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Afghanistan : Joe Biden est-il vraiment responsable de la chute de Kaboul ?

Le président américain Joe Biden. (Source : CNN)
Le président américain Joe Biden. (Source : CNN)
Les images associées au retrait américain d’Afghanistan sont terribles. Et elles amènent certains analystes à vouloir chercher un coupable. Le président Joe Biden est donc devenu la cible des faucons américains, des Afghans anti-taliban, d’un certain nombre de politiciens européens également. Ces attaques sont globalement injustes. On peut, bien entendu, critiquer le pouvoir américain. Mais ce serait une erreur de faire de Joe Biden un bouc émissaire.
En avril dernier, Joe Biden a décidé de mettre fin à la guerre d’Afghanistan, et de retirer les 2 500 soldats américains encore dans le pays. Un nombre non négligeable d’analystes et de responsables américains considèrent que ce choix explique la situation actuelle à Kaboul. Pourtant, les critiques contre le président américain sont plutôt injustes.

Le président Biden, dans la lignée de ses prédécesseurs, et du bon sens

En fait, ce retrait n’a jamais été une surprise. L’administration Biden suit une politique qui a été globalement acceptée depuis longtemps à Washington. Sous l’administration Obama, on a compris, en accord avec le président afghan d’alors, Hamid Karzai, qu’il n’y avait pas d’autre choix que de dialoguer avec les Taliban, dès le début de la décennie 2010. Un dialogue mené à bien par le président Trump, qui s’est pourtant acharné à mettre en œuvre une politique contraire à son prédécesseur dans tous les autres domaines. Le but de ce dialogue était d’arriver à une paix de compromis, permettant le retrait des troupes américaines.
Il ne pouvait pas en être autrement, parce qu’il a été compris et accepté, aussi bien par le leadership politique et militaire américain que par une grande majorité des spécialistes, que les Taliban représentaient une force politique incontournable en Afghanistan. En effet, ils représentent, au moins en partie, l’Afghanistan rural qui était depuis un certain temps sous leur contrôle. C’est-à-dire la partie du pays dans laquelle se retrouve tout de même encore presque 74% de la population, où l’argent de la communauté internationale n’est jamais vraiment arrivé de façon significative à cause de la corruption, où l’influence extérieure, de Washington mais aussi de Kaboul, se résumait d’abord à des raids de nuit humiliants et des attaques de drones avec leur lot de « dégâts collatéraux ». Bien sûr, l’analyse américaine n’ose pas forcément exposer la situation en termes si directs. Mais avec le temps, il est clair que les diplomates et militaires américains ont mis de côté l’image caricaturale d’une force groupusculaire et n’existant que grâce à une aide étrangère. Les Taliban étaient une force politique et militaire trop solidement ancré pour espérer la liquider militairement. Le président Biden n’a donc pas pris une décision soudaine ou irrationnelle : il était tout simplement dans la continuité de ces prédécesseurs, en suivant une politique qui prend en compte la réalité du terrain.
Rappeler quelques chiffres clés associés à la présence américaine en Afghanistan peut aider à comprendre mieux encore pourquoi la décision finale du retrait s’est en fait imposée à la Maison Blanche. Bien sûr, il y a la durée de la guerre, presque deux décennies maintenant. Le sénateur démocrate Chris Murphy l’a rappelé : « Rester une année de plus [aurait signifié] rester pour toujours. Car si vingt ans passés à entraîner laborieusement et à équiper les forces de sécurité afghanes a eu si peu d’impact sur leur capacité à combattre, alors cinquante années de plus ne changeront rien à la situation. »

Il y a aussi le sang versé, pour un pays relativement peu important pour les intérêts nationaux américains – une fois Ben Laden liquidé et l’affaiblissement d’al-Qaïda confirmé. Pas moins de 2 442 soldats américains sont morts dans ce pays, et 20 666 ont été blessés. Il faut également prendre en compte la mort de 3 800 mercenaires américains. Quant à l’engagement financier total, il est proprement hallucinant, choquant pour des contribuables américains qui seraient en droit de demander du « nation building » dans leur propre pays. Soit 2 260 milliards de dollars de dépensés, alors que les Américains s’étaient engagés à continuer d’assurer un certain financement du gouvernement légal après le retrait. La « note » de la guerre était donc supposée augmenter encore dans les années à venir. Spécifiquement pour la question militaire, les Américains ont dépensé 88 milliards de dollars pour équiper l’armée et la police afghanes.
La reprise des chiffres clés ne serait pas complète sans rappeler que les Américains ont, cette fois, largement emprunté pour financer leurs guerres post-2001. Ils vont donc continuer à rembourser dans les années, voire les décennies à venir. En fait, avec les intérêts, d’ici 2050, la « guerre contre le terrorisme », Afghanistan inclus, leur coûtera pas moins de 6 400 milliards de dollars. Peut-on raisonnablement imaginer un État, même une grande puissance, continuer une guerre sans fin si loin de son territoire, et continuer à dépenser des sommes importantes pour la stabilité d’un pays étranger ?

