Élection présidentielle : le vote des Français d’Asie-Pacifique
S’il est prématuré de dire quels sont les pays et territoires qui accueilleront de 2017 à 2022 le huitième président de la Vème République, une chose est sûre : le nouvel élu ne manquera pas lui aussi de s’adresser aux compatriotes expatriés lors de tous ses séjours à l’étranger.
Dès lors de quels soutiens dans les urnes la personnalité élue le 7 mai 2017 pourra-t-elle se prévaloir de la part des citoyens français en résidence en Asie–Pacifique ?
97 210 Français d’Asie–Pacifique et 401 883 ultra-marins du Pacifique ont été appelés aux urnes
En Océanie, seuls les pays bénéficiant d’une ambassade (Fidji, Papouasie Nouvelle Guinée, Vanuatu) ont été des lieux d’expression du devoir citoyen. Pour les pays les plus vastes, plusieurs circonscriptions existent. En Australie, on a dénombré six implantations urbaines (Adelaïde, Brisbane, Canberra, Melbourne, Perth, Sydney), sept en Chine (Canton, Chengdu, Pékin, Shanghai, Shenyang, Wuhan, Hong Kong), une à Taïwan (Taipei), cinq en Inde (Bangalore, Bombay, Calcutta, New Delhi, Pondichéry), deux au Japon (Kyoto, Tokyo), deux au Pakistan (Islamabad, Karachi) et au Vietnam (Hanoi et Ho-Chi-Minh Ville).
Cette dispersion des bureaux de vote ne doit pas nous faire oublier que 60,2 % des Français enregistrés sur les listes consulaires résident dans les pays de l’ASEAN + 3.
Enfin, parmi les trois grandes capitales asiatiques New Delhi, Pékin et Tokyo, c’est la circonscription de la mégalopole japonaise qui est la plus dimensionnante en terme électoral pour l’élection présidentielle. Les inscrits à Tokyo (4 933) sont 1,6 fois plus nombreux que dans les circonscriptions des capitales indienne et chinoise réunies.
47 532 Français d’Asie–Pacifique et 176 058 ultra-marins du Pacifique ont voté au premier tour de l’élection présidentielle 2017
Autrement dit, 47 773 citoyens français ont voté le 23 avril dans les bureaux mis en place par les représentations diplomatiques françaises en Asie–Pacifique.
Un vote plus océanien qu’asiatique
On se souviendra aussi qu’il y a 3,7 fois plus d’habitants de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française, de Wallis-et-Futuna qui se mobilisent dans les urnes des mairies que de Français d’Asie–Pacifique se rendant dans les bureaux de vote que leur ont dédié les ambassades de France.
La distribution spatiale des votants a souligné la faiblesse numérique de certaines communautés françaises. En Extrême-Orient, on retiendra que le corps votant du Japon ne représente que 21,7 % des électeurs de la sous-région. Quant à la communauté « indonésienne », elle est 1,3 fois plus petite que celle du Cambodge ou encore 6,7 inférieure à celle de Singapour. En Inde, la circonscription de Calcutta ne dénombre que 60 électeurs potentiels. En Océanie, les votants de l’ex-condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides* ne représentent que 4,53 % de la sous-région.
Dans de nombreux pays, le nombre de votants fut très très restreint. Près d’un tiers des pays a dénombré moins de cent voix. Cinq bureaux de vote (Fidji, Mongolie, Ouzbékistan, Turkménistan) n’ont pas dépassé les 50 suffrages. Le plus petit bureau de vote pour le premier tour 2017 fut celui de Port Moresby (19 votants). La circonscription qui pèse le plus lourd fut celle de Singapour avec 13,8 % de toutes les voix de d’Asie–Pacifique. La mobilisation exceptionnelle de la communauté de la Cité-Etat a eu pour effet de voir l’ASEAN apporter plus de voix aux candidats que son potentiel théorique (+ 1,9 %).
