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Podcast : "De la K-pop aux Webtoons : au-delà du succès planétaire, où va le soft power sud-coréen ?"

Le président américain Joe Biden reçoit les membres du groupe de K-Pop BTS, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 31 mai 2022. (Source : Wikimedia Commons)
Le président américain Joe Biden reçoit les membres du groupe de K-Pop BTS, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 31 mai 2022. (Source : Wikimedia Commons)
Le mercredi 28 septembre à 18h30, Asialyst, l’Inalco et Sciences Po ont coorganisé une conférence pour à la fois comprendre l’impact mondial paradoxal de la culture pop sud-coréenne et apporter un regard critique. Retrouvez ici en vidéo l’intégralité de cet événement.
Il n’est plus seulement l’icône de la K-POP, mais le porte-drapeau de la Corée du Sud. Avec son armée de fans sur toute la planète, le groupe BTS est si influent qu’il a été reçu par Joe Biden à la Maison Blanche le 31 mai dernier. Aujourd’hui, l’emblématique boys band n’est rien moins que l’un des plus gros vendeurs de disques au monde. Soit l’acmé de la « Hallyu », cette « vague sud-coréenne » qui déferle sur nous depuis trente ans. L’instrument d’un soft power culturel savamment démultiplié, et qui ne s’incarne pas seulement dans la musique. Du très comme il faut What is Love à l’ultra-violent Squid Game, les K-dramas font vibrer les téléspectateurs de Séoul à New York. Les bandes dessinées numériques, popularisées à l’étranger par l’application Webtoon, développée par Naver, le « Google sud-coréen », concurrencent désormais le manga dans le cœur des lecteurs occidentaux. Sans oublier l’oscarisé Parasite, qui a mis sur le toit du monde l’industrie cinématographique du pays du matin calme.
Cependant, la « vague coréenne » n’a pas été conçue d’emblée comme un produit d’exportation. À l’origine, le phénomène est organique. Musique, BD ou séries s’adressent d’abord aux Sud-Coréens. Mais
les entreprises coréennes utilisent rapidement les multiples opportunités de l’internet pour atteindre
des audiences au-delà des frontières. Le rôle du gouvernement de Séoul dans cette expansion est modeste : il a plutôt un comportement opportuniste dans le sillage des succès culturels. S’ajoute une façon tout à fait novatrice de valoriser son star-system associée à une fan culture très dynamique. Aujourd’hui, la Corée du Sud fait partie des cinq plus grosses industries cinématographiques du monde et la valeur de ses exportations de l’industrie musicale atteignait plus de 756 millions de dollars en 2019.
Au-delà des chiffres spectaculaires, où va la « Hallyu » ? Quel paradoxe dans le succès planétaire d’une K-POP qui véhicule souvent des standards de beauté à l’homogénéité problématique : l’extrême maigreur d’artistes – pourtant bien comparable à celle de nos mannequins. Mais alors, si la Hallyu semble aller à rebours de la pop culture occidentale, comment expliquer alors l’engouement continu de la jeunesse du monde ?
En parallèle, la « vague coréenne » a aussi donné une large audience aux productions plus critiques : en témoignent les succès de Park Chan-Wook, Bong Joon-ho et de Squid Game. Tel Janus, la Hallyu a ouvert la voie à des productions alternatives qui, sans elle, seraient sûrement restées cantonnées aux frontières de la Corée.
Cette conférence a permis de comprendre la portée mondiale de la culture pop sud-coréenne. Quelle est sa genèse ? Quelles sont les raisons de son succès jusque dans des pays qui ignorent tout de la Corée ? Comment est-elle devenue l’instrument majeur du soft power sud-coréen face à l’hégémonie culturelle américaine ? Où va-t-elle aujourd’hui ?
Avec :
Patrick Messerlin, économiste et professeur émérite à Sciences Po. Consultez le power-point associé à sa présentation.
Didier Borg, fondateur de Delitoon, la première plateforme digitale spécialisée Webtoon d’Europe.
Modératrice : Marine Jeannin, journaliste à Asialyst et à RFI.

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A propos de l'auteur
Journaliste basée à Accra (Ghana), Marine Jeannin est la correspondante de RFI, Le Monde, TV5 Monde, Géo et autres médias audiovisuelles et numériques francophones.