Les fautes de l’ancien régime afghan et le silence coupable de Washington

Penser que le retrait de 2 500 hommes est capable de déstabiliser une armée qui a coûté 88 milliards surestime de beaucoup les capacités d’action de soldats américains présents en nombre limité, ou sous-estime les capacités des soldats afghans. Or le courage de ces derniers n’est pas à remettre en cause : entre 66 000 et 69 000 sont morts au combat pendant cette guerre. Et bien des combattants, notamment dans les forces spéciales, étaient prêts à résister aux Talibans. Mais au niveau des élites locales, régionales, administratives, on a préféré passer des accords, abandonner plutôt que résister. Si on accepte l’évidence, à savoir que ce n’est ni la décision du retrait américain, ni le courage des soldats afghans, qui sont à remettre en cause, alors les responsables de la chute rapide de Kaboul apparaissent clairement : ceux qui étaient en charge sur place, les élites politiques rattachés au gouvernement légal. « Le poisson pourrit par la tête », écrit Érasme. L’Afghanistan est l’exemple parfait de cet adage.
Ce qu’on commence à connaître des dernières semaines de la présidence Ghani renforce ce sentiment. Ainsi en juillet dernier, quand l’ambassadeur américain Ross Wilson et le général Frank McKenzie insistent pour que le pouvoir légal commence à avoir un plan militaire réaliste, se concentrant sur les territoires à tenir pour mieux protéger la capitale, ils ne sont pas écoutés. Début août, alors que les capitales provinciales tombent les unes après les autres, ce qui préoccupe l’ancien président afghan est… la digitalisation de l’économie afghane. Enfin, quand il a fui Kaboul, prenant par surprise ses protecteurs américains, il l’a fait sur de fausses informations de certains de ses collaborateurs, pensant que les Taliban étaient déjà dans le palais présidentiel, alors qu’ils restaient hors de la ville pour éviter tout dérapage. Il est difficile de considérer les Américains comme premiers responsables d’un tel aveuglement, d’une telle déconnection de la réalité, jusqu’au dernier moment.
Les images désastreuses de l’aéroport de Kaboul sont à associer à cette chute de la capitale, qui n’aurait jamais dû avoir lieu si le pouvoir légal afghan n’avait pas tout misé sur une éternelle protection militaire américaine, s’il avait été capable d’utiliser presque deux décennies de soutien militaire et d’aide financière pour au moins sécuriser la première ville du pays. L’administration Biden, dans cette situation aussi terrible qu’inattendu, a réussi à exfiltrer jusqu’au 31 août jusqu’à 120 000 Américains et Afghans. C’est tout le contraire d’un acteur politique inefficace. Sur ces dernières semaines, le cœur du problème n’était donc pas à Washington, mais dans le palais présidentiel à Kaboul.
Par contre, ce qui peut être reproché aux autorités américaines depuis 2015, c’est la décision de ne pas fournir un certain nombre d’informations sur le fonctionnement de l’armée afghane : la preuve que Washington savait que la mauvaise gouvernance des élites politiques de Kaboul était directement responsable d’importants problèmes. Il s’agissait ici de cacher, surtout, « les effets corrosifs de la corruption » sur les forces de sécurité, et plus largement, sur la démocratie très limitée et trop jacobine qui a été mise en place après l’invasion américaine. Il aurait été de la responsabilité des présidents avant Joe Biden de dénoncer cette corruption, et de faire pression sur le pouvoir légal afghan pour la combattre. L’administration actuelle est arrivée trop tard pour que de telles pressions puissent encore avoir un sens. Il était déjà décidé que le but américain était de retirer ses troupes dans l’honneur. Hélas pour Washington, la présidence d’Ashraf Ghani était trop faible et trop aveugle sur ses propres limites pour même être capable de sécuriser sa capitale.

Le dangereux fantasme du « coup de poignard dans le dos »

