Sam Rainsy : "au Cambodge, le gouvernement veut décapiter l’opposition"

Contexte
La liberté d’expression a encore pris un coup cette semaine au Cambodge. Les députés ont voté le projet de loi du Parti du peuple cambodgien – le parti au pouvoir. Un amendement à la loi électoral qui permet en toute simplicité de récupérer les sièges des partis d’opposition menacés de dissolution et de les « réattribuer à cinq petite formations politiques qui avaient rassemblé à peine 6 % des voix en 2013 », écrit Adrien Le Gal dans Le Monde.
A la tête du pays depuis plus de trente ans, Hun Sen n’en est pas à son premier coup électoral. Cette fois, le Premier ministre semble vouloir dissoudre les organisations dissidentes. Le premier visé par cette nouvelle loi étant le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC). Sa vice-présidente Mme Mu Sochua ayant dû fuir le pays au début du mois après avoir reçu un « message lui indiquant son arrestation imminente », rapporte Eléonore Sok-Halkovich, correspondante du journal La Croix à Phnom Penh.
Près de la moitié des députés de l’opposition ont ainsi été contraints de quitter le Cambodge. La prison ou l’exil, il n’y a visiblement pas d’autre alternative. En témoigne l’arrestation en septembre dernier, puis l’incarcération de Kem Sokha, le leader du PSNC. Un scénario qui rappelle celui utilisé il y a deux ans contre Sam Rainsy. L’opposant historique avaint lui aussi été écarté du jeu politique et contraint de partir à l’étranger. Ce qui ne l’empêche pas de conserver le sourire. Ce durcissement du régime étant la preuve selon Sam Rainsy de la fébrilité du gouvernement et de son recul partiel dans les urnes. Aux municipales de 2017, Le Parti du sauvetage national du Cambodge avait enregistré un score en nette progression.
« Hun Sen ne va pas s’arrêter là. Le gouvernement veut non seulement décapiter l’opposition, mais aussi dissoudre les partis d’opposition. »
« C’est la plus grande, la plus grossière farce électorale qu’on ait jamais vue dans l’histoire de la démocratie. »
« Le taux de déforestation au Cambodge est l’un des plus élevés du monde. Cette déforestation reflète la corruption gouvernementale qui est en train de vendre nos matières premières et de détruire le pays. »
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don