Politique

Sébastien Cochard : "Dès le 1er jour, je serai opérationnel au Parlement français"

Le candidat du Front National dans la 11ème circonscription des français de l'étranger, Sébastien Cochard.
Le candidat du Front National dans la 11ème circonscription des français de l'étranger, Sébastien Cochard. (Crédit : DR.)
Rendez-vous est déjà pris pour les législatives de 2022. Candidat du Front National (FN) à la 11ème circonscription des Français de l’étranger pour l’Asie-Océanie, Sébastien Cochard estime en effet que tout est possible dans cette élection très disputée, mais veille à ne pas donner l’impression de surestimer ses propres chances d’être élu dès cette année. Et pour cause, dans cette circonscription, sa chef de file Marine Le Pen n’a pas réalisé de très bons scores lors des deux tours de l’élection présidentielle. Il n’en livre pas moins un programme complet où il est question de réforme de l’Eurozone de l’intérieur, ainsi que de double nationalité et d’école française gratuite pour tous les enfants français. Mais aussi du président russe Vladimir Poutine et du premier mois du président français Emmanuel Macron. Entretien avec un expatrié de longue date – il a lui même calculé qu’il avait passé plus de « 70 % de sa vie hors de France » – autour des élections, de sa vision de la politique. Sans oublier celle de sa place et du Front National dans le débat politique national.

Contexte

C’est l’une des circonscriptions qui compte le moins d’électeurs, mais l’une des plus vaste en terme de superficie. Mieux vaut aimer l’avion, si un jour vous souhaitez être candidat à la députation pour la onzième circonscription des Français établis hors de France. Créée en 2010 à la faveur d’un redécoupage, la circonscription Asie-Océanie comprend 49 pays, pour 92 707 inscrits sur la liste électorale consulaire au 31 décembre 2016, indique notre partenaire lepetitjournal.com, soit la 9ème circonscription en terme d’électeurs. Au deuxième tour de la présidentielle 2017, les Français d’Asie et d’Océanie ont voté à 87,51 % pour Emmanuel Macron et à 12,49 % pour Marine Le Pen. Au premier tour, ils étaient 39,2 % à se prononcer pour Emmanuel Macron, 29,6 % pour François Fillon et 13,7 % pour Jean-Luc Mélenchon. Quatorze candidats sont en lice dans la onzième circonscription pour ces législatives 2017, dont les premiers et deuxièmes tours se dérouleront les dimanches 3 et 17 juin pour les Amériques et les 4 et 18 juin dans le reste du monde. Demandez les programmes ! Asialyst leur ouvre ses colonnes.

Qui êtes vous et quels sont les raisons de votre engagement politique ?
Sébastien Cochard : J’ai toujours eu une sorte de passion pour l’engagement public. Cela peut sembler assez commun – et tous les candidats doivent dire quelque chose comme cela. Mais il est vrai que j’ai toujours eu cette fascination pour le service public qui a notamment occupé la première partie de ma carrière. Peut-être même un peu plus que le service public, une idée de faire « service pour le pays », sans aucun doute hérité des lectures de l’âge tendre ou tout du moins hérité de l’héritage familial puisque mes deux parents étaient pupilles de la nation. Si je dis « donner son corps à la France », cela sonne un peu comme le maréchal Pétain mais pourtant c’est quelque part un peu le concept.
*Il s’agit du vol 8969 d’Air France dont le détournement, la prise d’otages et l’assaut eurent lieu entre les 24 et 26 décembre 1994.
Cela se voit dans tout mon parcours, et en particulier dans ma première affectation diplomatique puisque j’étais conseiller financier à Alger durant les années très difficiles de la seconde guerre civile, à l’époque du « qui tue qui ». A l’époque donc il y avait des grands massacres dans les campagnes, des attentats en permanence à Alger. Quelques mois avant mon arrivée une demi-douzaine de diplomates français avaient été assassinés dans une attaque terroriste dans une résidence qui s’appelait « Ain Allah » [le 3 août 1994, NDLR]. C’était aussi peu de temps après le détournement de l’avion d’Air France dont l’assaut avait été donné à Marseille par le GIGN*.
Voyez mon engagement pour le pays : je n’ai pas servi sous les drapeaux en tant que militaire mais il y avait quelque chose de ce type quand j’ai candidaté et que j’ai reçu cette affectation à l’ambassade de France à Alger tout début 1997 ! Puis, ayant quitté le service public après une douzaine d’années, j’ai travaillé à BNP Baribas en tant que délégué aux affaires européennes auprès de l’Union Européenne puis représentant auprès des gouvernements en Asie-Pacifique. Là encore, j’ai toujours eu ce souci de défendre plus particulièrement les positions de la banque qui étaient des positions conjointes avec le gouvernement français. De manière très naturelle d’ailleurs, le Trésor m’a affecté à plusieurs reprises – alors même que j’étais employé de BNP Paribas – à des délégations gouvernementales sur des sujets un peu techniques sur lesquels j’avais une expertise. Et cela avait une certaine efficacité.
