Cambodge : Hun Sen compte sur la Chine pour parer aux sanctions internationales
Contexte
Alors que Robert Mugabe a démissionné le 21 novembre de la présidence du Zimbabwe après 37 ans au pouvoir, le Premier ministre cambodgien n’est pas loin de cette longévité : Hun Sen est au pouvoir depuis 32 ans, lui qui fut le vice-premier ministre du gouvernement installé par les Vietnamiens en 1979, puis son chef officiel à partir de 1985. Aujourd’hui aux abois, il vient de réussir un « coup politique » sans précédent au Cambodge avec la disparition du seul parti d’opposition qui représentait une menace crédible en amont des élections de juillet 2018. Le Parti du sauvetage national cambodgien (CNRP) a été dissous le 16 novembre par la Cour suprême du pays – présidée par un proche de Hun Sen – et 118 de ses responsables ont été frappés par une interdiction d’exercer toute activité politique.
L’interdiction du CNRP est loin d’être une surprise. La justice cambodgienne, qui a prononcé la dissolution, manque cruellement d’indépendance par rapport au pouvoir, comme le soulignait un récent rapport de la Commission internationale des juristes. Kem Sokha, le président du CNRP, est détenu depuis le 3 septembre dernier, accusé de complot pour avoir reçu des conseils de la part d’experts américains en vue de constituer une opposition démocratique au régime. Plus de la moitié des députés du parti d’opposition sont désormais réfugiés à l’étranger, dont son autre leader Sam Rainsy. Après ses très bons scores aux élections législatives de 2013 ainsi qu’aux élections locales de juin 2017, le CNRP risquait de gagner les prochaines élections générales et précipiter la chute de Hun Sen.
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