Le Brexit choque l'Asie, tornade chinoise et élections anticipées en Malaisie
Le Brexit choque l'Asie
Ce vendredi 24 juin, l’onde de choc se propage au-delà des frontières du « Vieux Continent ». En Asie, par exemple, où les marchés s’effondrent et où l’ASEAN se demande quelles leçons tirer de cette sanction électorale, en matière de construction régionale.
Côté japonais, si le Nikkei connaît la chute la plus importante des indices asiatiques, le yen, lui, décolle. La monnaie nippone est au plus haut depuis deux ans et demi, rapporte le Japan Times. Les investisseurs, qui cherchent la « sécurité », voient dans le yen un « refuge », commente le quotidien nippon : il s’agit en effet de la « principale monnaie internationale dont les performances ont été les meilleures cette année ».
Mais Ravi Velloor a confiance en l’ASEAN et en ses Etats-membres. Car selon lui, ce sont les travers du modèle d’intégration européen, plus rapide et plus poussé que celui du Sud-Est asiatique, qui viennent d’être mis à jour. « Tant que la mondialisation ne concerne que l’échange de biens et de produits – personne ne s’en plaint, sous réserve qu’aucune partie ne soit trop favorisée par rapport aux autres. Mais à partir du moment où le commerce des services et la libre circulation de la main-d’oeuvre entrent en jeu, le malaise s’installe », explique le rédacteur en chef adjoint. « Nous en avons certainement déjà conscience en Asie du Sud-Est, poursuit-il. Les choses ne peuvent pas aller trop vite. » En atteste le changement de discours sur la Communauté économique de l’ASEAN : « Il n’y a pas si longtemps, il s’agissait de développer un marché unique. Désormais, nous sommes absolument satisfaits avec des formulations moins ambitieuses, telles que favoriser une meilleure intégration économique régionale. » L’élève dépasserait-il le maître ?
Le Times of India craint également que le commerce indo-britannique ne subisse le contrecoup du Brexit, si l’économie du Royaume-Uni venait à ralentir. Même appréhension pour les investissements : en ces temps d’incertitude, les capitaux étrangers pourraient délaisser les marchés à risque (comme l’Inde) au profit de destinations plus rassurantes. Enfin, les bénéfices des entreprises indiennes implantées au Royaume-Uni pourraient bien baisser et éventuellement inciter Bharti Airtel, Tata Motors, Motherson Sumi, HCL Technologies, Emcure Pharma ou encore Apollo Tyres à quitter le pays.
Asie du Nord-Est
La population a visiblement été surprise par l’intensité des rafales : « J’étais en train de conduire quand des arbres se sont soudainement effondrés sur la route », a déclaré une victime au quotidien hongkongais. La tornade a été d’une « rare intensité » ont déclaré les autorités locales de météorologie avant de prévenir que de nouvelles rafales et des orages pourraient avoir lieu dans la nuit, causant de plus grands dégâts. Enfin, indque le South China Morning Post, des usines contenant des produits chimiques toxiques ont aussi été touchées à Funing – sans donner plus de précisions sur des conséquences éventuelles…
Asie du Sud-Est
Le mois dernier, l’Indonésie avait organisé un sommet trilatéral avec les Philippines et la Malaisie dans le but de développer la coopération pour le maintien de la paix dans la région. Les trois Etats s’étaient également mis d’accord pour faciliter le partage des renseignements et se coordonner en cas de crise.
Le chef du Tatmadaw a par ailleurs ajouté que la posture pro-bouddhiste de l’armée ne participait pas d’un quelconque extrémisme religieux, rapporte le Myanmar Times. Mais sa position est critiquée par certains analystes politiques et groupes de défense des droits. De même que par les Birmans issus des minorités ethniques, qui reprochent depuis longtemps à l’armée d’entretenir des préjugés à leur égard. « Nous avons déjà vécu une guerre civile longue et douloureuse à cause des inégalités entre majorité et minorités », accuse le secrétaire de l’Union nationale Karen, Pado Saw Kwel Htoo Win, qui milite pour l’égalité des droits. Le président de Equality Myanmar rappelle quant à lui que l’armée doit protéger tous les Birmans, quelle que soit leur race ou leur religion.
En revanche, dans son combat, le général peut compter sur le soutien du Comité de protection de la race et de la religion (Committee for the Protection of Race and Religion) pour qui la « sauvegarde » de l’héritage bouddhiste devrait être un devoir national.
Le chef du gouvernement souhaite certainement bénéficier du contexte actuel qui lui est favorable. En effet, l’opposition se trouve divisée et récemment, le parti de Najib Razak enchaîne les victoires électorales, révèle le Straits Times. Interrogé par des journalistes le 23 juin, le Premier ministre aurait déclaré « Je peux seulement dire que les élections générales se tiendront après l’Aïd. Mais je ne sais pas celui de quelle année. » Et le Straits Times de rappeler que cette année, la fête marquant la fin du Ramadan tombera le 6 juillet. En revanche pour les observateurs politiques, même si l’idée parait séduisante pour Najib Razak, il est peu probable que les élections se tiennent cette année. L’inflation élevée provoquée par une économie encore faible et la taxe sur les produits et services ont soulevé de nombreux mécontentements. Par ailleurs, une levée de fonds pour la campagne serait nécessaire, ce qui prendrait un certain temps.
Asie du Sud
« La Chine ne soutient pas l’entrée du Pakistan ou de l’Inde au NSG, à moins qu’ils ne respectent les règles. Le but est de trouver un consensus, mais des différences subsistent », ont annoncé les officiels chinois. Le Brésil, l’Autriche, l’Irlande, la Turquie et la Nouvelle-Zélande soutiennent ainsi Pékin et refusent une adhésion de l’Inde, s’appuyant également sur la nécessité de ratifier le TNP. Dans le même temps, le Premier ministre indien Narendra Modi a rencontré le président chinois Xi Jinping en marge du Sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai à Tachkent. En Ouzbékistan, le leader indien a pressé le numéro un chinois de juger « équitablement et sur le mérite » l’adhésion de l’Inde au NSG.
Le pipeline construit par l’entreprise d’Etat russe sera long de 1 100 km et pourra transporter 12,4 milliards de mètres de cube de gaz liquéfié par an. Le Pakistan a conclu un accord « semblable » avec la Chine, rappelle le quotidien. The Express Tribune précise également que la Russie est le deuxième producteur de gaz naturel au monde et que Moscou cherche à diversifier la destination de ses exportations depuis la crise ukrainienne.
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