La Chine sans pollution de KunBu Lei
Contexte
Laissez tomber vos masques en papier ! Respirez un bon coup ! Bienvenue dans le monde enchanté de KunBu Lei ! A celles et ceux qui ont encore le grondement des périphériques de Pékin dans l’oreille, il existerait donc un paradis perdu en Chine. Oui, il existerait aujourd’hui des jungles joyeuses, des rizières magiques loin des métropoles aux néons et préservées de la pollution. La chose semble difficile à croire dans un pays prêt à déplacer les montagnes pour étaler ses nouvelles tartines de bitume, dans un régime mesurant son développement aux kilomètres d’autoroutes parcourus et de réseaux à grande vitesse qui, chaque année, raccourcissent un peu plus le territoire. Et pourtant, KunBu Lei n’a pas rêvé. La forêt tropicale du Xishuangbanna existe réellement. Perchée dans les montagnes froides du sud du pays, cette préfecture qualifiée de « jardin céleste » par les guides touristiques est connue pour la diversité de sa flore et de sa faune.
« La Chine n’a pas connu le mouvement hippie, elle est passée directement aux hipsters », me racontait un jour le photographe Gilles Sabrié de retour de reportage dans le Yunnan – la province méridionale chinoise attirant de plus en plus de jeunes urbains branchés fuyant la pression et les pots d’échappement. Sans parler des touristes qui pullulent aussi dans l’un des cinquante deux coins à ne pas rater du globe selon le New York Times ! Clic clac ! Dans le smartphone des plus chanceux, parait-il, l’image fugace d’un tigre du Bengale ou encore le passage d’un éléphant d’Asie, d’un ours noir ou d’une grue à col rouge. Cette luxuriance et cette gaité presque animale rejaillit dans la peinture de l’artiste. Une Chine sans nuage qui nous fait penser à son contemporain, le très officiel Han Meilin, ainsi qu’aux jungles imaginaires d’Henri Rousseau.

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