Les expatriés en Asie–Pacifique votent plus que la moyenne des expatriés français
La mobilisation a été particulièrement forte dans les pays les plus industrialisés. En Chine, en Corée, à Hong Kong, à Singapour (+ 12,8 % par rapport à 2012), elle a été supérieure à 60 %. Deux exceptions industrielles toutefois : la Nouvelle-Zélande (42,7 %) et l’Australie (47,6 %), même si dans ce dernier pays les bureaux de vote ont dû faire face à une augmentation de 57 % du nombre de votants par rapport au scrutin de 2012, le taux de participation n’ayant été alors que de 32 % des électeurs. Une contrainte qui n’a pas été sans susciter des attentes prolongées pour accéder aux urnes, en particulier à Melbourne et Sydney mais aussi en bien d’autres bureaux de votes dépassant même les 1h30 de queue comme à Ho-Chi-Minh Ville, Hong Kong (+ 12 % de participation entre 2012 et 2017) ou encore Tokyo.
C’est dans la Cité-Etat de Singapour que l’on a trouvé les électeurs les plus mobilisés de toute l’Asie–Pacifique, 25,25 points de plus que la moyenne régionale.
Parmi les moins présents dans les bureaux de vote, on ne peut pas manquer de relever un grand nombre de territoires historiques de la présence française (ex. Cambodge (40,9 %), Laos (36,4%) ; Pondichéry (50 %*) ; Vanuatu (33,5 %), ce qui peut laisser à penser que de nombreux binationaux ne se sont guère mobilisés pour le scrutin présidentiel 2017. Seule l’arrivée ces dernières années de nouveaux résidents au Vietnam a permis aux bureaux d’Hanoi (63 %) et d’Ho-Chi-Minh Ville (53 %) de dépasser la barre des 50 %.
328 bulletins blancs et 166 bulletins nuls chez les expatriés d’Asie–Pacifique
Sur le Caillou en effet, le boycott des organisations indépendantistes toute tournée vers le référendum d’autodétermination de 2018 a fait fléchir la mobilisation kanak. En Polynésie, l’impossibilité pour le leader indépendantiste Oscar Temaru de rassembler les 500 parrainages indispensables à sa candidature présidentielle et le soutien apporté à Marine le Pen par Gaston Flosse, l’emblématique soutien à Jacques Chirac, a troublé des électeurs de son camp, tout comme son choix institutionnel visant à faire de Tahiti un Etat associé à la République française.
E. Macron s’impose nettement devant ses concurrents chez les expatriés français d’Asie–Pacifique
Faute de relais puissamment installés en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, le vainqueur du premier tour à dû se contenter de la troisième place en Polynésie (14,71 %) et en Nouvelle-Calédonie, où ses suffrages furent encore plus modestes (12,75 %). Seule satisfaction dans les territoires français d’Océanie, la première place obtenue à Wallis-et-Futuna (30,48 %), grâce au soutien du député wallisien sortant, Napole Polutélé (apparenté au Parti Socialiste).
Si F. Fillon a pu s’enorgueillir de ses premières places en Polynésie française (35,28 %) et en Nouvelle-Calédonie (31,13 %) où il a bénéficié des soutiens proclamés des présidents des exécutifs locaux, il n’est arrivé qu’au second rang à Wallis-et-Futuna (28,53 %) où pourtant il était soutenu par le seul sénateur du territoire, Robert Laufoaulu, un score en retrait de 9 points par rapport aux résultats de N. Sarkozy en 2012. Auprès des expatriés d’Asie–Pacifique, le leader des Républicains a très largement distancé son poursuivant immédiat, Jean-Luc Mélenchon, avec 7 274 voix d’avance mais il est loin d’avoir retrouvé toutes les voix qui s’étaient portées vers Nicolas Sarkozy en 2012. Ainsi à Hong Kong F. Fillon a flirté avec les 39 % là où l’ancien président de la République dépassa les 60 %.
En dehors d’E. Macron, F. Fillon et F. Asselineau, les 8 huit autres candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour le premier tour de l’élection présidentielle ont sous-performé auprès des expatriés d’Asie–Pacifique. Si B. Hamon a pu se dire que son résultat n’était pas pire ici qu’ailleurs dans le monde (- 0,76 %) ou que sa moyenne nationale (- 0,25 %), il n’en a pas moins terminé à la quatrième place du premier tour en Asie–Pacifique, juste derrière Marine Le Pen (- 181 voix).
