Cinéma indien : Geetu Mohandas, réalisatrice engagée du Kerala
Contexte
Le Festival du Film d’Asie du Sud (FFAST) s’est achevé dimanche 2 février au terme de six jours de projections au Grand Rex à Paris. Organisé depuis sept ans par un petit groupe de bénévoles aussi enthousiastes que compétentes, le festival consacré au cinéma indépendant originaire d’Inde et des pays limitrophes a prouvé une nouvelle fois le bien-fondé de sa démarche en présentant dans des salles souvent très remplies des films que le public français n’aura peut-être jamais d’autre occasion de voir.
Le prix du public, déterminé par le vote des spectateurs à l’issue de chaque projection, a été décerné à Bulbul. Ce rare exemple de film népalais brosse le portrait terriblement attachant d’une femme conductrice de « tempo » (sorte de gros rickshaw faisant office de taxi collectif) dans les rues de Katmandou. Alors que son mari est parti depuis six ans travailler dans le Golfe persique et n’envoie ni nouvelle ni argent, il lui faut porter à bout de bras toute seule l’éducation de sa fille et l’entretien de son beau-père handicapé. Une lutte de tous les instants contre les difficultés matérielles, le harcèlement masculin et plus encore la solitude. Présents au festival, le réalisateur Binod Paudel et l’actrice Swastima Khada ont expliqué avoir voulu traiter du sujet très pesant dans la société népalaise contemporaine du sort des femmes laissées à elles-mêmes par l’exode « professionnel » des hommes – un phénomène de grande ampleur – et qui doivent assumer toutes les responsabilités. Un troisième prix, décerné par un jury d’étudiants, est allé au film indien Taking the horse to eat jalebis.


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