Ainsi, même si c’est mon premier engagement politique, je ne vois pas ça comme un changement de nature mais plutôt comme une continuation. Lorsque Marine Le Pen m’a appelé pour me proposer d’être le candidat du FN sur la circonscription j’ai tout de suite accepté tout en sachant que c’était comme on dit « sortir du bois » politiquement. Mais il me semblait que c’était un bon moment pour défendre à la fois des valeurs, s’engager au nom du pays, et le faire dans une région du monde que je connais bien et qui m’intéresse particulièrement.
De surcroît, Marine Le Pen venait de rencontrer le président Poutine à Moscou. Je précise d’ailleurs que la Russie est ma « nouvelle terre d’adoption » puisque ma famille est installée à Moscou. Le fait que quelque part Marine Le Pen ait été adoubée pour ainsi dire par le président Poutine renforçait mon intérêt pour cette candidature. Tout cela forme donc un ensemble très cohérent : une circonscription qui correspond à celle dans laquelle je travaille depuis plus d’une dizaine d’années et qui m’intéresse intellectuellement et culturellement ; et une conjonction entre le sentiment qu’il fallait s’engager dans une certaine direction politique et que cet engagement serait en cohérence avec mon implantation relativement nouvelle en Russie.
Vous avez aujourd’hui face à vous treize candidats. Qu’est ce qui vous différencie ?
D’abord j’aimerais insister sur un point. Comme vous le savez, le député est un représentant de la nation. Il a vocation à être législateur dans l’intérêt général de l’ensemble de la nation et il n’est pas, disons, choisi par les électeurs pour faire ce que les Américains appellent du « pork and barrel » [du favoritisme, NDLR] au bénéfice principalement des habitants de sa circonscription. J’ai récemment fait le calcul : j’ai vécu 32 ans d’expatriation sur 47 ans de vie. J’ai passé 70 % de ma vie en dehors de France. Je connais donc les problèmes des expatriés et j’aurai à cœur de défendre certains points. Cela dit, l’idée principale est que le député est le représentant de la nation, qu’il participe au travail législatif national.
*Thierry Mariani se représente pour un 6ème mandat. Lire notre interview.
Ainsi, quand je vois mes compétiteurs, j’ai la faiblesse de penser que je suis le seul qui présente une compétence technocratique qui serait directement utilisable dans le travail législatif à l’Assemblée Nationale. Par exemple, Monsieur Mariani est parlementaire depuis 5 ou 6 mandats* et il n’a jamais fait que de la politique. On ne peut pas vraiment dire qu’il est issu de la société civile. Il en est même quelque part déconnecté.
Pour la candidate En Marche, Madame Genetet, elle revendique une incompréhension radicale à la fois de la chose publique et de la chose politique qui semble faire preuve d’un certain amateurisme revendiqué. Enfin, vous avez d’autres candidats comme celui du Parti Socialiste qui est plutôt un « Mariani en devenir » puisqu’il n’a quasiment jamais fait que de la politique, à part peut être une activité hôtelière au Cambodge. Alors, de manière très immodeste peut-être mais me semble-t-il réaliste, j’ai le sentiment que dès le 1er jour, je serai opérationnel au Parlement français ! J’ai d’ailleurs moi-même participé à l’élaboration législative en France et auprès de l’Union Européenne puisque qu’en tant que représentant, lobbyiste comme on dit, d’une grande banque française, j’ai participé à la rédaction de directives et de règlements de l’UE. Et via les négociations au Conseil, j’ai participé à l’orientation de textes législatifs préparés au niveau européen.
Quels sont les points forts de votre programme ?
Je considère de manière très sincère que la scolarité des enfants français dans les écoles ou les lycées qui reçoivent des subventions de l’État Français ou qui sont enregistrés et qui bénéficient de professeurs de l’Éducation Nationale devrait être totalement gratuite. Ainsi, prenons l’exemple de Pékin où il y a beaucoup de jeunes Français qui ont peut-être commencé leur implantation dans le pays par un poste de VIE (Volontariat International en Entreprise) puis qui se sont mariés avec une Chinoise – ou l’inverse – et qui restent dans le pays et deviennent par exemple professeur de français dans des écoles chinoises. Eh bien, ils sont totalement incapables de payer l’école française à leurs enfants.