A Wallis-et-Futuna avec le soutien du président de l’Assemblée territoriale sortant, Mikaele Kulimoetoke (divers gauche), et de son successeur élu en avril 2017 David Vergé*, épaulés par plusieurs élus Fututiens, Benoit Hamon a pu faire bonne figure et se placer sur la troisième marche avec 25,22 % des voix exprimées.
En Nouvelle-Calédonie, sa quatrième place (9,34 %) a été obtenue grâce aux soutiens de plusieurs partis indépendantistes (Parti de Libération Kanak (Palika), Rassemblement Démocratique Océanien (RDO), Union Progressiste en Mélanésie (UPM)** et des Progressistes.
Une performance qu’il n’a pu réitérer en Polynésie française. Le Tavini Huiraatira de l’indépendantiste Oscar Temaru ayant appelé à l’abstention après avoir soutenu François Hollande en 2012, B. Hamon s’est vu privé de tout espace politique, les deux formations partisanes les plus importantes du Fenua ayant apporté par ailleurs leurs soutiens à Marine Le Pen (Tahoreraa Huiraatira) et à F. Fillon (Tapura Huiraatira). Le scénario bipartisan polynésien, aux antipodes du scénario hexagonale, n’a pas tant reflété une radicalisation de la scène politique locale dans un scrutin marqué par une abstention massive (61,06 %) que le face-à-face ultime entre G. Flosse et son ex-gendre E. Fricth, aujourd’hui à la tête du gouvernement polynésien.
Dans le territoire le plus éloigné de l’hexagone, la dirigeante du Front National a réalisé une progression conséquente en 2017 (7,11%) triplant un score qui jusque-là ne dépassait pas les 2 %. Cette hausse a été aussi très perceptible en Nouvelle-Calédonie. Sur un territoire qui a vu s’effriter élection après élection le taux de participation (avec une baisse de 7 points entre chaque scrutin depuis 2007), Marine Le Pen a su tirer avantage de l’affaiblissement du candidat de la droite républicaine.
Dans un territoire traditionnellement ancré à droite pour les élections nationales, par rapport à Nicolas Sarkozy en 2007 et 2012, F. Fillon a perdu 18,5 points. Le déport a bénéficié en premier lieu à Marine Le Pen. Le Front national, qui avait déjà doublé son nombre de voix entre 2007 et 2012, a connu presque un triplement de son score en approchant cette année les 30 %. Le score enregistré par Marine Le Pen peut être lié à ses positions en matière de lutte contre l’insécurité et en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, deux thématiques qui ont trouvé localement un écho favorable. Dans le reste de l’Asie–Pacifique, le programme de Marine Le Pen n’a guère attiré les électeurs.
La situation très singulière de Port-Vila peut avoir plusieurs raisons explicatives. La progression du FN elle-même puisque le parti d’extrême-droite a multiplié son attractivité par trois depuis 2012. Il a su attirer à lui des abstentionnistes (près de 50 votants de plus qu’à la dernière élection présidentielle) et de nombreux électeurs « sarkozystes » car le total des voix B. Hamon – E. Macron (25,0 %) n’a pas été très différent du résultat obtenu cinq ans plus tôt par F. Hollande et F. Bayrou.
Enfin, la communauté française du Vanuatu de par ses liens historiques et familiaux avec la Nouvelle-Calédonie ne peut être qu’en phase politiquement avec les Calédoniens attachés aux liens les plus étroits entre le Caillou et la France. Dans ce contexte, la situation vanuataise ne peut être considérée que comme un cas particulier de l’Asie-Pacifique.
Dès lors, on retiendra qu’à la notable exception de la Thaïlande, Marine Le Pen a fait ses meilleurs scores 2017 dans des « petits » bureaux de vote de la région. Dans les grandes métropoles urbaines, le FN a réalisé des scores extrêmement modestes : Calcutta (0 %), Hong Kong, New Delhi (2,9 %), Pékin (5,5 %), Shanghai (2,9 %), Singapour (2,56 %) et Tokyo (5,4 %). Une situation toute aussi difficile pour son allié du second tour N. Dupont Aignan si l’on croit les scores réalisés à Chine + Hong Kong (0,7 %), Singapour (0,8 %), Sydney (2%), Taipei (1,59 %) ou encore Tokyo (1,5 %).
