Livre : Ida Daussy, "Corée à cœur" et à cri
Contexte
Il est probablement des prénoms prédestinés. Voilà en tous cas ce que je me suis dit en rencontrant la première fois la Française la plus célèbre de Corée. C’était il y a vingt ans au micro de Radio Korea International. Cela n’a guère changé aujourd’hui. Même dans une Corée du Sud mondialisée, Ida sonne presque coréen et reste en tous cas plus facile à prononcer que Françoise, Isabelle, Jean-Michel ou Stéphane. Ida Daussy, c’est la France en Corée. C’est aussi la Corée du Sud en France, pour celles et ceux qui s’intéressent de près, ou même de très loin, à ce petit bout d’Asie. Dans Ida au pays du matin calme, paru chez JC Lattès en 2006, celle qui a été la première « oegugin ingi baeu », la première star étrangère du petit écran, nous racontait comment la petite Normande débarquée en Corée du Sud s’était vite adaptée à son pays de cœur.
Avec la Corée à Cœur, aux éditions Atelier des Cahiers, c’est une autre mutation qui fait l’objet du récit : celle de tout un pays non plus connu seulement pour ses téléviseurs, ses smartphones et son kimchi, mais aussi pour ses films et ses groupes de K-pop ou de K-rap qui remplissent les salles jusqu’à Paris. Ce qui n’a pas changé non plus, c’est l’énergie à revendre dont faisait preuve la plus Coréenne des Normandes à l’époque, et que l’on retrouve ici à chaque page de ce nouvel ouvrage. Quand on a partagé l’enthousiasme d’une toute jeune démocratie – Ida est arrivée en Corée du Sud, cinq ans après la fin de la dictature -, quand on a vu les Coréens se mettre au café et aux croissants, quand on a éprouvé au quotidien le poids d’une culture et de ses traditions, on est bien placé pour voir ce qui change, et ce qui ne change pas. Ida Daussy connaît la Corée comme son bogjori – pochette de soie liée à l’habit traditionnel. Ce qui fait de Corée à Cœur, un formidable témoignage sur la Corée d’aujourd’hui.
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