Politique
L'Asie du Nord-Est dans la presse

Chine : la fin des VPN programmée à février 2018

A Pékin, le 1er juin 2017, dans un cybercafé.
A Pékin, le 1er juin 2017, dans un cybercafé. (Crédit : GREG BAKER / AFP).
C’est un cloisonnement croissant de la « Grande muraille » de l’internet chinois ; une pierre de plus dans un édifice déjà bien solide. Ce mardi 11 juillet, le gouvernement chinois a en effet annoncé que pour le 1er février 2018, il souhaitait que les entreprises de télécommunications ferment tout accès aux VPN (Virtual Private Networks), ce système permettant jusqu’à maintenant aux résidents de surpasser la censure.
Selon une directive gouvernementale citée par le South China Morning Post, les entreprises de télécommunications comme China Mobile, China Unicom ou China Telecom devront fermer tout accès aux VPN – un service permettant aux citoyens et résidents de la République populaire de Chine d’accéder à des sites tels que les réseaux sociaux Facebook, Twitter mais aussi les sites d’informations comme le New York Times ou Le Monde
Cette clôture annoncée signe la fermeture de l’un des principaux moyens de communication avec le monde utilisé à la fois par les locaux et les étrangers. En janvier dernier déjà, le ministre chinois de l’Industrie et de la Technologie informatique avait promis le renforcement de la lutte contre les VPN non-autorisés. À partir de cette date, pour poursuivre leurs opérations, tous les services VPN opérant en Chine ont dû s’enregistrer auprès de l’administration et recevoir une autorisation gouvernementale.
Cette annonce intervient dans le cadre du plan sur 14 mois dit de « nettoyage » de l’internet chinois. Ainsi, l’entreprise Green VPN avait déjà informé ses utilisateurs qu’elle stopperait ses services à partir du 1er juillet après avoir « reçu une notification de l’organisation de réglementation » selon le quotidien hongkongais.
« Le marché des services de connexion à l’internet chinois a montré des signes de troubles du développement qui nécessite d’urgentes régulations » déclarait le ministre chinois de l’Industrie et de la Technologie informatique en janvier dernier. Et cela alors même que la Chine dispose déjà de l’un des systèmes internet les plus fermés au monde rappelle de son côté Bloomberg qui poursuit en indiquant que cette mesure entre de plein droit dans la politique de « cyber-souveraineté » développée par le gouvernement de Xi Jinping. En effet, l’usage de VPN semble faire partie des « failles » décriées par le gouvernement de Pékin. Et de noter qu’il est impossible de mesurer à quel point cette directive affectera les multinationales basées en Chine ; celles-ci devant déjà composer avec des lois de cybersécurité imposant des critères très exigeants pour le transfert de données notamment.
« Les VPN sont extrêmement importants pour les entreprises voulant avoir accès aux services internationaux hors Chine » déclare Jake Parker, vice-président du US-China Business Council aux journalistes du site d’information américain. Et d’ajouter : « par le passé, toute tentative pour couper les services VPN internes aux compagnies était prise assez au sérieux pour que cette dernière envisage de fermer ou de réduire ses opérations en Chine ». Pour l’homme d’affaires basé à Pékin, ce n’est donc pas une « mince décision ».
Par Amina Bouamrirene

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