Populisme aux Philippines : "Duterte est un cas d’école"

Entretien
Docteur en histoire politique, David Camroux est chercheur honoraire au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) de Science Po. Son expérience de rédacteur européen et correspondant fondateur à la Pacific Review de 1994 à 2008, puis de rédacteur en chef adjoint du Journal of Current Southeast Asian Affairs depuis 2009, le conduisent à intervenir dans les médias sur les questions liées à l’Asie-Pacifique. Il enseigne également à l’Université nationale du Vietnam. Depuis novembre 2017, il est le responsable de diffusion d’un projet européen, Competing Regional Integrations in Southeast Asia (CRISEA), coordonné par l’EFEO.
Son autre ennemi évidemment, c’est la drogue. Le problème des amphétamines touche tout le monde aux Philippines, surtout les familles pauvres. Les conducteurs de taxi en prennent souvent pour assurer leurs journées de 18 ou 20 heures. On a vu les dégâts considérables provoqués par la « guerre contre la drogue » de Duterte : les policiers qui forment après leur service des escadrons de la mort pour aller tuer des petits consommateurs dans les quartiers pauvres. On dénombre 12 000 morts extrajudiciaires. Duterte a admis publiquement – et s’en vante – avoir tué 100 personnes. Il adore les armes. C’est lui qui a monté les escadrons de la mort à Davao. Et cette « guerre contre la drogue » reste populaire. Le réalisateur Brillante Mendoza, soutien de Duterte, en a même fait une série pour Netflix !
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