Revue de presse Birmanie - 24 juin 2016

Birmanie : l'armée promet de protéger le bouddhisme en pleine tensions sur les Rohingya

Le chef des forces armées birmanes promet de "protéger l'héritage bouddhiste pour les générations futures". Copie d'écran du Myanmar Times, le 24 juin 2016.
Myanmar Times – Coup dur pour le gouvernement birman. Dans un discours adressé aux recrues de l’école militaire de l’Etat de Shan, le général Min Aung Hlaing a promis de « protéger l’héritage bouddhiste pour les générations futures ». La déclaration du chef des forces armées birmanes (Tatmadaw) intervient en pleine controverse sémantique autour du terme « Rohingya », minorité musulmane de l’Etat du Rakhine (voir notre revue de presse du 23 juin), et alors que le gouvernement s’est engagé dans un processus de négociation de paix avec des groupes armés de confession chrétienne.

Le chef du Tatmadaw a par ailleurs ajouté que la posture pro-bouddhiste de l’armée ne participait pas d’un quelconque extrémisme religieux, rapporte le Myanmar Times. Mais sa position est critiquée par certains analystes politiques et groupes de défense des droits. De même que par les Birmans issus des minorités ethniques, qui reprochent depuis longtemps à l’armée d’entretenir des préjugés à leur égard. « Nous avons déjà vécu une guerre civile longue et douloureuse à cause des inégalités entre majorité et minorités », accuse le secrétaire de l’Union nationale Karen, Pado Saw Kwel Htoo Win, qui milite pour l’égalité des droits. Le président de Equality Myanmar rappelle quant à lui que l’armée doit protéger tous les Birmans, quelle que soit leur race ou leur religion.

En revanche, dans son combat, le général peut compter sur le soutien du Comité de protection de la race et de la religion (Committee for the Protection of Race and Religion) pour qui la « sauvegarde » de l’héritage bouddhiste devrait être un devoir national.

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