E. Macron en tête de l’Asie du Sud à l’Océanie
Si on excepte ses scores autour de 20 % à Pondichéry et au Vanuatu, partout ailleurs en Asie–Pacifique le leader d’En Marche ! a fait plus de 25 % des voix, dépassant même par deux fois la barre des 50 % des suffrages exprimées à New Delhi et à Karachi (60,7 %).
Il n’y a qu’en Asie centrale où F. Fillon a réussi à devancer E. Macron mais ce résultat, dans la plus petite communauté des expatriés en Asie–Pacifique, ne saurait masquer un véritable échec à l’échelle régionale. Sa rivale d’extrême-droite a connu également un premier tour difficile chez expatriés hors du territoire national.
Il a dépassé les 20 % en bien des lieux (Calcutta (29,3%), Chengdu (29,4 %), Hanoi (27 %), Kaboul (21,8 %), Katmandou (26,9 %), Kyoto (29,7 %), Oulan Bator (32,5 %), Phnom Penh (22,7 %), Rangoun (26,4 %), Séoul (21,6 %), Taipei (23 %), Vientiane (31,6 %), Wellington (24,0 %)) mais il s’est effondré littéralement sous le seuil des 10 % ailleurs (ex. Ashgabat (6,4 %), Hong Kong (5,8 %), Port Moresby (0%), Shanghai (9 %), Singapour (6,7 %)).
C’est là où les communautés françaises sont les plus liées à l’activité industrielle et de service que le leader de la France Insoumise a fait ses plus piètres résultats (ex. Turkménistan – Bouygues ; Papouasie Nouvelle Guinée – Total), deux exceptions toutefois à ce constat partisan : la Corée du sud et Taïwan.
Partout en Asie–Pacifique, B. Hamon a obtenu de moins bons résultats que J-L Mélenchon. Certes, la différence en nombre de voix fut moins grande en Asie-Pacifique que partout ailleurs dans le monde (-8,9 %) ou dans les résultats agrégés du premier tour (-13,2 %) mais l’écart à la défaveur de B. Hamon fut particulièrement visible en Océanie (– 8,9 %), en Asie du Sud-Est (- 8,3 %), en Extrême-Orient (-7 ,6 %), en Asie centrale (- 3,4 %) et même en Asie méridionale où il fut pourtant le plus rétréci (- 1,6%).
E. Macron, F. Fillon et J-L. Mélenchon se sont partagés près de 83 % des suffrages exprimés
Dans ce contexte, huit candidats ont eu bien des difficultés à exister lors de premier tour. Dans la perspective du second tour du scrutin, à l’exception de B. Hamon notamment en Asie méridionale et en Océanie, aucun de ces candidats n’est aujourd’hui susceptible d’apporter des réserves de voix significatives aux deux derniers candidats en lice.
Le leader de Solidarité et Progrès fut non seulement le candidat qui a le moins réussi à convaincre les expatriés en Asie–Pacifique mais le chantre des Routes de la Soie pendant cette campagne n’a réussi à récolter qu’une seule voix dans les trois pays d’Asie centrale et à franchir la barre des 1 % en un seul lieu, l’Afghanistan (1,56 %).
N. Artaud n’y est parvenu dans aucune des communautés hors de France en Asie–Pacifique, J. Cheminade à une seule reprise (Afghanistan) et P. Poutou à trois (Népal (1,1 %), Ouzbékistan (2,1 %), Turkménistan (3,2 %)).
J. Lassalle a fait un peu mieux en passant la barre des 1 % à six reprises (ex. Cambodge (1,1 %), Kazakhstan (1,2 %), Philippines (1,4 %), Laos (1,6 %), Népal (2,2 %)) et même une fois celle des 5 (Papouasie Nouvelle Guinée (5,2 %)). Il n’a toutefois pas atteint les résultats obtenus par F. Asselineau qui a réussi à passer la barre des 1 % dans 9 des pays de l’ASEAN, 4 des 5 capitales d’Océanie, 2 des 3 Etats d’Asie centrale et 1 pays d’Asie du Sud (Népal).
