donne un exemple. À Pusan, en 2011, quand j’ai rencontré Kore-eda pour la première fois j’avais demandé d’avoir un entretien et je lui ai expliqué mon projet de présenter une intégrale de ses films. Il a été touché et m’a dit oui. C’était la première fois au monde qu’on diffusait dans un festival sa filmographie intégrale – films et documentaires.
J’ai l’impression que votre secret est de donner énormément de place à une filmographie nationale ou par auteur pour que le public ait le recul et le temps nécessaire pour ne pas tomber dans l’exotisme et le simple coup de cœur…
Quand on nous a remis le Korean Academy Award le 4 octobre 2018, j’ai expliqué que l’originalité du festival de Vesoul était que leurs fondateurs aimaient d’abord les peuples asiatiques avant leur cinéma. Ce festival est un véritable « objet cinématographique non identifié » puisqu’ayant été créé en complet bénévolat, il est d’une sincérité totale. Ma femme et moi continuons de travailler bénévolement, ainsi qu’une grande partie des gens qui nous aident et dont certains sont des amis d’enfance. Seuls les techniciens – une dizaine de personnes – sont sous contrat.
Comment en trente ans l’accueil du public et sa connaissance des cinémas asiatiques ont-ils évolué ?
Dans le catalogue anniversaire, nous avons énuméré l’intégrale des 2200 films que nous avons projetés en trente ainsi que l’évolution des thématiques et les photos des gens et des réalisateurs qui nous ont aidés et dont certains ne sont plus là. Les réalisateurs qui viennent nous disent qu’on a un public extrêmement cinéphile. Mais c’est un acquis. En créant ce festival nous n’avons pas cherché à toucher les clients des ciné-clubs. Nous sommes tous deux des enseignants documentalistes qui ne faisions pas de cours magistraux. Certains de nos collégiens puis lycéens de Vesoul nous ont pourtant confiés que sept ans de Thérouanne, ça marquait. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de séduire le lecteur des Cahiers du cinéma mais ceux qui ne pensaient pas que ce cinéma pouvait les intéresser.
Vous offrez une palette très diverse dans laquelle les publics circulent en établissant eux-mêmes leur menu grâce entre autres à vos excellentes newsletters quotidiennes. Vous leur offrez une sorte de jeu de piste : 92 films pendant 8 jours et ils font des paris.
Oui. C’est tout à fait ça, avec l’importance de ce lieu unique, ce multiplex populaire, puisque le cinéma est un des arts les plus populaires et aussi les plus complets qui touche à l’image, la musique, l’écriture, la technique…
Finalement, vous faites depuis 30 ans sur le terrain ce que le ministère de la Culture ambitionne de faire. Il faudrait leur donner la recette…
Ce n’est pas en faisant des décrets et des lois mais en ayant la foi en soi. Je suis petit fils d’instituteur et je pense que ça joue.
Propos recueillis par Anne Garrigue, de retour de Vesoul

Le palmarès du 30ème Festival international des cinémas d'Asie de Vesoul 2022

CYCLO D’OR D’HONNEUR :
Zero Chou, réalisatrice (Taïwan), et Tu Du-chih, ingénieur du son (Taïwan).

CYCLO D’OR :
The Snow Leopard de Pema Tseden (Chine-Tibet). La relation mystérieuse entre le moine et le léopard des neiges révèle la vision traditionnelle du monde du peuple tibétain – un royaume d’émotions spirituelles qu’il est difficile d’exprimer. Le réalisateur capture habilement ce monde enchanteur avec une grande précision, ce qui en fait une réalisation remarquable et profondément émouvante. Le film interprète les conflits du monde humain à travers un prisme spirituel ; cette œuvre est une perle rare !

GRAND PRIX DU JURY :
Scream de Kenzhebek Shaikakov (Kazakhstan). Le film a un style de réalisme magique qui est vraiment captivant. L’approche du réalisateur pour condamner les essais nucléaires trouve facilement un écho auprès du public.

PRIX DU JURY :
Solids by the Seashore de Patiparn Boontarig (Thaïlande). Un film poétique et visuel pour découvrir le monde intérieur de deux femmes qui se découvrent elles-mêmes et le monde extérieur. Une découverte à laquelle la réalisatrice invite le public.

