Revue de presse Birmanie - 23 juin 2016

Birmanie : les nationaistes en colère contre le gouvernement sur le nom des Rohingya

Les nationalistes refusent d'utiliser d'autres termes que "Bengalis" pour désigner les Rohingya. Copie d'écran du Myanmar Times, le 23 juin 2016.
Les nationalistes refusent d'utiliser d'autres termes que "Bengalis" pour désigner les Rohingya. Copie d'écran du Myanmar Times, le 23 juin 2016.
Myanmar Times – Le gouvernement d’Aung San Suu Kyi cèdera-t-il face aux nationalistes ? Le Parti national de l’Arakan (ANP) refuse d’utiliser d’autres termes que « Bengalis » pour nommer les Rohingya. L’ANP pousse le gouvernement birman à changer officiellement le terme pour qualifier la minorité musulmane, indique le Myanmar Times. « Dire « la communauté musulmane de l’Etat du Rakhine » laisse à penser qu’ils ont toujours vécu dans cet Etat. Cela revient à dire que le Rakhine est leur terre d’origine », s’insurge l’ANP.

Aung San Suu Kyi a demandé à plusieurs dignitaires d’arrêter d »employer les termes « Rohingya » ou « Bengali ». A leur place, le gouvernement veut instaurer la dénomination : « Musulmans de l’Etat du Rakhine ». Le gouvernement précédent, rappelle le quotidien, avait dépossédé 800 000 musulmans de leurs cartes d’identité et de leur droit de vote (voir notre article sur le sujet). Le terme « Bengalis » était officiellement utilisé pour qualifier les Royingya, ce qui implique qu’ils avaient émigré dans le Rakhine depuis le Bangladesh voisin, ajoute le Myanmar Times.

l’ANP reste droit dans ses bottes : « Nous les avons toujours appelés Bengalis, ils parlent le bengali, donc nous continuerons ainsi. » Des plaintes soutenues par le Parti national pour la prospérité qui craint que la communauté internationale ne « se méprenne sur les origines des Bengalis ».

En avril et en mai dernier, les militants nationalistes avaient fortement protesté après que l’ambassade américaine eut employé le terme « Rohingya », rappelle le quotidien birman. Les Rohingya sont reconnus comme apatrides par le gouvernement birman, et ne font pas parti des 135 minorités officiellement enregistrées.

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