Donald Trump en Asie : de la Maison Blanche à la Maison Bleue
Economique tout d’abord, en insistant sur la nature déséquilibrée des échanges bilatéraux (très avantageux d’un point de vue strictement comptable pour la 4ème économie d’Asie) et la nécessité de juguler le déficit commercial.
Politique ensuite, en assurant le partenaire sud-coréen du soutien inchangé de Washington dans cette Asie orientale en reconfiguration stratégique engagée.
Sécuritaire enfin, en insistant (sans éructer ni franchir les limites de la rhétorique…) sur la réponse à apporter au défiant voisin nord-coréen.
Si le doute demeurait encore à ce sujet, l’homme d’affaires new-yorkais confirma bien que « l’ère de la patience stratégique avec la Corée du nord était terminée. » Soit la fin de la politique menée par son prédécesseur à Washington à l’endroit du « royaume ermite » mêlant fermeté, sanctions et aptitude à réengager le dialogue avec Pyongyang en cas de signes tangibles de « bonne volonté » – comme un moratoire des essais nucléaire et balistiques, ou la fin des menaces contre Séoul et Washington.
Peu après le décollage, une météo capricieuse, due à la présence d’un épais brouillard réduisant la visibilité, empêcha toutefois l’hélicoptère Marine One, son volubile passager et sa suite de journalistes, d’atteindre leur destination (gardée secrète jusqu’au dernier moment, pour des raisons évidentes). Et cela au grand désarroi que l’on imagine du visiteur motivé (« Il est assez frustré », commenta sobrement l’attaché de presse de la Maison Blanche au New York Times), mais pour le plus grand bonheur des autorités sud-coréennes, soulagées de s’épargner pareille conclusion à une visite jusqu’alors préservée de toutes fausses notes ou dérapages rédhibitoires.
Courir un marathon requiert une préparation physique adaptée et une grande force mentale, mais également une aptitude de tous les instants à rester concentré, à ne pas se disperser inutilement. Et il est grand temps pour le chef de l’exécutif américain, dont le crédit dans cette région du monde est déjà malmené (après moins d’un an d’exercice), d’en faire la démonstration ces prochains jours.
Serait-ce une attente déraisonnable ?
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