A Séoul, l’espoir d’un retour rapide des touristes chinois
Contexte
Lorsque l’ex-présidente conservatrice Park Geun-hye prend la décision de déployer la technologie américaine THAAD sur le territoire sud-coréen en juillet 2016, la Chine proteste immédiatement d’une atteinte à sa souveraineté militaire. THAAD, pour Terminal High Altitude Area Defense, est une technologie défensive qui recourt à un puissant radar capable d’identifier des menaces balistiques dans un rayon de 1000 kilomètres – et donc de « voir » très loin dans le territoire chinois. Séoul et Washington répondent que cette technologie conçue pour neutraliser en vol des missiles de courte et moyenne portée est purement défensive, et ne sert qu’à contrer la menace balistique de la Corée du Nord. En dépit de la colère chinoise, les premières batteries sont opérationnelles au sud de Séoul depuis mai dernier.
La destitution de Park en décembre 2016 et les élections présidentielles qui suivent ne changent pas fondamentalement la donne. Très critique de la décision de recourir au THAAD quand il était dans l’opposition, le progressiste Moon Jae-in est paradoxalement forcé d’accélérer son déploiement lorsqu’il arrive au pouvoir. La Corée du Nord enchaine tirs de missiles et essais nucléaires, et la guerre des mots entre Donald Trump et le régime de Pyongyang exacerbe la menace. Hostile au THAAD, partisane d’une solution de désescalade sur la péninsule coréenne, la Chine applique dans le même temps une pression maximale sur Séoul. Pékin organise plus ou moins ouvertement un virulent boycott des produits et entreprises sud-coréens sur le sol chinois, couplé à une injonction aux tour-opérateurs du pays d’annuler les voyages groupés vers la Corée du Sud. Mais désireux de faire retomber la tension sur la péninsule, Séoul et Pékin semblent aujourd’hui vouloir retrouver le chemin du dialogue.
Boycott virulent
Intérêts communs
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