Politique

Chine - Corée du Nord : Trump et la "diplomatie de la pression"

Le président chinois Xi Jinping (à gauche) et son homologue américain, Donald Trump (à droite) à quelque jours du sommet sino-américain.
Le président chinois Xi Jinping (à gauche) et son homologue américain, Donald Trump (à droite) à quelque jours du sommet sino-américain. (Crédit :MANDEL NGAN, FABRICE COFFRINI / AFP).
Même s’il a fini par reconnaître le principe d’une seule Chine, Trump n’a pas renoncé aux pressions commerciales. A quelques jours du premier sommet avec son homologue Xi Jinping à Mar-a-Lago en Floride les 6 et 7 avril prochains, le président américain agite la menace économique face à un partenaire chinois qu’il juge réfractaire à régler la question nord-coréenne. En effet, le refus d’obtempérer de la Chine sur la question de la Corée du Nord agace l’administration Trump.
L’économie est le nerf de la guerre. Et « tout est une question de commerce », professe Donald Trump lors d’une interview au Financial Times ce dimanche 2 avril. Dans cette optique, le gouvernement américain a décidé d’utiliser le levier économique pour obtenir gain de cause contre une Chine réfractaire selon eux à régler la question nucléaire nord-coréenne. Ainsi, après avoir menacé la Corée du Nord de « frappes préventives », Washington change cette fois son fusil d’épaule en ciblant les produits chinois qu’il entend majorer d’une « taxe d’importation punitive » – sans en préciser néanmoins le montant. L’administration américaine est en effet persuadée que des sanctions économiques à l’encontre de Pékin seront plus efficaces afin de faire avancer le règlement du problème nucléaire nord-coréen.

L’avis n’est pas du tout partagé par les autorités chinoises qui estiment, elles, faire les efforts nécessaires en vue de régler la question, nous apprend de son côté le Straits Times. Pékin exerce ainsi bel et bien des pressions économiques sur la Corée du Nord afin de freiner son développement nucléaire. Mais cela n’est pas suffisant pour le président Trump qui prévient, toujours dans le Financial Times : « Si la Chine ne règle pas le problème [du nucléaire, NDLR] en Corée du Nord, c’est nous qui le ferons. »

Et tout cela à quelque jours du sommet Xi-Trump présenté comme ayant « une grande signification » et même comme étant « une priorité absolue » par le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, cité par le South China Morning Post.

Yang joue clairement la carte de l’apaisement en espérant que ce sommet entre les deux présidents sera un « succès », notamment car les relations sino-américaine sont importantes pour préserver la « paix, la stabilité et la prospérité dans la région Asie-Pacifique, ou même dans le monde entier ». Et de poursuivre qu’en ce cas, des sanctions économiques ne seraient dans l’intérêt de personne.

Le quotidien hongkongais prévient pourtant que la rencontre s’annonce « très difficile » en raison notamment de la stratégie mise en place par Trump qui interpelle Pékin. En effet, lors de son interview au Financial Times, le président américain déclarait tout à la fois respecter la Chine sans ménager ses critiques contre le gouvernement de Pékin, en l’accusant de « manipuler sa monnaie » et d’être indirectement responsable des « déficits commerciaux et des pertes d’emplois » aux États-Unis.
Par Sarah Suong Mazelier

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