C’est aussi mon cas : j’ai quatre enfants binationaux, j’habite à l’étranger depuis toujours et je sais que l’école française est extrêmement difficile à soutenir pour des familles qui ne sont pas des familles d’expatriés. Quand on est à son propre compte à l’étranger, quand on n’est pas envoyé par une grande société multinationale, il est extrêmement difficile de garder ses enfants dans le système scolaire français. Cette situation est une faille dans le « package » scolaire de Jules Ferry qui rendait l’école obligatoire, gratuite et laïque. C’est une entorse aux principes républicains de l’école pour tous.
Il me semble que le coût de l’école française gratuite pour tous les enfants français représente quelque chose comme 600 millions d’euros. C’est une somme qui peut être trouvée sur une sur-cotisation des enfants des bourgeoisies locales qui sont intéressés à envoyer leurs enfants à l’école française sans être eux-mêmes français ou en faisant des relocations budgétaires. C’est une somme relativement modeste mais qui correspond à un véritable besoin pour les populations françaises en dehors de France. Et cette question me semble du devoir du député qui représenterait les populations expatriées comme en Asie-Pacifique.
Le deuxième sujet important est en terme d’égalité devant l’impôt cette CSG-CRDS que les Français de l’étranger acquittent sans avoir les bénéfices liés à cet impôt. La cour de Justice Européenne a d’ailleurs condamnée la France autour de cette pratique. Et ainsi, le ministère des Finances en a exclu les Français habitant dans l’Union Européenne en dehors de France, mais continue d’assujettir à cet impôt les autres résidents français en dehors de l’UE. C’est un sujet qui chagrine beaucoup – et à juste titre – les Français dans ma circonscription et c’est vrai que cela semble être un traitement qui ne trouve pas de justification autre que le souci de récupérer un peu d’argent sur le dos de populations considérées comme nantis ou privilégiées.
Le troisième point que j’aurai à cœur de défendre et qui va recouvrir pour le coup certaines thématiques du Front National, c’est le sujet de l’accession à la nationalité française et celui de la double nationalité. Il est en effet devenu très difficile pour les épouses ou époux de Français d’acquérir la nationalité française. Les critères se durcissent et l’interprétation administrative des règles devient de plus en plus rigoureuse. Cette rigueur qui est faite pour dissuader ou disons retarder les flots migratoires en provenance en particulier d’Afrique du Nord s’applique à toutes les épouses ou époux de Français du monde entier. Ainsi, parce que l’on veut atteindre un objectif particulier, en l’occurrence limiter l’acquisition de la nationalité française pour les populations nord-africaines ou africaines, tous les mariages avec des ressortissants de pays qui ne présentent pas de risques migratoires en pâtissent de manière assez dure. J’aurai à cœur d’essayer de proposer un traitement différencié peut-être pas en droit mais dans l’interprétation administrative autour de cette question.
Tout cela en sachant que je suis à titre personnel en faveur de la double nationalité. En effet, être contre, c’est être à la fois liberticide et irréaliste. La double nationalité des enfants est un avantage pour les deux pays des parents concernés. C’est un enrichissement croisé qu’il ne faut surtout pas essayer d’endiguer. Et je dis cela en sachant que le programme du FN pour l’élection présidentielle était opposé à la double nationalité. Mais c’est pour la même raison que celle qui prévaut pour l’acquisition de la nationalité : pour éviter la double nationalité franco-algérienne ou va remettre en cause la double nationalité franco-japonaise. Pour moi, cela n’a aucun sens. Sur ces sujets, il faut commencer à avoir une approche qui soit un peu plus fine et qui prenne en compte les spécificités.
Donc, par rapport au programme défendu par Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle, vous présentez des points de divergence ?
C’est exact mais je considère que cela fait partie de la marge. Nous sommes en démocratie et le Front National, contrairement à l’idée que certains propagent, est un parti totalement républicain et démocratique et en son sein, il y a donc des opinions divergentes sur certains sujets. Sur l’Euro par exemple, j’ai toujours prêché une approche réaliste en disant que la sortie de l’Euro était légalement impossible, qu’elle était opérationnellement extrêmement complexe et qu’économiquement, elle serait couteuse sur le court et moyen terme ; et enfin qu’électoralement, c’est un sujet qui est totalement suicidaire. J’ai toujours préconisé une approche de négociations et de réformes à l’intérieure de l’Eurozone, où la France trouverait des alliés pour faire évoluer le carcan en particulier de la création monétaire. Par ailleurs, il faut que le Front National se voit comme un parti de gouvernement qui fait des propositions réalistes et qui ne fait pas qu’envoyer des sortes de « bombes politiques ». Sur certains sujets, je vois que le consensus au sein du parti évolue comme sur la question de l’euro et à titre personnel, je n’ai jamais dit autre chose que ce que je vous dis maintenant. C’est pareil sur la double nationalité : je considérais que c’était une erreur sur le fond de prêcher son interdiction.
Justement, la question de la sortie de l’Euro revient-elle souvent lorsque vous allez à la rencontre des électeurs français d’Asie ?