Le problème n’est pas Joe Biden, il faut le répéter. Car la faute est largement diffusée au sein des élites politiques, diplomatiques et militaires américaines. Pourtant, les critiques ciblant spécifiquement le président américain ne risquent pas de s’amoindrir, justement parce cela permet d’éviter à bien des analystes, bien des responsables politiques, diplomatiques, militaires, de ne pas faire leur mea culpa. Au contraire, on voit naître chez des analystes engagés dans le débat public sur la politique étrangère américaine, dans les médias, dans les think tanks, une dangereuse théorie du « coup de poignard dans le dos ». L’échec de la guerre d’Afghanistan, ce serait la faute des politiciens qui n’ont pas osé faire totalement la guerre, et qui ont ensuite abandonné les militaires…
Les partisans de cette approche ne vont pas forcément nier le problème de la corruption, les failles du gouvernement légal local. Mais cela passe vite au second plan, pour mettre en avant que la cause fût juste – sans expliquer pourquoi les Américains devraient dépenser sans fin pour apporter la démocratie et les droits des femmes en Afghanistan, sans avoir à faire de même dans d’autres pays du monde qui en auraient bien besoin également -, et que la défaite est de la responsabilité des élites politiques. C’est un discours qui n’est pas sans rappeler celui des partisans de l’OAS pendant la guerre d’Algérie ou celui d’une certaine pensée américaine, à droite, sur la guerre du Vietnam. La faille de cette approche est bien sûr le choix d’une approche à la fois sélective des raisons de la défaite, et un refus de les hiérarchiser.
Il s’agit encore de minimiser les causes internes (la corruption, les failles de Kaboul, le fait que les Taliban représentent, qu’on le veuille ou non, une révolte avec des racines afghanes, et pas un groupuscule contrôlé par des forces étrangères) et de trouver des coupables à dénoncer sans remettre en cause les choix américains. Ainsi, on donne le sentiment que la guerre pouvait, en fait, être gagnée. C’est une façon de préserver artificiellement le consensus politique et intellectuel post-11-Septembre, soutenant une vision agressive de la diplomatie américaine, n’hésitant pas à employer la pression économique et militaire pour s’imposer. Il est naturel que les partisans de cette approche, nombreux à Washington, dans les médias comme dans les think tanks, visent Joe Biden.
Non seulement le président a tenu ferme dans sa décision d’un retrait d’Afghanistan, mais surtout, pendant qu’il était vice-président de Barack Obama, il est vite apparu que cet ancien dirigeant de la fameuse commission des les Affaires étrangères au Sénat se désolidarisait de plus en plus de ce consensus. Il s’était d’ailleurs opposé à l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan décidé sous l’administration Obama, comme à une intervention de l’OTAN en Libye. Le retrait d’Afghanistan pourrait donc signifier une réorientation de la diplomatie américaine, d’abord concentrée sur la stricte défense des intérêts des États-Unis, moins prête à s’engager sur plusieurs fronts secondaires. Un problème idéologique, mais aussi un danger pour la carrière de bien des analystes à Washington, si la vision de l’actuel président s’impose comme la nouvelle approche américaine de la politique étrangère.

Une critique renforcée pour des raisons politiciennes ?

L’ironie de ces critiques, c’est qu’elles viennent non seulement de think tankers et de « spécialistes » des relations internationales, mais aussi d’anciens responsables politiques et militaires, notamment un certain nombre ayant servi sous les administrations Bush ou Trump. On parle ici d’acteurs politiques influents, qui sont tous directement responsables du silence autour de la corruption du pouvoir légal à Kaboul. Ils sont également collectivement responsables d’avoir laissé ce pouvoir allié perdre de plus en plus de terrain face à la rébellion, sans trouver un moyen de changer la donne. Déjà en 2018, il était clair que Kaboul ne contrôlait véritablement que 30% du territoire afghan. En fait, le sentiment d’une conquête rapide par les Taliban vient aussi du silence pudique sur ce que représentaient des territoires « disputés » entre gouvernement légal de l’époque et Taliban – très souvent, une domination claire des rebelles sur place depuis un certain temps, en dehors des capitales provinciales.
Entrons dans les détails. Ceux qui ont servi sous George W. Bush sont sans doute les plus clairement associés à la chute de Kaboul, à cause de la guerre d’Irak. Celle-ci a détourné des moyens importants d’Afghanistan vers une invasion qui n’avait rien à voir avec la lutte contre al-Qaïda, et qui a en fait permis la renaissance de ce groupe, et du jihadisme transnational en général. Mais ceux qui ont servis sous l’administration Trump sont également associés à d’importantes fautes les conséquences sont aujourd’hui manifestes. Ainsi, cette administration a fait en sorte que tout problème autour du processus de paix avec les Taliban soit à gérer par l’administration suivante. Elle a radicalement réduit le nombre de soldats américains pendant la dernière année du mandat présidentiel. Enfin, elle a tout fait pour bloquer l’obtention de visas spéciaux à des Afghans ayant pourtant travaillés pour les États-Unis.
Que la critique puisse être autant concentrée sur Joe Biden, et si peu sur ses prédécesseurs républicains et même sur un pouvoir politique légal afghan qui a failli à ses devoirs, peut difficilement être attribué à une simple méconnaissance du dossier afghan. L’impact des luttes politiciennes est clair. Et plus encore à entendre les personnalités conservatrices qui applaudissaient le processus de paix avec les Taliban sous Trump critiquer son application sous Biden, sans expliquer ce qu’ils auraient pu faire autrement.
Mais les critiques virulentes ne se sont pas limitées aux Républicains. Si les tensions politiciennes expliquent la virulence des attaques contre Joe Biden, elles ne sont pas suffisantes pour les comprendre.