Marine Le Pen sans presque aucun réservoir de voix chez les expatriés hors de France à la différence de la Nouvelle-Calédonie
Au vu du premier tour, il dispose dans son face-face avec la dirigeante du FN de 33,7 points d’avance. Un avantage perceptible dans toutes les sous-régions et qui ne devrait être comblée nulle part, à moins d’un report des voix de F. Fillon voire de J-L Mélenchon sans aucune mesure avec ce que prévoient les instituts de sondage pour l’hexagone.
L’ampleur du succès d’E. Macron le dimanche 7 mai influera très directement sur le résultat des prochaines élections législatives. Le succès sans conteste d’E. Macron à l’élection présidentielle en Asie–Pacifique pourrait bien se révéler décisif pour un candidat se réclamant de la majorité présidentielle dans la 11ème circonscription des Français de l’étranger, détenue par le député Thierry Mariani depuis juin 2012 et son succès à hauteur de 52,1 % des voix face à un candidat socialiste.
A droite, les consignes sont moins lisibles dans leurs effets le 7 mai : Marine Le Pen a recueilli le soutien des élus de l’Union pour la Calédonie dans la France, de Gil Brial l’un des vice-président de la l’Assemblée de la province Sud et de l’ex-député UMP Gael Yanno. Quant à l’ex-président du gouvernement Harold Martin (Les Républicains), Pascal VIittori (Tous calédoniens) et Sonia Backes (présidente du groupe Les Républicains au Congrès de la Nouvelle-Calédonie), ils ont fait savoir « ne pas vouloir faire barrage à Marine Le Pen pour faire barrage à Emmanuel Macron ».
Enfin Philippe Gomes, le dirigeant de Calédonie Ensemble et député UDI à l’Assemblée nationale, a lui annoncé qu’il votera pour E. Macron au 2ème tour*, une position personnelle qui est également celle de Daniel Goa, le président indépendantiste de l’Union Calédonienne.
Ce maelström traduit une situation politique tournée plus vers les enjeux législatifs que présidentiels. Certains candidats aux élections législatives sont face à un choix stratégique délicat et ne veulent pas compromettre leurs chances de réussite en appelant explicitement à voter pour un candidat représentant un parti qu’ils seraient susceptibles de combattre lors des scrutins des 11 et 18 juin prochain.
Bernard Deladrière (Les Républicains), candidat dans la 1ère circonscription, a ainsi annoncé qu’il ne donnerait pas de consignes de vote.
Pierre Frogier, sénateur et président du Rassemblement-LR, a ainsi critiqué les deux candidats du second tour et a indiqué que la seule assurance des calédoniens loyalistes « c’est de pouvoir compter sur une majorité à l’Assemblée nationale qui soit attachée au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, que seuls Les Républicains peuvent apporter.
Cette situation nous rappelle que les résultats de l’élection présidentielle doivent être lus en Asie–Pacifique au travers de trois grilles de lecture. La première interprétation des résultats doit conduire à analyser les équilibres politiques propres à chacun des territoires français du Pacifique. La seconde donnera des indications sur la manière dont les expatriés seront susceptibles d’être représentés à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les instances qui leurs sont dédiés. Enfin, la campagne présidentielle française ne cesse d’être scrutée par les États d’Asie-Pacifique partenaires. Ceux-ci s’intéressent moins aux méandres Asie–Pacifique des citoyens d’Océanie et des expatriés en Asie–Pacifique qu’aux choix politiques les plus structurants que fera Paris.
Sur ce point, la presse chinoise a connu pour le moins en dix jours de sérieuses inflexions. A la veille du premier tour, le Global Times (Huanqiu Shibao) soulignait encore que les résultats du scrutin du 7 mai n’affecteraient pas les relations franco-chinoises, même si Marine Le Pen devait arriver au pouvoir.
Moins d’une semaine plus tard, les articles ont pris un tour plus pro-Macron soulignant à l’image des Nouvelles d’Europe que la communauté chinoise de France votera majoritairement pour le fondateur d’En Marche ! mais aussi qu’E. Macron « répond davantage aux aspirations de la population française » que sa rivale, selon les termes de l’agence de presse Xinhua le 28 avril 2017.
Les éditorialistes et les journalistes australiens** ont exprimé plus explicitement et plus tôt leurs souhaits de voir Emmanuel Macron sortir vainqueur du scrutin le 7 mai 2017.
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