Chine : les films aux "caractéristiques chinoises" que personne ne regarde
Malgré la propension des producteurs et des réalisateurs à mettre de nombreux moyens pyrotechniques, des effets 3D en tout genre ou à engager des stars, le public ne se déplace pas. La faute souvent à des scénarios qui se réduisent bien souvent à un powerpoint historique doublé d’un ton particulièrement sentencieux. En résumé : les Japonais sont des brutes épaisses et les membres du Kuomintang corrompus jusqu’à l’os, alors que les communistes servent le peuple avec bravoure et se sacrifient pour lui afin d’éviter à la Chine d’être encore humiliée par les puissances étrangères. Même les histoires d’amour, un passage obligé, entre certains héros, doivent attendre, car la défense de la mère-patrie, elle, n’attend pas.
Qu’en pense la concurrence étrangère ? Elle ne dit mot. De peur de rater des opportunités de diffusion, les studios américains évitent de se plaindre aux autorités de Pékin. Chaque année, seuls 34 films étrangers peuvent être diffusés en Chine : il est donc préférable de perdre quelques ventes sur les billets plutôt que de se voir refuser un visa d’exploitation dans les quotas.
Cependant, c’est la bande-annonce du film qui a fait couler beaucoup d’encre. On y voit un groupe de « touristes » chinois à Séoul, racontant leur dernière visite dans la capitale sud-coréenne « le drapeau rouge à la main pour bouter les impérialistes américains hors d’Asie ». L’erreur de communication fit la joie des internautes des deux pays qui tournèrent en ridicule cette vidéo, forçant le producteur à présenter des excuses.
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