Politique
L'Asie du Nord-Est dans la presse

Nouvel an chinois : Trump silencieux, Pékin s'agace, Ivanka rassure

Donald Trump a laissé son administration, sa fille et sa petite-fille, se charger d'envoyer des voeux pour la nouvelle année chinoise au président Xi Jinping et à la communauté asiatique des Etats-Unis. Copie d'écran du South China Morning Post, le 3 février 2017.
Donald Trump a laissé son administration, sa fille et sa petite-fille se charger d'envoyer des voeux pour la nouvelle année chinoise au président Xi Jinping et à la communauté asiatique des Etats-Unis. Copie d'écran du South China Morning Post, le 3 février 2017.
Une fois n’est pas coutume : Donald Trump a brillé par son silence. Rompant avec la tradition instaurée par ses prédécesseurs, le président américain n’a délivré aucun message ni à la communauté asiatique, ni à Xi Jinping pour le nouvel an chinois – au grand dam de Pékin. Sa fille Ivanka et sa petite-fille Arabella s’en sont chargées.
« Actuellement, Donald Trump construit et renforce son image d’un homme dur sur les questions d’immigration. C’est pourquoi il n’a pas souhaité envoyer de mauvais signal en formulant des vœux de bonne année à l’égard des Chinois. » Voilà comment An Gang, membre du think tank pékinois Pangoal Institute, explique le mutisme du président américain en ce début d’année du coq de feu, rapporte le quotidien officiel Global Times.
Qu’en est-il pour Xi Jinping ? La raison est ailleurs, explique le directeur des études américaines de la Renmin University de Pékin, Shi Yinhong, dans les colonnes du South China Morning Post. Cette « douche froide » doit envoyer un signal à la Chine : « Trump veut montrer qu’il tient le haut du pavé dans la répartition de la puissance internationale. » Ce qui fait planer d’autant plus d’incertitudes sur l’avenir des relations sino-américaines.
Quelles qu’en soient les raisons, les internautes chinois considèrent cet oubli comme un « manque de respect ». Il faut dire que Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama s’étaient tous adressés à la communauté asiatique des États-Unis ainsi qu’au Président chinois à chaque nouvel an lunaire. Cette année, Xi Jinping n’aura donc eu droit qu’à un billet de 91 mots publié au nom de Donald Trump par le Secrétaire d’État par intérim, Thomas Shannon, sur le site de la Maison blanche.
La main tendue est finalement venue de la part de la fille du président américain, Ivanka Trump. Celle qui parfait de jour en jour son rôle de « first daughter » s’est présentée à l’ambassade chinoise de Washington à l’occasion des célébrations du nouvel an, ce mercredi 1er février. Une apparition certes remarquée et appréciée, mais toute aussi inédite que le silence de son père. Par sa rencontre auprès des diplomates chinois, Ivanka Trump envoie en effet un message direct à la population chinoise – et non à la communauté asiatique des États-Unis, décrypte Xin Qiang, vice-directeur du centre d’études américaines de l’université Fudan de Shanghai, dans le Global Times.
Mais si tous les projecteurs étaient braqués sur une Trump, c’était bien sur la fille d’Ivanka (et petite-fille de Donald). Dans une vidéo tweetée par sa mère, Arabella, cinq ans, chante la bonne année en mandarin, agitant une marionnette de dragon. Il y a quelques semaines déjà, Ivanka l’avait montrée dans une robe chinoise traditionnelle, rapporte le South China Morning Post. Si la plupart des internautes chinois s’avouent charmés, d’autres s’avèrent bien plus critiques : « Trump essaye juste de nous brosser dans le sens du poil avec cette gamine de cinq ans. » Lapidaire… Bonne année quand même !
Par Alexandre Gandil

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