Japon : une visite pour l'Histoire
« Il y a 71 ans, la mort est tombée du ciel » et depuis lors, l’existence de la bombe nucléaire« démontre que l’humanité a les moyens de se détruire elle-même ». Malgré les critiques et les soubresauts antérieurs à cette visite historique, Barack Obama n’a pas mâché ses mots durant un discours destiné à « rendre hommage aux morts ». Pas question d’excuses américaines ici, mais plus d’un plaidoyer pour un monde sans armes nucléaires dans lequel « Hiroshima serait connue non pour son rôle à l’aube de la guerre nucléaire, mais comme l’endroit de notre réveil moral ». Et cela alors même que la situation dans la belliqueuse Corée du Nord voisine fait ressurgir à chaque nouvel essai, la complexité de la question de la non prolifération.
Cette visite faite en marge du G7 a aussi permis aux dirigeants des sept plus grandes puissances économiques au monde – les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la France, l’Allemagne, le Royaume Uni et l’Italie (la Russie est suspendue jusqu’à nouvel ordre) – de disserter et d’accorder leurs points de vue face aux échéances à venir et aux vastes problèmes qui troublent un monde toujours plus militarisé.
Retour sur une semaine au Japon à travers la presse asiatique et internationale.
Lundi 23 mai
Mardi 24 mai
Mercredi 25 mai
Rappelons que ce dimanche 22 mai, Obama avait déclaré à la télévision japonaise qu’il ne s’excuserait pas pour le bombardement atomique d’Hiroshima lors de sa visite.
Jeudi 26 mai
Mais outre les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, l’ombre de la Seconde guerre mondiale continue de flotter sur les relations nippo-américaines, souligne le Mainichi dans un second article. Sur l’île d’Okinawa, où sont implantées des bases militaires américaines depuis 1945, le sentiment anti-Etats-Unis ne cesse d’enfler au sein de la population locale. Dernier événement en date responsable de cette hostilité : « l’abandon du corps sans vie » – donc, le meurtre – d’une habitante de l’île par « un civil américain » travaillant dans l’une des bases militaires… Un « incident » que Barack Obama s’est empressé de qualifier « d’inexcusable » et que les autorités des deux pays ont immédiatement pris en charge.
Malgré ces facteurs de tension, Shinzo Abe a néanmoins réaffirmé sa volonté de consolider son alliance avec les Etats-Unis, qu’il considère comme « le cœur de sa diplomatie et sa principale relation bilatérale en matière de sécurité ». De même, le Japon représente le « principal relai » du pivot américain vers l’Asie, commente le quotidien nippon.
Vendredi 27 mai
L’occasion d’évoquer deux projets de développement d’infrastructures en Indonésie, auxquels le Japon aimerait prendre part – le port en eaux profondes de Patimban (Java) et la ligne de chemin de fer entre Jakarta et Surabaya – mais aussi de soulever des points de friction dans leurs relations bilatérales. C’est le cas de l’investissement de 1,6 milliard de dollars effectué par l’entreprise nippone Inpex pour l’exploitation offshore du bloc gazier de Masela, remis en cause au mois de mars par le président Jokowi qui a demandé une exploitation onshore. Le Japon attend également de l’Indonésie qu’elle assume son statut de leader de l’ASEAN, notamment sur le dossier des conflits de souveraineté en mer de Chine du Sud.
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