Cambodge : une expatriée expulsée pour avoir manifesté avec Black Monday
Contexte
A-t-on le droit de dire que ça va mal au Cambodge ? La réponse est sans appel : passez votre chemin. Un an avant les prochaines élections communales, le Premier ministre Hun Sen semble sentir le vent l’ayant maintenu au pouvoir depuis 31 ans tourner en sa défaveur. Les dernières élections de 2013 où le principal parti d’opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC) a raflé de nombreux sièges, ayant agi comme un signal d’alarme.
Récemment, de nombreuses voix critiques à l’égard de son gouvernement ont été contraintes au silence : des députés du PSNC, ont été passés à tabac à leur sortie de l’hémicycle ; son leader, Sam Rainsy, s’est exilé en France pour échapper à une condamnation qu’il jugeait fallacieuse ; son numéro 2 Kem Sokha, destitué, est contraint de vivre en résidence surveillée ; puis Kem Ley un commentateur politique, très apprécié des cambodgiens, a été tué par balles le mois dernier (voir nos articles sur le sujet ici et ici).
Un « voile noir tombé sur la démocratie », dénoncé par des centaines de militants et d’anonymes qui se réunissent chaque semaine dans les rues de la capitale lors du « Black Monday ».
Le rassemblement de trop
Un signal pour la communauté étrangère
« Je ne comprends pas pourquoi ils m’ont expulsée. Je ne suis pas importante pour le mouvement, écrit Marga, de Barcelone où elle a atterri ce week-end. Les cas d’arrestations, d’expulsions ou même de meurtres, surviennent seulement quand on montre son désaccord avec le gouvernement. Mais en réalité, cela peut arriver de manière complètement aléatoire, car le Cambodge aujourd’hui n’est pas dans un Etat de droit. Tout dépend des désirs de l’oligarchie qui contrôle la vie de 16 millions de personnes, étrangers compris. »
De plus en plus de « prisonniers de conscience »
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