Thaïlande : GranMonte, un rosé et un syrah de qualité
Le vin fait ainsi désormais parti de la vie quotidienne de nombreux Thaïlandais, comme, et c’est peut-être plus étonnant, le fromage.
L’un des meilleurs exemples de cette production locale est le vignoble GranMonte. Il a été fondé sur une large parcelle de terrain acheté en 1999 par Visooth Lohitvanny et Sakuna, son épouse. Aujourd’hui leur fille aînée, Nikki, est la première femme maître de chais du pays.
Baptisé GranMonte, en l’honneur d’une impressionnante colline du parc de Khao Yai dans lequel se situe l’exploitation, le vignoble produit désormais une vaste sélection de vins – d’un cava à une série de rouges, de blancs et de rosés.
Ces derniers temps, plusieurs de mes visiteurs, surtout européens m’ont demandé : « mais pourquoi faire du vin en Thaïlande, alors qu’il y a déjà tant de pays qui font du vin? » et j’avoue que j’ai eu du mal à leur répondre, si ce n’est en faisant appel à l’histoire.
Ainsi, je me souviens qu’en 1977, lors d’un voyage en Australie, rares étaient alors les restaurants qui offraient du vin local. Ceux d’Italie dominaient le marché. C’était à l’époque une industrie jeune, et qui nécessitait une certaine foi dans son avenir. Or, aujourd’hui les vins d’Australie se trouvent partout dans le monde.
De même, il y a aujourd’hui de très bons vins japonais, chinois, indiens, alors pourquoi pas thaïlandais ou des pays voisins ? Car, avec quelques efforts, on pourrait améliorer la production vietnamienne.
Le réchauffement climatique s’accompagne en effet, et heureusement !, de l’émergence de micro climats, en Thaïlande, mais aussi à Bali (Indonésie) ou en Birmanie.
Ce jour-là donc, j’offris à mon invité un rosé Sakuna, 100 % Syrah, goûteux, bien charpenté, juste hommage de Nikki à une femme qui prend une part égale à la vie de GranMonte, dirigeant le restaurant, cette petite et luxueuse auberge bâtie au milieu du vignoble.
Mon ami fut surpris.
Mais le coup de grâce fut administré par un Syrah Orient Reserve 2009, très long en bouche, peut-être encore un rien jeune, gardé en fût de chêne français et américain pour 18 mois. « Tu es certain que c’est un vin thaïlandais ? » fut sa seule question.
Apres lui avoir montré la bouteille, je lui dis que la meilleure preuve serait qu’un jour, lors de son prochain passage, nous allions ensemble sur place, rencontrer Nikki et écouter ses explications. Après tout, ces vins, ce sont ses œuvres.
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don