Chine : "Le téléphone portable" de Liu Zhenyun ou l'ère du mensonge
Entretien
Liu Zhenyun est né en 1958 à Yanjin dans le Henan. Après 5 ans de service militaire (1973-1978) passé dans le désert de Gobi, il entre au département de littérature chinoise de l’Université de Pékin, dont il sort diplômé en 1982. Il devient d’abord journaliste au Quotidien des agriculteurs. C’est en 1987 qu’il débute sa carrière d’écrivain : il publie une première nouvelle, La boutique de la Tour, dans la revue Littérature du peuple. Puis suivent d’autres recueils de nouvelles décrits par la critique comme des œuvres emblématiques du « nouveau réalisme ». Parmi les plus connus, Peaux d’ail et plumes de poulet, dont l’adaptation pour la télévision le rend célèbre, et Les Mandarins.
Les romans de Liu ont depuis été traduits en 20 langues. Le Téléphone portable, Se souvenir de 1942 et Je n’ai pas tué mon mari ont, entre autres, été adaptés au cinéma, Liu Zhenyun se chargeant du scénario.
Pratiquement 99% des personnes y compris les politiciens et les sociologues pensent qu’ils vont changer le monde grâce à leur travail, mais au final, rien ne change. Idem pour la guerre : en Irak ou en Afghanistan, elle n’a pas changé le régime politique. Au contraire, Internet est suffisamment puissant pour changer les sociétés à partir de l’intérieur. Ce sont les sentiments que j’ai ressenti pendant que j’écrivais ce roman.
Ce que m’a révélé l’expérience de l’écriture de ce roman, c’est l’importance capitale de la structure littéraire. Ce qu’on lit directement dans les mots est très limité : la composition du roman donne beaucoup plus de force que les mots. Reprenez la structure de mon roman : en première partie, le téléphone fixe et le haut parleur dans les années 1970; en deuxième partie, le portable de nos jours ; et en troisième partie, la voix dans les années 1930.

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