En Corée du Sud, les "Pompes funèbres du Net" ne chôment pas
Ce patron raconte qu’il a déposé un brevet permettant d’effacer des données numériques sur la toile en 2008 et qu’il a désormais une vingtaine de concurrents à Séoul. Parmi ses clients, la moitié sont des adolescents, victimes de harcèlement numérique ou tout simplement en recherche d’emploi. Les employeurs ayant tendance a googliser le nom des candidats à l’embauche, le passé numérique de certains peut parfois jouer en leur défaveur.
« 42 % des clients, explique encore ce chef d’entreprise, nous demandent d’effacer les commentaires négatifs les concernant. » Dans près d’un tiers des cas, ce sont les écrits ou les images publiés par les clients eux-mêmes que ces derniers souhaitent voir supprimer. 10 % des demandes enfin concernent des images à effacer.
Hommes politiques, stars de la K-pop, chacun souhaite peaufiner son image sur le Net. Depuis l’éclatement du scandale du « Choi Gate » en novembre dernier, les demandes auprès de ces sociétés ont doublé, explique le quotidien. Probablement des clients qui veulent effacer d’anciens commentaires, d’anciennes photos montrant leur lien avec un pouvoir aujourd’hui compromis par les affaires.
Ces éboueurs du numérique ont commencé aux États-Unis, indique le Choson. Ils existent aussi dans de nombreux autres pays. En Chine, les censeurs de la grande muraille informatique jouent ce rôle au nom de l’État. Il y a quelques années, il y avait même ceux qu’on appelait les « wumao dang » (« le parti à 5 centimes »). Ces internautes étaient payés 5 centimes de yuan, cette fois non pas pour effacer mais pour écrire des commentaires favorables au régime chinois.
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