Absolument. C’est la 1ère question que l’on me pose. Enfin, comme vous le savez, il n’est pas question ici de faire la sortie des marchés. Donc les gens que nous rencontrons sont soit des militants, soit des sympathisants soit des personnes qui hésitent et sont désireuses d’entendre le candidat. Et pour toutes ces personnes le premier sujet dont ils veulent parler, c’est l’Euro. C’est la sortie de l’Euro. Que ce soit des populations de retraités en Thaïlande par exemple, ou au Cambodge. Ce sont des Français qui ont des petites retraites et qui s’expatrient pour que le pouvoir d’achat de leur retraite leur donne accès à des services plus importants. Pour ces retraités, le concept d’une sortie de l’Euro avec une dépréciation de 30 % de la nouvelle monnaie, c’était absolument terrifiant. Idem pour les cadres à Singapour, à Hong Kong ou Tokyo qui travaillent dans le secteur financier. L’idée de dire dans une campagne électorale : « on sort si on veut parce que la France est un grand pays et qu’elle fait ce qu’elle veut », cette idée ne semblait pas très raisonnable à ces personnes non plus. C’est donc l’un des sujets sur lesquels je me fait fort de les rassurer.
Vous êtes aujourd’hui basé à Moscou, mais vous avez pu voir ce qui se passe en France autour du président Emmanuel Macron. Comment voyez-vous son premier mois à la tête de l’État français ?
Emmanuel Macron apparaît comme un génie de la recomposition alors qu’il ne fait que surfer sur une lame de fond qui existe. Cette lame de fond, c’est l’évolution massive de l’électorat qui, il y a 15 ans, était à 80 % européiste et mondialiste et à 20 % souverainiste ; et qui est maintenant à 50-50 voir même légèrement en majorité souverainiste. Ainsi, il y a plus de 50 % des électeurs qui se sont prononcés au 1er tour de l’élection présidentielle pour des candidats qui sont souverainistes. Donc, quand vous avez votre base qui se réduit comme peau de chagrin, il n’y a plus de place quelque part pour héberger un PS européiste mondialiste plus un ex-UDF RPR ou UMP européistes et mondialistes. Il est donc assez naturel que vous regroupiez vos forces pour gardez le pouvoir et empêcher les souverainistes d’y accéder.
J’ai pour ma part toujours été souverainiste. J’étais chevènementiste dans les années 1990 et je ne suis venu au FN – bien que je n’ai toujours pas ma carte du parti – qu’en 2014 après les élections européennes lorsque j’ai vu que c’était devenu le 1er parti de France. En effet, le premier contingent français de loin, au parlement européen, c’est le Front National. Et cette évolution continue. Tout l’enjeu aujourd’hui pour le FN c’est d’être le parti qui continue à incarner l’électorat souverainiste, face au parti la République en Marche qui n’est que le regroupement des forces de l’autre côté, du côte européiste et mondialiste. Ce 1er mois est donc un mois de communication essentiellement sur fond de campagnes législatives. La seule chose que j’ai vu, c’est la question des investitures, le sujet de la cuisine entre partis pour attribuer les postes ministériels, puis les fonctions et les candidatures dans les circonscriptions. Sans oublier quelque petites affaires par-ci par-là.
Que ferez-vous si vous êtes élu ?
Je me focaliserai essentiellement sur les questions européennes et en particulier les questions économiques, monétaires, et celles des régulations financières. J’ai l’ambition d’essayer d’amener des réformes au sein de l’UE. Il y a en effet beaucoup de choses qui peuvent être faites dès aujourd’hui pour revivifier l’économie française et notamment son commerce extérieur. Pour moi cette élection est un « galop d’essai ». J’ai été investi très tard, vers le 30 mars, et le temps de mettre en place les outils nécessaires comme le compte bancaire de campagne, ma campagne a commencé extrêmement tard. C’est un « galop d’essai » pour l’élection suivante car je souhaite rester sur cette zone même si elle est réputée difficile puisque Marine Le Pen a eu un petit score aux élections présidentielles (6,8 %), ce qui est peu par rapport à ses scores nationaux. J’ai 5 ans pour me faire connaître des électeurs, pour me faire apprécier et comprendre par eux. Ainsi, j’ai bon espoir que dans 5 ans, surtout si Monsieur Mariani a pris sa retraite qu’il soit réélu ou non à cette élection, de pouvoir rallier à moi une majorité de l’électorat.
Propos recueillis par Antoine Richard

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A propos de l'auteur
Antoine Richard est rédacteur en chef adjoint d'Asialyst, en charge du participatif. Collaborateur du Petit Futé, ancien secrétaire général de l’Antenne des sciences sociales et des Ateliers doctoraux à Pékin, voyage et écrit sur la Chine et l’Asie depuis 10 ans.