Song Kang-ho, le Depardieu du cinéma sud-coréen
Entretien
Née à Gimhae en Corée du Sud en janvier 1967, Song Kang-Ho est l’un des acteurs les plus connus et les plus populaires de la péninsule. Sans aucune formation d’acteur, il se plonge dans le théâtre une fois ses études terminées. Il débute en 1996 au cinéma par un petit rôle dans Le jour où le cochon est tombé dans le puits, premier film du réalisateur Hong Sang-Soo. Rapidement repéré, il enchaîne les seconds rôles d’abord dans Green Fish, premier film de Lee Chang-Dong, puis un peu plus tard en 1998 dans The Quiet family, encore un premier long-métrage, celui de Kim Jee-woon qui lui offrira deux ans plus tard sa première tête d’affiche pour The Foul King, l’histoire d’un petit employé de banque qui décide de se lancer dans le catch pour oublier les brimades de son patron.
S’ensuivent vingt-et-une années de carrière sans interruption, toujours en haut de l’affiche. Regarder les trente-deux films où Song Kang-Ho a joué, c’est regarder ce qui fait l’histoire du cinéma coréen depuis vingt ans. Il accompagne les jeunes réalisateurs des années 2000 qui deviendront les maîtres reconnus : Park Chan-wook (JSA, Sympathy for mister vengeance, Thirst), Kim Jee-Woon (Le bon, la brute et le cinglé, The age of shadows), Lee Chang-dong (Green fish, Secret sunshine), Jang Hoon (Secret reunion, A taxi driver) et bien entendu Bong Joon-Ho (Memories of murder, The Host, Snowpiercer, Parasite).
Multi-récompensé dans les festivals de films en Asie, Song Kang-ho n’avait pas encore reçu les honneurs des grands festivals européens, trop souvent aveugles aux talents asiatiques, jusqu’à ce qu’enfin le festival de Locarno lui remette cet été l’Excellence Award. Un prix qui rend hommage aux personnalités qui ont enrichi le cinéma. Parmi ses lauréats : Ethan Hawke, Matthieu Kassovitz, John Malkovich ou Juliette Binoche.
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