Derrière la critique de Joe Biden, une opposition irréductible entre deux visions de la politique étrangère américaine

En effet, le ciblage de Joe Biden comme bouc émissaire permet de mettre en évidence une opposition intellectuelle forte dans l’analyse de la politique étrangère américaine, au sein des think tanks, des ministères, des forces politiques. Opposition qu’on peut retrouver sur d’autres sujets, et qui fait apparaître deux camps. D’un côté les faucons, partisans d’une Amérique guerrière, projetant son influence par la force, n’acceptant par l’existence de puissances concurrentes, sur la scène régionale ou internationale. Plus généralement, tout problème potentiel, selon les faucons, peut se gérer par l’action militaire, ou par les sanctions économiques. Peu importe le prix effectivement payé par les populations locales, preuve que les grands discours autour de la défense des droits humains, ou de la propagation de la démocratie, sont bien souvent des leurres. Les plus radicaux parmi les faucons voient Washington comme le leader du monde occidental dans un « choc des civilisations » avec des forces non occidentales hostiles. Derrière leur discours pro-démocratie, c’est ce qu’était le mouvement des néoconservateurs post-Guerre froide. Un fait tout à fait évident quand on fait l’effort de lire leurs textes ;
De l’autre côté, un camp plus réaliste, plus pragmatique, moins belliqueux, comprenant globalement que les États-Unis ne peuvent pas utiliser la seule force, militaire ou économique, pour défendre leurs intérêts. Pour paraphraser Obama, les réalistes ne sont pas opposés à toutes les guerres, juste aux guerres idiotes. Ils sont autant opposés aux faucons qu’aux tiers-mondistes anti-américains forcenés qui considèrent que toute action américaine ou d’un pays occidental est forcément mauvaise.
Le premier groupe a connu son heure de gloire avec la « guerre contre le terrorisme », et il reste majoritaire. Mais le second a l’avantage de bien mieux comprendre le monde tel qu’il est. Si pour les faucons, la chute de Kaboul est incompréhensible, et demande la construction du mythe du « coup de poignard dans le dos », pour les réalistes, et tout simplement pour celles et ceux ayant fait un travail de terrain indépendant dans la région, c’est seulement la vitesse avec laquelle le précédent régime est tombé qui prend par surprise.
Par Didier Chaudet

Webinaire IFEAC le 30 septembre : L’Afghanistan sous la domination des Taliban : quel impact en Asie centrale et au-delà ?

L’Institut Français d’études sur l’Asie centrale (IFEAC) organise une table ronde sous forme de webinaire : « L’Afghanistan sous la domination des Taliban : quel impact en Asie centrale et au-delà ? » Le webinaire aura lieu le 30 septembre à 15h à Bichkek (11h à Paris).

Avec :

Mélanie Sadozaï, doctorante à l’INALCO au Centre de Recherche Europes-Eurasie, doctorante invitée au Sigur Center for Asian Studies de l’Elliott School of International Affairs à la George Washington University

Didier Chaudet, consultant indépendant, spécialisé sur les questions géopolitiques et sécuritaires en Asie du Sud-Ouest (Iran, Pakistan, Afghanistan) et en Asie centrale post-soviétique

Anastasia Protassov, étudiante de Master à Sciences Po Grenoble, stagiaire à l’IFEAC en 2021

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A propos de l'auteur
Didier Chaudet est un consultant indépendant, spécialisé sur les questions géopolitiques et sécuritaires en Asie du Sud-Ouest (Iran, Pakistan, Afghanistan) et en Asie Centrale post-soviétique. Il est également le Directeur de la publication du CAPE, chercheur non résident à l’IPRI, l’un des principaux think tanks pakistanais, et attaché scientifique de l’IFEAC (Institut français d’études sur l’Asie centrale). Il intervient régulièrement dans les médias français (France Culture, Huffington Post, Radio Vatican, Réforme, entre autres). D’octobre 2013 à début 2015, il a vécu en Iran, en Afghanistan, et au Pakistan, où il a été chercheur invité par plusieurs think tanks locaux. Auparavant, il a été chercheur à l’ISAS (Institute for South Asian Studies – National University of Singapore) en charge de l’analyse sur le Pakistan et l’Afghanistan, enseignant à Sciences Po (Collègue universitaire), chercheur à l’IFRI (en charge de l’Asie Centrale). Pour Asialyst, il suit principalement les évolutions sécuritaires et géopolitiques de l’Asie Centrale, de l’Afghanistan, et du Pakistan.