Mention spéciale : Orynbek Shaimaganbetov et Arnur Akram, acteurs de Scream de Kenzhebek Shaikakov (Kazakhstan).
Mention spéciale : Tseten Tashi acteur de The Snow Leopard de Pema Tseten (Chine-Tibet).

PRIX DU JURY NETPAC (NETWORK FOR THE PROMOTION OF ASIAN CINEMA) :
Scream de Kenzhebek Shaikakov (Kazakhstan), parce que le film révèle une tragédie inconnue dans l’histoire et ses effets sur les gens et leurs destins, avec un mélange magistral d’humour et de poésie, dans une histoire de relation père-fils inhabituelle et émouvante.

PRIX MARC HAAZ ex-aequo :
Scream de Kenzhebek Shaikakov (Kazakhstan). Scream est un « petit mais grand film ». Petit, par son esthétique minimaliste, et grand, par la puissance de son sujet. À travers la campagne kazakhe et le portrait d’une famille, Scream offre une vision émouvante des problèmes de notre temps.

The Spark de Rajesh Jala (Inde), par un visuel fort et une métaphore du feu et de la colère, parce que la colère et la haine détruisent la société, parce que nous brûlons comme le feu, notre vie n’est que temporaire.

PRIX DU JURY DE LA CRITIQUE :
Sunday de Shokir Kholikov (Ouzbékistan). Le jury de la critique a choisi de récompenser un film dont la composition graphique et l’art du détail l’a particulièrement touché. Les trois membres du jury ont été bouleversées par la capacité du réalisateur à rendre poétique la représentation de la vie quotidienne d’un couple rural et austère confronté bien malgré lui à la modernisation de la société.

Mention spéciale : The Spark de Rajesh Jala. Le jury de la critique remet une mention spéciale à un film dont la photographie et la philosophie l’ont ébloui. Chacun des plans est léché pareil à une peinture de grand maître. Le réalisateur aborde avec brio un sujet ancré dans l’actualité de la société indienne.

PRIX DU JURY INALCO (INSTITUT DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES) :
The Snow Leopard de Pema Tseden (Chine-Tibet). Pour son regard sur la beauté des montagnes tibétaines et l’importance symbolique des êtres qui l’habitent, pour son approche des relations diplomatiques entre humains et non-humains, pour sa présentation des difficultés juridiques à traiter les questions environnementales.

COUP DE CŒUR INALCO :
Solids by the Seashore de Patiparn Boontarig (Thailande), qui montre en miroir les barrières que les hommes construisent pour contrôler l’environnement et celles qu’ils établissent dans le monde social. L’image, le son et la narration servent ce parallèle qui allie le fond à la forme dans un accord harmonieux.

PRIX DU PUBLIC DU FILM DE FICTION :
Sunday de Shokir Kholikov (Ouzbékistan).

PRIX DU PUBLIC DU FILM DOCUMENTAIRE :
Age of Learning de Shuvangi Khadka (Népal).

PRIX DU JURY JEUNES :
Can I hug you de Elahe Esmaili (Iran).

Projections de films primés au Musée Guimet de Paris du 8 au 10 mars 2024 et à l’auditorium de l’Inalco courant 2024.

La 31e édition du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul aura lieu du 11 au 18 février 2025.

Renseignements :
FICA – Festival international des Cinémas d’Asie, 25, rue du docteur Doillon 70 000 VESOUL – France
Tel. : + 33 (0)3 84 76 55 82 – Contact Presse : 06 84 84 87 46
e-mail: [email protected]site web : cinemas-asie.com

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A propos de l'auteur
Ecrivain-journaliste résidant à Paris depuis 2014, Anne Garrigue a vécu et travaillé près de vingt ans en Asie de l’Est et du Sud-Est (Japon, Corée du Sud, Chine et Singapour). Elle a publié une dizaine d’ouvrages dont Japonaises, la révolution douce (Philippe Picquier), Japon, la fin d’une économie (Gallimard, Folio) , L’Asie en nous (Philippe Picquier), Chine, au pays des marchands lettrés (Philippe Picquier), 50 ans, 50 entrepreneurs français en Chine (Pearson) , Les nouveaux éclaireurs de la Chine : hybridité culturelle et globalisation ( Manitoba/Les Belles Lettres). Elle a dirigé les magazines « Corée-affaires », puis « Connexions », publiés par les Chambres de commerce française en Corée et en Chine.